- Doctrine Islamique
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- La Doctrine et L’aspect miraculeux
Chers frères, nous entamons la deuxième leçon de la série sur la doctrine et l’aspect miraculeux.
L’adoration :
1. L’adoration est le but de l’existence de l’homme :
L’adoration est la raison de notre existence sur terre. Si un individu part dans un pays étranger pour obtenir son doctorat, sa raison d’être dans ce pays sera ce doctorat, et tout ce qui le rapproche de cet objectif est permis, et tout ce qui l’en éloigne ne l’est pas.
2. Choisir les moyens permis pour réaliser l’objectif permis :
Quand on sait que le but de notre existence sur terre est l’adoration d’Allah, ce qui est un grand objectif en soi, on devrait donc choisir de ce qui existe dans notre vie et des données de notre environnement, ce qui nous aide à réaliser cet objectif. Et c’est cela la réussite et le succès. La raison de notre existence est l’adoration d’Allah, exalté soit-Il, tout comme le but de l’étudiant est d’obtenir son diplôme.
Quand les objectifs deviennent clairs, les moyens le deviennent également. Sachez que, malheureusement, 97% des jeunes dans les pays sous-développés, ne connaissent pas l’objectif de leur existence. Ils vivent sans but, en suivant leurs désirs et les tentations. Ainsi, rien ne vaut le fait de connaitre le secret et l’objectif de son existence. Le Coran nous a énoncé cet objectif qui se résume à adorer Allah, exalté soit-Il, la preuve étant :
(Je n’ai créé les djinns et les hommes que pour qu’ils M’adorent.)
3. Le sens général de l’adoration :
Le grand malheur est que le mot ‘adoration’ peut être compris dans un sens très étroit.
L’intérêt est qu’il soit compris dans son sens le plus large.
( Or, vint une caravane. Ils envoyèrent leur chercheur d’eau, qui fit descendre son seau. Il dit : « Bonne nouvelle ! Voilà un garçon !)
Par exemple tout ce qui bouge, on l’appelle ‘véhicule’, mais si on le prend dans son sens étroit, on pourrait uniquement comprendre qu’il s’agit de ‘voiture’ avec moteur puissant, fonctionnant au gasoil. Donc si les Musulmans comprennent que l’adoration consiste uniquement en la prière, le jeûne, le pèlerinage, l’aumône obligatoire, et l’attestation de foi, sans plus, ils se seront vraiment éloignés comme ciel et terre du vrai sens de leur religion. Le Prophète (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam) a dit :
((L’Islam est basé sur cinq (piliers)))
L’Islam et une chose et ses piliers en sont une autre. Les piliers sont les bases, l’Islam est la construction, la méthode, l’ensemble de valeurs morales, un système de principes, une chaine de prescriptions, un ensemble d’interdits, ainsi est l’Islam, il est une méthode détaillée.
Croyez-moi chers frères, si je vous dis que l’Islam a presque 500 000 articles. Dans la manière de gagner ton argent, de le dépenser, au sujet de ton mariage, de ton divorce, l’éducation de tes enfants, ton comportement avec les gens, avec plus forts que toi, avec les plus faibles que toi, ceux de ton niveau, chez toi et pendant ton voyage, dans ta pauvreté et ta richesse, en temps de paix ou de guerre… une méthode détaillée… comment peuvent-ils l’abréger en cinq pratiques cultuelles ?
