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- La Doctrine et L’aspect miraculeux
Gloire à Allah, Maître de la Création. Paix et Salut sur notre guide Mohammad qui croit en la promesse d’Allah, le digne de confiance. Seigneur, nous ne savons que ce que Tu nous as enseigné ; Toi le Savant, le Sage. Seigneur, enseigne-nous ce qui nous sera utile ; fais-en sorte que ce que Tu nous enseignes nous soit utile et augmente notre savoir. Fais-en sorte que la vérité nous apparaisse comme telle et accorde-nous les facilités pour la suivre, et fais-en sorte que le mensonge nous apparaisse comme tel et accorde-nous les facilités pour nous en éloigner. Fais-en sorte que nous soyons de ceux qui savent écouter pour suivre le meilleur discours. Par Ta miséricorde, compte-nous parmi Tes hommes bienfaisants. Ô Allah, délivre-nous des ténèbres de l’ignorance et de l’égarement et guide-nous vers les lumières de la connaissance et du savoir ainsi que de la boue des désirs vers les Hauts Paradis.
Chers frères, toujours avec le sujet de la doctrine et de l’aspect miraculeux avec la douzième leçon. On était arrivé, dans la leçon précédente, à la question de la nature primaire qui est l’un des composants de l’obligation chez l’homme. Continuons donc dans ce contexte.
Préambule : caractéristiques et états de l’homme avant de connaitre Allah :
Chers frères, le Saint Coran est la parole d’Allah et Sa Révélation, c’est la parole de l’Omniscient, du Très-Savant, de Celui Qui a créé l’homme. C’est la parole de celui qui sait ce qui est secret et ce qui est plus enfoui. Dans le Saint Coran, il y a plusieurs versets qui évoquent la vérité de l’homme. Les divers sujets de ces versets appartiendraient à ce qu’on appelle aujourd’hui la psychologie islamique. Quelle est la réalité de l’homme, la créature la plus honorée par excellence ? Quelle est son essence ? Quelles sont ses caractéristiques ? Quels sont ses états d’âme ? Qu’est ce qui le rend heureux ? Malheureux ? Par quoi se distingue- t-il avant de devenir croyant et après ? Quand est-ce que se trouve-t-il en sécurité ? Quand est-ce que s’élève-t-il ? Quand est-ce que déchoit-il ? Ce sont-là des questions très précises que le Saint Coran a traitées. Les ulémas ont souvent une tendance à considérer que le mot ( homme ), quand il est déterminé par l’article défini, renvoie au statut de l’homme avant de croire.
1. Craintif :
Allah, exalté soit-il, dit :
( Oui, l’homme a été créé instable [très inquiet]. )
Les caractéristiques de l’homme avant de croire :
( Oui, l’homme a été créé instable [très inquiet] ; * quand le malheur le touche, il est abattu ; * et quand le bonheur le touche, il est grand refuseur. * Sauf ceux qui pratiquent la Salât. )
Avant de croire et d’entrer en contact avec son créateur, l’homme a des caractéristiques. Il en a d’autres quand il croit en Allah et qu’il s’attache à Lui. De toute façon, l’homme a d’autres caractéristiques évoquées dans plusieurs versets, entre autres :
2. Il se réfugie à Allah lorsqu’il est infortuné :
Parmi ces versets :
( Et quand le malheur touche l’homme, il fait appel à Nous, couché sur le côté, assis ou debout. )
La foi en Allah existe bel et bien au fond de l’âme humaine, ainsi lorsque l’homme est touché par le mal, il interpelle Allah seul. J’ai entendu une drôle d’histoire, un avion portait à son bord des experts venant d’un pays qui prône l’athéisme et brandissent le slogan : (Il n’y a pas de divinité). Les voyageurs ne croient pas donc en Allah, ils sont athées. Cet avion s’est trouvé au milieu d’un nuage électrisé, il a commencé à perdre son équilibre et a failli tomber. Ces experts levèrent alors leurs mains et sollicitèrent Allah.
( Et quand le malheur touche l’homme, il fait appel à Nous, couché sur le côté, assis ou debout. )
De même en est-il pour ceux qui traversent la mer, lorsque les vagues s’agitent, Allah, exalté soit-il, dit :
( ils prièrent Allah, Lui vouant le culte [et disant]: (Certes, si Tu nous sauves de ceci, nous serons parmi les reconnaissants!))
Lors d’une crise, l’homme se réfugie instinctivement, à Allah. Mais en quoi consiste l’héroïsme du croyant ? L’héroïsme c’est de connaitre Allah dans la prospérité, il doit le connaitre lorsqu’il est sur terre, avant de prendre l’avion ou d’être à bord d’un navire. Il doit le connaitre lorsqu’il est sain, fort et actif, lorsqu’il est jeune. Pour cela, le croyant évoque d’Allah dans la prospérité, alors que le non croyant ne se rappelle de Lui que lorsqu’il passe par une crise.
Un homme m’a raconté que dans la capitale d’un grand pays musulman où il y a environ quinze millions habitants, il y eut un séisme. Cet homme m’a juré qu’il n’y avait pas assez de place dans les mosquées pour le grand nombre de gens qui veulent faire la Salât et cela était le cas pour les cinq Salâts. Le Haram de la mosquée était débordait de prieurs, ainsi que le centre et les couloirs. Durant le tremblement de terre, il y avait des gens qui ont pris place à l’extérieur pour accomplir la Salât. Mais une fois la catastrophe oubliée, les gens ont repris leur mode de vie antérieur. C’est pour cela qu’il ne faut pas se réjouir d’une foi venant après une crise, cette foi est éphémère, elle s’évapore rapidement, elle jaillit et se dissipe. Il faut plutôt se réjouir d’une foi constante et permanente.
Allah, glorifié soit-il, dit :
( Et quand le malheur touche l’homme, il fait appel à Nous, couché sur le côté, assis ou debout. Puis quand Nous le délivrons de son malheur, il s’en va comme s’il ne Nous avait point imploré pour un mal qui l’a touché. )
En effet il arrive qu’un petit enfant soit atteint de fièvre, lorsqu’on consulte le médecin, on apprend qu’il s’agirait peut-être d’une grave maladie, la méningite, le père accomplit la Salât et invoque Allah à maintes reprises en insistant. Mais lorsque la maladie se dissipe et que l’enfant est rétabli, le père s’exclame : ( c’est un médecin compétent et les médicaments prescrits sont efficaces ! ) Oubliant complètement qu’il avait invoqué Allah, glorifié soit-il. C’est l’une des caractéristiques de l’homme avant de croire.
3. L’homme est enclin au désespoir et à l’ingratitude :
Allah, exalté soit-il, dit :
( Et si Nous faisons goûter à l’homme une grâce de Notre part et qu’ensuite Nous la lui arrachons, le voilà désespéré et ingrat. )
La foi en Allah ne suffit pas pour comprendre la sagesse incluse dans un certain événement. On a même dit que si un malheur n’a pas été édifiant pour l’âme d’un individu cela signifie que son âme est en déséquilibre : son malheur à ce moment-là sera d’autant plus grave.
Allah glorifié soit-il dit :
( Et si Nous faisons goûter à l’homme une grâce de Notre part )
Une bonne santé, une épouse, des enfants, un poste considérable, …
( Et si Nous faisons goûter à l’homme une grâce de Notre part et qu’ensuite Nous la lui arrachons, le voilà désespéré et ingrat. )
Mais s’il en est privé, il ne comprend pas que cela est par sagesse infinie. Allah glorifié soit-il dit :
( Dis : ( O Allah, Maître de l’autorité absolue, Tu donnes l’autorité à qui Tu veux et Tu arraches l’autorité à qui Tu veux. Tu donnes la puissance à qui Tu veux et Tu humilies qui Tu veux. Le bien est en Ta main ). )
Car la procuration de l’autorité est un bien, de même en est-il pour la privation de cette autorité. La puissance est un bien tout comme l’humiliation est un bien.
( Le bien est en Ta main. Tu es Omnipotent. )
Donc quand l’homme est privé d’une miséricorde, il est désespéré et ingrat. Il désespère en la miséricorde d’Allah. Tandis que le croyant ne désespère pas, ne se sent jamais abattu. Il considère qu’il y a une sagesse infinie derrière toute privation. Il dit : ( O Allah, j’accepte la prédestination et le destin que Tu me réserves, j’accepte ce dont je souffre, si Tu n’es pas en colère contre moi, rien ne m’intéresse, je me retournerai toujours vers Toi jusqu’à ce que Tu sois satisfait de moi. )
(( O Allah, je me plains auprès de Toi de ma faiblesse, de mon impuissance et de l’indifférence des gens vis-à-vis de moi. O Seigneur des impuissants, à qui m’abandonnes-Tu ? A un ami qui se renfrogne à ma rencontre ? Ou à un ennemi auquel Tu as assigné mes affaires ? Si Tu n’es pas en colère contre moi, je n’ai cure de tout ce qui m’arrive, je me retournerai toujours vers Toi jusqu’à ce que Tu sois satisfait de moi. Mais Ta Grâce m’est plus bénéfique. ))
Ton héroïsme n’apparait pas dans la prospérité mais plutôt dans la crise. La soumission à la volonté divine même à travers ce qu’on déteste est le degré le plus éminent de la certitude et de la foi. Quand Allah aime un individu, il le met à l’épreuve, s’il fait preuve de patience, il l’élit, s’il remercie, il le rapproche de Lui.
Le croyant ne peut donc être ni désespéré ni ingrat. Le plus dangereux de tout ce qui peut arriver à une nation c’est de vivre une défaite intérieure, de désespérer et de se sentir abattue, c’est quand un musulman dit :
( C’est fini pour nous ). Quand bien même ce serait fini pour nous, Allah sera avec nous car Il ne nous amputera pas nos bienfaits.
Chers frères,
( Et si Nous faisons gouter à l’homme une grâce de Notre part et qu’ensuite Nous la lui arrachons, le voilà désespéré et ingrat. )
Avant de croire l’homme est enclin au désespoir et à l’ingratitude. Le croyant, quant à lui, est optimiste et reconnaissant car Allah, exalté soit-il, nous a rassurés en disant :
( Dis : Rien ne nous atteindra en dehors de ce qu’Allah a prescrit pour nous )
Allah n’a pas dit ( à nos dépens ) mais il a bien dit ( pour nous ) car la ligne indicielle du croyant est ascendante, de manière continue, la mort est un point sur cette ligne ascendante qui continue même après la mort. Voilà pourquoi, les grâces de l’autre monde sont une continuité des grâces du monde d’ici-bas, et c’est l’une des grâces qui nous sont procurées par Allah.