4. L’Islam ne se pratique pas uniquement dans la mosquée :
Comment l’Islam est-il devenu la Salât uniquement ? Le grand malheur est que si nous ne comprenons pas l’adoration d’une manière plus globale, dans sa méthodologie détaillée, si nous ne la comprenions pas en plus des pratiques cultuelles (faire ou ne pas faire), on serait loin de l’essence de notre religion. Les autres veulent à tout prix cerner le rôle de la religion dans la mosquée uniquement. Dans la mosquée, tu es Musulman, mais une fois à l’extérieur, tu peux manger et boire, rencontrer qui tu veux, fêter, satisfaire tous les désirs, tu célèbres ce qui est licite et ce qui ne l’est pas. L’Islam dans la mosquée uniquement ! Je dis que l’Islam est tout le contraire. On prend dans la mosquée les prescriptions du Créateur, et on y prend les rétributions, si on participe à des leçons de religion, on reçoit les ordres du Créateur ; quand on accomplit la Salât, Allah est avec toi dans la mosquée, et te fait don de satisfaction, sagesse, proximité, bonheur, sécurité… donc, dans la mosquée, on reçoit les ordres, et on y trouve les rétributions. Ta religion est dans ton lieu de travail, dans ton cabinet, dans la salle d’opérations, dans ton office, dans l’exploitation de ta terre- utilises-tu les hormones cancérigènes ? Ta religion est pratiquée dans ton bureau, essayes-tu de mettre les bâtons dans les roues aux citoyens pour leur extorquer leur argent, ou alors leur offres-tu tes services de bon gré puisqu’ils sont les contribuables ? Ta religion est dans ton travail, chez toi, dans tes fêtes, dans la manière de gagner ton argent, de le dépenser…
« La religion est le conseil. »
Le malheur est quand on comprend notre religion une compréhension limitée, que nous la cernions dans la Salât et le jeûne
Le prophète (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam) demanda à ses nobles compagnons, qui est celui qui a tout perdu… d’après Abû Houraïra, le Prophète (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam) a dit :
((Savez-vous qui a fait faillite ?" Ils dirent : "Nous considérons comme failli parmi nous celui qui a perdu son argent et ses biens". Il dit : "Le failli de ma communauté est celui qui viendra le jour de la résurrection en ayant fait la Salât, observé le jeûne et payé la Zakat. Il vient après avoir insulté celui-ci, accusé celui-là de dévergondage, volé l'argent à tel autre, répandu le sang de celui-là, et frappé tel autre. On répartit ses bonnes actions entre ses victimes et, si elles ne suffisent pas à le racheter auprès d'elles, on prend de leurs péchés, on les jette sur lui et il est ensuite jeté en Enfer.))
La raison de ton existence dans ce monde cher frère, est l’adoration, la connaissance d’Allah, connaitre Sa méthode, que Tu le connaisses de manière à obéir à Ses ordres, et de connaitre l’au-delà, de manière à t’empêcher de porter préjudice à une quelconque créature, et de chercher à mériter l’au-delà, que tu puisses dépenser ton argent et tes efforts, ton temps et ton expertise, tes capacités et potentiels, sur le sentier d’Allah, Exalté soit-Il.
L’adoration est une notion très vaste, et je prie Allah pour que je puisse vous l’expliquer pendant cette leçon.
Que signifie l’adoration ?
Parmi les définitions exactes et précises de l’adoration, est que celui qui désobéit à Allah ne l’adore pas. En bref, l’adoration équivaut à l’obéissance.
Notre religion ne renferme pas d’admiration passive, notre religion est splendide, c’est une religion civilisée, c’est la religion de la nature primaire, mais on ne la met pas en application.
En occident, un jeune homme est tombé amoureux d’une jeune fille. Il demanda alors la permission de son père pour l’épouser, mais celui-ci refusa et le menaça. Que peut-il faire ? Après mûre réflexion, il revint après un mois dire à son père : et si elle devenait Musulmane ? Le père accepta alors et lui dit : « je ne vois pas n’inconvénient. » le jeune homme fou de joie, se rendit à la librairie, acheta quelques livres sur l’Islam en Anglais et les offrit à la jeune fille pour qu’elle se convertisse et qu’ils puissent se marier. Intelligente comme elle était, elle demanda un délai de quatre mois pour lire tranquillement les ouvrages, loin de toutes contraintes et de tous souhaits provenant éventuellement de lui. Une longue durée pour le jeune homme. Elle revint lui annoncer la bonne nouvelle, qu’elle s’était convertie mais qu’elle refusait de se marier avec lui, car ce qu’elle avait vu de lui n’était pas la description du Musulman qu’elle avait lue dans les livres ! Elle lui dit : « je ne t’épouserai pas, car d’après ce que j’ai lu, tu n’es pas un Musulman. »
Je jure par Allah que je n’exagère pas quand je dis que c’est le cas de la plupart des Musulmans de nos jours. Ses parents sont Musulmans, il pratique la Salât, a effectué le pèlerinage, mais chez lui, dans son travail, dans sa manière de gagner son argent et de le dépenser, dans ses moments de plaisirs et de liberté, dans ses hobbies et jeux, dans ses principes et valeurs, dans ses souhaits et ambitions, il est tout autre, il n’est pas musulman.
(Ils ont oublié Allah et Il les a alors oubliés.)