4. Enclin au débat et éloquent :
Allah, exalté soit-il, dit :
( Il a créé l’homme d’une goutte de sperme, et voilà que l’homme est un disputeur déclaré. )
L’homme est à l’origine une goutte de sperme microscopique qui ne peut être vue à l’œil nu et qui embarrasse si elle apparait sur l’habit. C’est une goutte qui sort d’un membre congénital et qui pénètre dans un autre pour en sortir une seconde fois. L’homme est un embryon dans le ventre de sa mère, puis il est un nouveau-né qui a besoin de soin, d’entretien et de lait nourricier. Une fois devenu une personnalité considérable, il commence à diffuser des idées d’athéisme et d’impiété, il ne cesse de dire moi, (je suis l’homme de cette époque) et fait des serments infinis.
( Il a créé l’homme d’une goutte de sperme, et voilà que l’homme est un disputeur déclaré. )
Il utilise son éloquence négativement en réfutant les vérités de la religion et en prétendant qu’il est libre de penser ce que bon lui semble. Il ne se réfère qu’à sa raison et a oublié qu’Allah, exalté soit-il, dit :
( Il a réfléchi. Et il a décidé, * qu’il périsse comme il a décidé ! * Encore une fois, qu’il périsse comme il a décidé ! * Ensuite il a regardé, * et il s’est renfrogné et a durci son visage. * Ensuite il a tourné le dos et s’est enflé d’orgueil. * Puis il a dit : ceci (le coran) n’est que magie apprise, * ce n’est que la parole d’un humain. * Je vais le brûler dans Saqar (Feu intense). * Et qui te diras qu’est Saqar ? * Il ne laisse rien ni n’épargne rien. * )
5. L’homme appelle le mal comme il appelle le bien :
Parmi les caractéristiques de l’homme avant de croire :
Allah, glorifié soit-il, dit :
( L’homme appelle le mal comme il appelle le bien. )
Quand l’homme aperçoit un gain matériel renfermant un mal, impliquant un jugement et donc provoquant un châtiment et un interrogatoire qui le vouerait à l’Enfer, il n’hésite pas à s’engag dans le chemin qui l’y mènerait :
( L’homme appelle le mal comme il appelle le bien. )
Les gens succombent aux charmes du monde d’ici-bas, ils cherchent à acquérir de l’argent sans tenir compte de sa source, ils sont séduits par le désir de la chair que ce soit dans le cadre matrimonial ou celui de la fornication. Bref, les gens sont obsédés par le monde matériel sans prendre en considération la légitimité et la licéité de leurs actes. C’est le sens de ce verset :
( L’homme appelle le mal comme il appelle le bien, car l’homme est très hâtif. )
Le vrai croyant aspire à des objectifs à long terme, il aspire au paradis, bien que le paradis ne soit accessible qu’après la mort, il supporte toute souffrance dans le monde d’ici-bas, il accepte d’avoir même une vie inconfortable en restant fidèle à ses principes et à la pureté de sa foi. Il refuse toute source de gain suspect, toute femme qui ne respecte pas les commandements d’Allah, tout poste qui ne puisse contribuer au secours d’autrui, il ne succombe pas à l’appât de l’intérêt matériel car il croit en la récompense divine. Ceci parce qu’il a cru en Allah et en le Dernier Jour. Il a donc déplacé ses grands objectifs vers l’autre vie, aussi endure-t-il toutes les difficultés de la vie afin de rester repentant, obéissant à Ses ordres.
Allah, exalté soit-il, dit :
( L’homme appelle le mal comme il appelle le bien. Car l’homme est très hâtif. )
Le croyant choisit donc un objectif lointain, il choisit l’autre vie tandis que le non-croyant choisit le monde d’ici-bas, ce monde qui représente le gain immédiat pour lui, qui est devant lui, qu’il soit juste ou injuste, bon ou mauvais, légitime ou illégitime, qui peut satisfaire Allah ou Le mécontenter. Il veut l’argent, un poste considérable, il ne cherche que les plaisirs, c’est l’état de l’homme avant de croire, ces choix relèvent de ce qui est sensuel ou même parfois matériel.
6. Et si nous accordons à l’homme une grâce, il renonce et s’écarte :
Allah, glorifié soit-il, dit :
( Et quand Nous comblons l’homme de bienfaits, il se détourne et se replie sur lui-même ;)
Cela veut dire qu’il faut prendre l’initiative de faire de bonnes œuvres, le prophète (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam) a dit :
( Hâtez-vous de faire de bonnes œuvres avant d'en être empêchés par l'une des sept choses auxquelles vous devez vous attendre, Une pauvreté qui vous préoccupe tellement qu'elle vous pousse à l'oubli,…)) de grandes surprises peuvent advenir, on peut se voir retirer un mandat d’une compagnie, ou bien voir son projet commercial voué à l’échec et ce, pour des raisons imprévues, et voici que la faillite est annoncée.(( Une pauvreté qui vous préoccupe tellement qu'elle vous pousse à l'oubli,… ))d’ailleurs la pauvreté a failli être synonyme d’impiété, ((Une richesse qui vous rend arrogant)) une richesse qui pousse à la désobéissance à Allah. En effet, on m’a raconté qu’une femme vertueuse, croyante et respectueuse, portant le voile, avait un mari dont le salaire était très modeste. Aussi voyageât- il dans un pays riche où il acquit une grande fortune. Sitôt après, il envoya une lettre à son épouse où il disait : ( si tu ne me rejoins pas en étant habillée conformément au dernier cri, je ne t’accueillerais pas. ) Par quoi peut-on qualifier cette richesse ? C’est bien entendu une richesse qui entraîne l’arrogance.
Un bon croyant doit anticiper et faire les bonnes œuvres. D’après Abu Houraïra (qu’Allah soit satisfait de lui), le prophète (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam) a dit :
(( Hâtez-vous de faire de bonnes œuvres avant d'en être empêchés par l'une des sept choses auxquelles vous devez vous attendre : une pauvreté qui vous préoccupe tellement qu'elle vous pousse à l'oubli. Une richesse qui vous rend arrogant. Une maladie ruinant votre santé. Une vieillesse affaiblissant votre esprit. Une mort subite. L’arrivée du Dajjal, c’est le pire de ce que peut vous cacher l'avenir. L’arrivée de l’Heure… et l’Heure est plus mortelle et plus amère encore. ))
Chers frères, les jours se succèdent mais ne se ressemblent pas, ce en quoi, il est impossible de vivre les mêmes conditions d’un jour à l’autre jusqu’à la fin de ses jours ; il faut qu’un jour ou l’autre nous soyons sujets à un trouble sanitaire qui serait la raison immédiate de notre mort, c’est pourquoi je l’appelle issue de sortie. A l’aéroport comme dans le monde d’ici-bas, il y a des issues de sortie et la porte par laquelle on sort pour passer de ce monde vers l’autre est justement la maladie qui précède la mort.
(( Hâtez-vous de faire de bonnes œuvres avant d'en être empêchés par l'une des sept choses auxquelles vous devez vous attendre : Une pauvreté qui vous préoccupe tellement qu'elle vous pousse à l'oubli. Une richesse qui vous rend arrogant. Une maladie ruinant votre santé. Une vieillesse affaiblissant votre esprit. Une mort subite. L'arrivée de l'Antéchrist et c'est le pire de ce que peut vous cacher l'avenir. L'arrivée de l'Heure... et l'Heure est plus mortelle et plus amère encore. ))
Or,
( Et quand Nous comblons l’homme de bienfaits, il se détourne et se replie sur lui-même ;)
Il oublie Allah, il oublie ses devoirs religieux, le Dernier Jour, la maladie, le châtiment, les épreuves, il oublie qu’Allah est aux aguets, il oublie qu’il est sous son emprise :
(Et quand Nous comblons l’homme de bienfaits, il se détourne et se replie sur lui-même ; et quand un mal le touche, le voilà profondément désespéré.)
Le croyant, quant à lui, se rapproche d’Allah et son amour pour son Seigneur augmente dans la prospérité. Et si, pour une sagesse infinie, il a été privé de cette grâce, il est toujours reconnaissant et satisfait d’Allah.
Lors de son tawâf (circumambulation) autour de la Kaaba, un homme répétait : ( O Allah, es-Tu satisfait de moi ?) L’Imam Chafé’i marchait derrière lui. Il l’interpella : ( Eh toi, es-tu toi-même satisfait d’Allah pour qu’il soit satisfait de toi ? )
_ ( Allah soit glorifié ! qui es-tu ? ) Demanda l’homme.
_ ( Je suis Mohamad Ibn Idriss ), répliqua Chafé’i.
_ ( Comment serais-je satisfait d’Allah alors que j’espère qu’Il soit satisfait de moi ?! ) S’exclama l’homme.
_ ( Quand tu reçois la disgrâce qu’Il t’inflige de la même façon dont tu reçois les grâces qu’Il t’accorde, tu es ainsi satisfait de Lui. ) répondit Chafé’i.
( Et quand Nous comblons l’homme de bienfaits, il se détourne et se replie sur lui-même; et quand un mal le touche, le voilà profondément désespéré. )
( Dis : Chacun agit selon sa méthode. )
7. L’homme est très avare ! :
Parmi les caractéristiques de l’homme avant de croire est qu’il est avaricieux, il garde cupidement ce qu’il possède et ne le dépense pas. Il peut même vivre pauvre pour mourir riche. En effet, l’avarice est l’une des maladies malignes de l’âme.
Allah, glorifié soit-il, dit :
( Quiconque se prémunit contre sa propre avarice, ceux-là sont ceux qui réussissent. )
C’est pourquoi :
( L’homme est très avare ! )
Il ne dépense pas, sa main n’est pas généreuse mais plutôt contractée.
Allah, exalté soit-il, dit :
( Ne porte pas ta main enchaînée à ton cou [par avarice], et ne l’étend pas non plus trop largement, sinon tu te trouveras blâmé et chagriné. )
Donc : l’homme n’aime pas dépenser, il aime plutôt accumuler les fortunes, car il a une tendance à l’avarice. Ma foi il y a des histoires d’avares qui sombrent dans un degré indescriptible de sottise, il y a des gens qui vivent dans la misère et la privation, ils paraissent être misérables on peut même penser qu’ils sont de véritables pauvres, on se trouve parfois enclin à les aider alors qu’ils possèdent, en réalité, des millions. Mais c’est l’avarice qui les prédominent. Pareillement au corps qui peut souffrir de maladies malignes, graves et mortelles, l’âme peut, de même, être atteinte de l’avarice qui est une maladie grave et même mortelle.
Allah, glorifié soit-il, dit :
( L’homme est très avare ! )
L’homme garde cupidement ce qu’il possède et ne le dépense pas.