Allah (Exalté soit-Il) dit :
( Puis leur succédèrent des générations qui délaissèrent la prière et suivirent leurs passions. Ils se trouveront en perdition. )
L’adoration en quelques mots :
L’adoration est l’obéissance, une obéissance volontaire. Tout homme obéit au plus fort que lui contre sa volonté, cette obéissance malgré soi peut-elle être considérée comme une adoration ? Pas du tout, l’obéissance est volontaire. Allah, Exalté soit-Il, veut que nous allions vers Lui en toute obéissance, de notre propre initiative, en tout amour. Allah exalté soit-Il, dit :
( Nulle contrainte en religion !...”)
( … Quiconque le veut, qu’il croie, quiconque le veut qu’il mécroie …)
( Nous l’avons guidé dans le chemin, - qu’il soit reconnaissant ou ingrat )
( A chacun une orientation vers laquelle il se tourne. Rivalisez donc dans les bonnes œuvres… )
Il s’agit d’une obéissance volontaire. Parfois, il suffit de se convaincre que si on organise notre temps, on se couche tôt pour se réveiller tôt et étudier, les heures matinales sont meilleures… donc on se couche selon la sunna et on se réveille tôt selon la sunna, et on espère obtenir les notes élevées. Une telle obéissance volontaire, accompagnée d’un amour vrai. N’a pas adoré Allah, celui qui L’aurait aimé sans L’adorer, et ne L’a pas adoré celui qui L’aurait aimé sans lui obéir, ni celui qui Lui aurait obéi sans L’aimer… L’adoration est une obéissance volontaire imprégnée d’un amour sincère provenant du fond du cœur.
Certains savants ont dit : l’adoration est l’objectif de la sujétion et de l’amour, la raison de la soumission. Elle est une obéissance accompagnée d’amour vrai. Sa base étant une connaissance de certitude, qui conduit à un bonheur éternel. Elle comporte un côté du savoir, un côté comportemental et un côté esthétique. Le côté comportemental étant la base, car on ne peut cueillir de la religion quoi que ce soit si on ne se tient pas ferme sur le chemin d’Allah. On peut dire même qu’on peut résumer la religion en un seul mot : la droiture. Par analogie, on peut résumer le commerce en un seul mot : le profit. Ainsi, si on ne réalise pas de profit, on n’est pas commerçant, et si on ne se tient pas sur le droit chemin, on n’est pas religieux.
Il existe ce qu’on appelle un Islam de folklore, des antécédents islamiques, une base islamique, une tendance islamique, des intérêts islamiques, une architecture islamique, un artisanat islamique, un dessin islamique, des ambitions islamiques, une culture islamique et mille autres aspects islamiques, tant de choses à caractère islamique ! Alors que l’Islam est tout autre.
(( Délaisser ne serait-ce qu’une infime partie d’illicite est meilleur que quatre-vingt pèlerinages, après le premier pèlerinage. ))
Il est donc essentiel de mettre le point sur trois notions, la couleur rouge sur le mot ‘comportement’, une obéissance volontaire dont la base est une connaissance bien fondée, accompagnée d’amour sincère (qui serait à bien faire ressortir).
Le devin et le médecin ont tous deux prétendu…
Qu’on ne peut ressusciter les morts, on leur dit…
Si vous avez raison, on n’a rien perdu
Mais si on a raison, vous serez certes les perdants.
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Ceci n’a rien à voir avec la foi, la foi est basée sur la connaissance évidente. Si tous les habitants de la terre mécroient, soit six mille millions, et que tu en fais partie, et si au contraire, tous mécroient sauf toi, tu es certainement un croyant, dans chaque cellule de ton corps, dans chaque goutte de ton sang, tu trouveras ta foi. La foi en Allah qui existe, l’Unique, le Parfait. La foi en Ses noms et attributs sublimes, la foi en le Jour Dernier, la foi en les Anges, la foi en les Livres, la foi en les prophètes et la foi en le destin, bon ou mauvais.
La base de la foi est donc une connaissance avec certitude, mais je n’ai jamais entendu parler de quelqu’un qui s’est couché, puis s’est réveillé du lendemain avec un diplôme de doctorat dans la poche. Il te dit : pendant 33 ans, je n’ai connu ni repos, ni sommeil, ni rencontre d’amis, ni sortie en promenade. Trente-trois années d’études pour qu’on écrive devant son nom les lettres ‘Dr.’, il écrivait son nom auparavant sans y ajouter aucun titre. Après 33 ans d’études intensifiées, l’homme pense qu’il est croyant.