8. L’homme est l’être le plus enclin à la dispute :
De plus, parmi les caractéristiques de l’homme avant de croire :
Allah, glorifié soit-il dit :
( L’homme cependant, est, de tous les êtres, le plus grand disputeur. )
Un Bédouin se présenta au-devant du prophète (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam) et lui dit :
( O messager d’Allah, exhorte-moi et sois bref. Le prophète (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam) lui lut un fragment d’une sourate
( Quiconque fait un bien fut-ce du poids d’un atome, le verra, * et quiconque fait un mal fut-ce du poids d’un atome, le verra. )
( C’en est assez ), répondit le Bédouin. Cet homme s’est contenté d’un fragment d’une sourate, deux versets étaient suffisants pour le convaincre.
Donc, quand Allah, glorifié soit-il, dit :
( Certes Allah vous observe parfaitement. )
N’est-ce pas assez ?
Ou encore lorsqu’Il dit, exalté soit-il :
( Quiconque fait une bonne œuvre, c’est pour son bien et quiconque fait du mal, il le fait à ses dépens. )
N’est- ce pas assez ?
( Saurions-Nous sanctionner un autre que le mécréant ? )
N’est- ce pas assez ?
Qu’Allah, glorifié soit-il, dit :
(Et pour celui qui aura craint de comparaître devant son Seigneur, il y aura deux jardins; )
N’est-ce pas suffisant ?
( Quiconque suit Mon guide ne s’égarera ni ne sera malheureux. )
( Ceux qui [le] suivront n’auront rien à craindre et ne seront point affligés. )
N’est- ce pas assez ?
Nous avons six cents pages, chaque verset dénoté d’une loi, d’une norme, d’un principe, d’une méthode ou d’une constitution. Malgré cela, on lit le Coran, sans respecter ses recommandations qui relèvent de notre comportement. C’est pour cela que le prophète (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam) a dit :
(( Que de personnes lisent le Coran alors que le Coran les maudit ! ))
( L’homme cependant est, de tous les êtres, le plus grand disputeur. )
L’homme tend à la controverse, et aux vaines discussions, il aime discuter des futilités, il sombre dans les détails insignifiants en oubliant les principales finalités de la Chari’a. Il oublie la raison et la fin de son existence. Il s’implique dans des querelles en s’intéressant à des sujets assez négligeables.
On raconte qu’il y avait, dans les temps anciens, une mosquée dont les dirigeants (imams) se sont opposés au sujet de la prière des Tarawihs (prière du Soulagement) : certains affirmèrent qu’elle se compose de huit prosternations (Rak’ats) alors que d’autres dirent qu’il s’agit de vingt. Ils se disputèrent, se confrontèrent et se calomnièrent. Parmi eux, était un savant sage qui formula une fatwa recommandant la fermeture de ladite mosquée. Ceci parce que ( la prière des Tarawihs n’est qu’une sunna (tradition) expliqua-t-il tandis que l’unité des musulmans est une obligation ).
( L’homme cependant est, de tous les êtres, le plus grand disputeur. )
A l’occasion d’une cérémonie de mariage, j’ai prononcé un mot dans lequel j’ai cité que le prophète (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam), lors de la bataille de Badr, était accompagné d’environ trois cent hommes. Le nombre des montures, quant à lui, était inférieur au nombre des guerriers. Quelle serait la solution ? le prophète est le chef de l’armée, le gouvernant de la communauté musulmane, le meilleur des êtres humains, le bien-aimé du Juste, le sommet de la société, malgré tout cela, le Messager d’Allah (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam) se place au même niveau que le soldat le plus inférieur de son armée en disant: ( chaque trois personnes auront une monture, Ali, Abou Loubaba et moi en aurons une. ) quand j’eus fini et que retournai à ma place, un homme assis près de moi, qui était un prêcheur, me dit: - il y a une erreur dans ce que vous venez de dire. - Laquelle ? Répondis-je. – les montures étaient trois cents quatorze ), dit-il. Mais le nombre n’est pas du tout signifiant, le plus important c’est que le nombre des montures ne constituait que le tiers du nombre des personnes. Car le prophète a dit : ( chaque trois personnes auront une monture, Ali, Abou Loubaba et moi aurons une. )
On trouve parfois l’homme perdu dans les détails insignifiants au point qu’il oublie ce qui est primordial et fondamental tout comme il néglige les finalités de la législation dans l’Islam.
C’est la raison pour laquelle Allah, exalté soit-Il, dit :
( L’homme cependant est, de tous les êtres, le plus grand disputeur. )
Non à la controverse, oui au dialogue.
Je vous jure, chers frères, que la polémique n’est pas louée dans le Saint Coran. Actuellement, c’est le dialogue qui est requis tandis que le débat ne provoque que des conflits. Ainsi l’imam Al Ghazali a dit : ( A chaque fois que je me débats avec un savant, je suis vainqueur et à chaque fois qu’un ignorant se débat avec moi, je suis vaincu. )
Si on dit : le borgne est un demi-voyant et qu’il est un demi-aveugle, ceci est correct. En mathématiques : si A=C et que B=C, automatiquement A=B. maintenant rappelons les données :
Un demi-voyant = un borgne ; et un demi-aveugle= un borgne. Multiplions par deux On obtient : un aveugle = un voyant
Or si on se réfère au coran, c’est le contraire : ( Se peut-il que l’aveugle serait égal au voyant ? ) En polémique, ils sont égaux pour une personne qui a du souffle pour la controverse.
( L’homme cependant est, de tous les êtres, le plus grand disputeur. )
Les neuf dixièmes de son temps sont employés à des discussions et des débats inutiles : comme lorsqu’on dit qu’Adam était de soixante mètres, qu’il soit de soixante mètres ou de deux mètres, quelle vérité peut-on fonder sur ce jugement ?
Citons ici une règle très importante : toute question dans la religion qui ne sert pas de fondement à un jugement, est rejetée.
Un jour, j’ai reçu une question à travers une émission à la radio: ( comment Caïn a-t-il pu tuer Abel )? A l’aide d’un revolver de six millimètres, ai-je répondu, non sans ironie. Je sens qu’on pose parfois des questions ridicules qui n’ont aucun intérêt.
L’un de nos frères a écrit un livre dans lequel il traite la question de la maladie du prophète (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam), qui a causé sa mort. Il me demanda mon point de vue. ( Me permets-tu d’exprimer mon opinion ? C’est inutile de chercher la cause de la mort du prophète (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam). C’aurait été beaucoup plus utile si tu avais écrit un livre sur les recommandations du prophète au sujet de la conservation de la santé. Il est mort, que ce soit à cause d’une méningite ou de n’importe quelle autre maladie, que nous importe-t-il de le savoir ? ) Ai-je répondu.
Rappelons la règle déjà citée : toute question dans la religion qui ne sert pas de fondement à un jugement légitime profitable aux musulmans est bel et bien inutile. De même pour les grandes questions de l’Histoire. Gardez-vous de quelques recherches inutiles de certains spécialistes.
Allah, exalté soit-il, dit :
( Voilà une génération bel et bien révolue. A elle ce qu’elle a acquis, et à vous ce que vous avez acquis... )
Que nous importe-t-il d’importer des accidents historiques et d’anciennes controverses, de nous entretuer à cause de ces accidents et de verser le sang ? A quoi nous servent les émeutes ?
Allah, glorifié soit-il, dit :
( Voilà une génération bel et bien révolue. A elle ce qu’elle a acquis, et à vous ce que vous avez acquis. On ne vous demandera pas compte de ce qu’ils faisaient. )
Toute l’Histoire se résume dans ce verset qui met fin aux vaines polémiques. Notre objectif est net, les outils sont évidents, nous sommes sur le point de quitter cette vie vers une autre vie où il y a un paradis où les délices sont éternels ou un feu dont la souffrance est éternelle.
Donc :
( L’homme cependant est, de tous les êtres, le plus grand disputeur. )
9. L'homme pense-t-il qu'on le laissera sans obligation à observer ?
Chers frères, Notre sujet de débat de cette leçon porte sur ( les caractéristiques de l’homme avant de croire. )
Allah, exalté soit-il, dit :
( L'homme pense-t-il qu'on le laissera sans obligation à observer ? )
Votre foi est-elle constante quand vous constatez qu’il y a sur terre des puissants et des faibles, des riches et des pauvres, des oppresseurs et des opprimés ?
Le jugement est inévitable :
Un homme mort après avoir eu une longue vie, un autre ayant eu une mort précoce, une femme d’une grande beauté, une autre d’une grande laideur. La vie prend-elle fin ainsi ? Il n’y a rien après la mort !!! Penses-tu que ta foi soit solide ainsi ?
Allah, glorifié soit-il, dit :
( L'homme pense-t-il qu'on le laissera sans obligation à observer ?)
Pensez-vous qu’un tyran ayant exterminé cinquante millions personnes par une simple décision lors de la deuxième guerre mondiale restera impuni ? Il dirige une guerre mondiale et la vie s’arrête ?
Un homme qui a largué une bombe nucléaire sur le Japon, celui qui a décidé de jeter cette bombe, restera-t-il impuni ?
( L'homme pense-t-il qu'on le laissera sans obligation à observer ?)
N’y a-t-il pas de jugement ni de divinité qui juge ?
Je jure par Allah que toute goutte de sang que l’on a fait couler, depuis Adam jusqu’au Jour du Jugement, sera imputée à la personne qui en est responsable.
( L'homme pense-t-il qu'on le laissera sans obligation à observer ?)
( Quiconque fait un bien fut-ce du poids d’un atome, le verra, et Quiconque fait un mal fut-ce du poids d’un atome, le verra. )
Le fils d’Omar, qu’Allah soit satisfait de lui et de son père, a rapporté que le prophète (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam) a dit :
(( Une femme fut condamnée à l’Enfer à cause d’une chatte qu’elle avait enfermée, sans la nourrir ni lui permettre de se nourrir des bestioles de la terre. ))
Qu’en est-il de celui qui extermine des peuples en provoquant un million de morts, quatre millions de personnes sans abri, un million de personnes handicapées ? Tous ces désastres à cause d’une décision déraisonnable, pour quelque chose d’introuvable.
( L'homme pense-t-il qu'on le laissera sans obligation à observer ?)
Un mari maltraitant son épouse, qui se réjouit à l’humilier, à la battre, à usurper ses biens et qui la divorce après. La vie s’arrête-elle ainsi ?
Un homme qui trafique des stupéfiants, qui corrompt les jeunes. Ne sera-t-il pas jugé ?
Un autre dirigeant un cabaret qui pervertit les adolescents, les pères de famille et les touristes, la vie s’arrêtera-t-elle ainsi ?
( L'homme pense-t-il qu'on le laissera sans obligation à observer ?)
Il est persuadé que tout dépend de sa puissance, de sa richesse, de sa décision et qu’il ne sera jamais jugé.
10. Quant à l’homme, lorsque son Seigneur l’éprouve en l’honorant et en le comblant de bienfaits, il dit : ( Mon Seigneur m’a honoré).
Allah, exalté soit-Il, dit :
(Quant à l’homme, lorsque son Seigneur l’éprouve en l’honorant et en le comblant de bienfaits, il dit : ( Mon Seigneur m’a honoré. ))
Un homme fait du tourisme autour du monde, il s’adonne aux péchés et aux désobéissances de toute sorte, puis il dit : ( Si Allah aime quelqu’un, Il lui fait visiter son royaume. ) Qui a dit qu’Allah l’aime ? Si Allah aime quelqu’un, Il lui fait visiter son royaume ? Il passe son temps en se déplaçant d’un hôtel à un autre, d’une turpitude à une autre, d’une boîte de nuit à une autre, puis il se permet de dire : ( Eh bien si Allah aime quelqu’un, Il lui fait visiter son royaume ! )
Allah, exalté soit-il, dit :
( Quant à l’homme, lorsque son Seigneur l’éprouve en l’honorant et en le comblant de bienfaits, il dit : (Mon Seigneur m’a honoré.)
( Si Allah ne m’aimait pas, il ne m’aurait pas fait riche ), prétend-on. Cela n’est aucunement vrai. Allah a donné à Corée une grande fortune alors qu’Il ne l’aimait pas.)
( Puis Nous fîmes donc que la terre l'engloutît, lui et sa maison.)
Allah, exalté soit-Il, a donné à Pharaon la royauté sans l’aimer.
Pour cette raison, chers frères, on peut dire que l’homme non croyant est naïf, il se base sur des considérations risibles. Il croit que s’il est riche ou puissant, sa richesse et sa puissance sont des signes de l’amour d’Allah.
11. ( Prenez-garde ! Vraiment l'homme devient rebelle, dès qu'il estime qu'il peut se suffire à lui-même ) :
D’autres caractéristiques de l’homme avant de croire :
( Prenez-garde ! Vraiment l'homme devient rebelle, * dès qu'il estime qu'il peut se suffire à lui-même (à cause de sa richesse) )
Tant que l’homme est fort, riche et dispose d’une autorité : il peut être un père autoritaire dont les ordres sont indiscutables, le divorce est, pour lui, une arme qu’il n’hésiterait pas à utiliser contre son épouse ; quant à ses enfants, il braque contre eux une autre arme : celle de les priver de ses biens. Bref, tant que l’homme possède une autorité, il oublie qu’Allah va le juger.
( Prenez-garde ! Vraiment l'homme devient rebelle, dès qu'il estime qu'il peut se suffire à lui-même )
Quant au croyant, même s’il est riche ou puissant, se réfugie à Allah en disant : ( O Seigneur, je renie mon autorité, mon pouvoir et mon savoir, et me réfugie à Ton autorité, Ton pouvoir et Ton savoir, O Toi le plus Fort Créateur. )
Lors de l’incursion de Badr, les compagnons ont fait preuve d’humiliation vis-à-vis d’Allah, aussi ont-ils remporté la victoire. Mais lors de l’incursion de Hunayn, même s’ils constituaient l’élite de la communauté surtout que le prophète était parmi eux, ils furent battus ; Allah, exalté soit-il, dit :
( Et [rappelez-vous] le jour de Hunayn, quand vous étiez fiers de votre grand nombre et que cela ne vous a servi à rien. La terre, malgré son étendue vous vous devint bien étroite, puis vous avez tourné le dos en fuyards. )
( Prenez-garde ! Vraiment l'homme devient rebelle, dès qu'il estime qu'il peut se suffire à lui-même (à cause de sa richesse) )
12. L’homme est certes, en perdition :
L’homme, avant de connaitre Allah, est perdant, c’est le propre de tout homme.
Allah, exalté soit-Il, dit :
( Par le Temps ! * L’homme est certes, en perdition )
Pourquoi est-il perdant ? Parce que l’écoulement du temps le consomme, car qu’est-ce que l’homme ? il est quelques jours, et avec chaque jour qui passe, une partie de lui est consommée. Imaginez un homme dont l’âge fixé par Allah est de soixante-sept ans, huit mois, trois semaines, quatre jours, cinq heures, dix-huit minutes et quatre secondes, à chaque seconde qui passe, il se rapproche de la fin de sa vie, car l’écoulement du temps l’affecte, voire le consume.
( Par le Temps ! * L’homme est certes, en perdition )
Le temps qui passe nous consume tous sans exception, d’ici cent ans, généralement et très probablement, personne parmi les présents ne sera vivant, nous serons tous enterrés.
( S’est-il écoulé pour l’homme un laps de temps durant lequel il n’était même pas une chose mentionnable ? )
Un jour, en réécoutant un enregistrement auditif contenant des réponses téléphoniques, j’ai constaté que plus de dix personnes locutrices étaient mortes. De même pour le répertoire du téléphone, il nous arrive fréquemment de barrer le nom d’une personne qui n’est plus de ce monde.
Voilà pourquoi :
( Par le Temps ! * L’homme est certes, en perdition )
Ceci est évident sauf pour les croyants car pour ceux qui ont la foi en Allah, il y a une autre description, une autre caractérisation. Mais ce n’est pas notre sujet, ce qui nous intéresse aujourd’hui, c’est la vérité de l’homme avant de croire. Il est bien entendu perdant.
Bill Gates possède neuf milliards de dollars, pourtant il est perdant ; un homme peut être agent d’une société géante, son gain quotidien peut atteindre les deux millions lyres, il est perdant. Même si on a un mandat exclusif de dix mille ares, les dix mille ares font cinq millions, le chiffre semble être imaginaire, il y a actuellement des terrains qui coutent entre cinq mille et cinq millions, on dit : il semble vivre dans un paradis, au-dessus des nuages, ceci est absurde, il est perdant :
( Par le Temps ! * L’homme est certes, en perdition )
Car il y a une fin, une rupture, c’est la mort.
13. Nous avons certes, créé l’homme pour une vie de lutte :
( Nous avons certes, créé l’homme pour une vie de lutte. )
C’est-à-dire qu’il a été créé vulnérable, toute coagulation du sang peut le handicaper. En effet, malgré toute la grandeur, le rang social, l’autorité, la fortune, les nombreux diplômes et postes qu’il peut avoir, toute la grandeur de l’homme dépend de la fluidité de son sang car si un petit caillot invisible venait à bloquer l’un des vaisseaux du cerveau, il perdrait son aptitude physique.
Donc la force, la richesse, l’autorité, le statut social, le poste, les diplômes et le curriculum vitae de toute personne, le nombre de pays qu’elle avait visités, cette personne peut même être membre dans vingt ou trente associations, avoir pris parti à une quarantaine de conférences, tout dépend de la croissance des cellules. Si leur croissance est arbitraire, les faire-part de sa mort seront affichés sur les murs de la ville. Et cela tourne aux condoléances, c’est fini.
Ainsi,
( Nous avons certes, créé l’homme pour une vie de lutte. )
Il y a des malades qui restent alités pendant trente ans, mais parfois on peut mourir en une seconde, c’est ce qu’on appelle une mort subite, sans aucune cause visible, par une crise cardiaque ou cérébrale.
( Nous avons certes, créé l’homme pour une vie de lutte. )
En effet, le moindre incident peut mettre fin à la vie d’un homme. J’avais un proche qui était étudiant à la faculté de médecine, descendant d’une famille d’une grande richesse qui sacralise le savoir ; il a eu une anémie malgré les bonnes conditions de vie qu’il menait. Après avoir consulté plusieurs médecins, les diagnostics ont révélé que la rate, ce cimetière des globules rouges était hyperactif. Normalement, deux millions et demi de globules rouges meurent par seconde, ces globules morts sont transportés à la rate où ils sont métabolisés en hémoglobine qui est reconduite à la bile où elle est transformée en fer qui se refabrique au niveau des usines de transfert du sang.
Ce proche est mort car la rate était hyperactive car au lieu de ne sélectionner que les globules rouges morts et les analyser, il analysait les vivants et les morts. L’hyperactivité d’un organe peut donc mettre fin à notre vie.
L’homme est à la merci d’une hormone secrétée par la glande pituitaire. Cette glande pèse 0,5 g, mais elle est la reine des glandes. Toute hormone dont la sécrétion baisse risque de transformer la vie humaine en un enfer insupportable.
( Nous avons certes, créé l’homme pour une vie de lutte. )
Somme toute, le corps de l’homme est fragile, il est exposé au dysfonctionnement.
J’ai connu un homme dont le centre d’alarme des crises au niveau des poumons était altéré, il doit donc rester éveillé pendant toute la nuit afin de pouvoir respirer consciemment, sinon il mourra. L’homme normal dort profondément car la respiration se fait automatiquement, c’est l’une des plus grandes grâces dont l’homme jouit et qu’il néglige pourtant. Revenons à cet homme qui ne pouvait jamais dormir. Il devait rester éveillé afin de pouvoir survivre à travers l’inspiration et l’expiration conscientes. Heureusement on a découvert un médicament : il s’agit d’un comprimé qu’il faut prendre toutes les heures, et qui est très cher d’ailleurs. Cet homme avait quatre réveils qu’il programmait avant de dormir. S’il voulait dormir par exemple à 11 heures du soir, il prenait un comprimé, à minuit, un autre, à une heure du matin, un autre, à deux heures du matin, un autre, à 3 heures, un autre, … et ainsi de suite jusqu’au matin. Un jour que son fils était arrivé des Etats Unis, notre homme était submergé de joie. Les réveils ont sonné mais il ne les a pas entendus. Le matin, on le trouve mort. Le centre d’alarme des crises des poumons au cervelet ne fonctionnait pas. Il fallait rester éveillé afin de respirer.
( Nous avons certes, créé l’homme pour une vie de lutte. )
L’homme est très faible, l’homme devient rebelle dès qu’il estime qu’il peut se suffire à lui-même, l’homme est en perdition, l’homme est hâtif, l’homme croit qu’il sera laissé sans obligation à observer, tout cela souligne la perdition de l’homme avant de croire.
Bilan : L’homme avant d’avoir foi en Allah :
Chers frères,
( Oui, l’homme a été créé instable [très inquiet]; * quand le malheur le touche, il est abattu; * et quand le bonheur le touche, il est grand refuseur. * Sauf ceux qui pratiquent la Salāt )
Un frère qui était hôte de l’air m’a raconté un accident de l’avion sur lequel il était à bord ; cet avion était entré dans un nuage électrifié. Le parechoc de l’avion était brisé et le radar était en panne. L’avion a failli tomber. ( La réaction des voyageurs était effrayante, me dit-il. Quelques-uns étaient tout en pleurs, certains se lamentaient en maudissant leur malchance, d’autres hurlaient de désespoir, certains autres déchiraient leurs habits tandis que d’autres, dans leur détresse, criaient : mon fils ) ! Bref la situation était horrible. Le pilote était complètement déconcerté. Aussi me demanda-t-il de calmer les voyageurs, je lui r&eacu