Combien de fois as-tu assisté à des leçons de religion ? Combien de livres as-tu achetés ou lus ? A quand remonte la dernière fois que tu as lu le Coran ? Ou la Sunnah ? Quand as-tu pensé aux ordres d’Allah ? Quand t’es-tu demandé ce qu’est l’objectif de ton existence ? Quand as-tu médité ? Quand es-tu allé à la mosquée ? Ou participé à une leçon ? On se permet de dire que nous sommes plus croyants que d’autres, alors qu’on est noyés dans les péchés et les désobéissances !!! Chaque métier à ses experts, ses professionnels, sauf la religion qui est devenue courante, tout le monde en parle et en est devenu expert.
On dit que ceci est permis chez nous…. Qui êtes-vous pour nous le contester
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Des fois au ministère des affaires étrangères, un salarié te dit ‘on a nommé un nouvel ambassadeur.’ « Qui donc es-tu pour le nommer ? » Il prend la place du ministre et dit qu’il a nommé un ambassadeur !
L’adoration est donc une obéissance volontaire, accompagnée d’un amour sincère, dont la base est la connaissance avec certitude. Pose-toi la question, quand as-tu participé à une leçon de religion ? Ou lu un livre et en as bénéficié ? L’as-tu résumé ? As-tu diffusé une parole de justice auprès des autres ? Donc, cette obéissance doit être précédée par une connaissance en toute certitude qui conduit à un bonheur éternel. Notre besoin en la beauté est essentiel, nous avons besoin d’être heureux pour vivre une belle vie, pour être proche d’Allah, pour mériter un Paradis de la largeur des cieux et de la terre. Ainsi, ceux qui ont préféré la vie ici-bas et non l’au-delà, l’ont fait motivés par leur amour pour la beauté, mais ils avaient choisi le mauvais moment.
L’ici-bas, une vie d’épreuves et d’efforts :
L’élève dans son école, est assis sur une chaise raide en bois, il fait froid et les devoirs sont nombreux. Le tableau est plein d’informations, l’instituteur parle. Il s’agit d’un lieu d’acquisition du savoir, d’apprentissage, un lieu où on ferait mieux d’être sur sa faim, car la satiété empêche la concentration.
Si l’élève désire avoir une chaise confortable telle celle d’un avion, qui se transforme en lit et qu’on lui serve des rafraîchissants, thé, café, apéritifs, fruits, jeux, radio, écran de télé. S’il veut donc vivre dans le luxe, ce lieu n’est pas approprié à cela, mais il s’agit d’un lieu d’efforts. Mais une fois qu’il obtient son doctorat, il peut se permettre un bureau privé, une salle de réception, une chambre à coucher confortable, et un panorama naturel.
Nous sommes dans un lieu d’efforts, non pas dans un lieu d’espoir. Nous sommes dans un lieu d’épreuves et de responsabilité, non pas un lieu d’honneurs. Nous sommes dans un lieu de préparation pour l’au-delà : « que n’ai-je fait du bien pour ma vie future ?! » se dira-t-il. Un lieu d’instabilité non de stabilité, elle n’est stable pour personne, en raison d’une sagesse suprême. Cette vie est un lieu de malheurs non de bonheurs, celui qui en connait le sens ne se réjouit pas d’une quelconque aisance, et ne s’accable pas à cause d’un malheur, car l’aisance et le malheur sont temporaires. Allah a fait qu’elle soit un lieu d’épreuves, et a fait de l’au-delà, un lieu de rétributions, Il a fait des épreuves de l’ici-bas une raison pour les rétributions de l’au-delà ; et de la rétribution de l’au-delà, une compensation des épreuves de l’ici-bas ; Allah (Exalté soit-Il) prend pour donner, et éprouve pour rétribuer.
Il fut rapporté dans certains hadiths, d’après Mo’adh Ibn Djabal, que le Prophète (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam), lui a dit quand il l’avait envoyé au Yémen :
((Prends garde à l’aisance, car les serviteurs d’Allah ne sont pas de ceux qui vivent dans l’aisance))
Tu peux vivre dans l’aisance, être heureux, soit après l’achat d’une maison, ou par un mariage, ou être entouré de ta famille, mais l’objectif est de satisfaire Allah. La raison en est la réalisation d’un but. O Seigneur, Tu es mon objectif, Ta satisfaction est ce que je cherche. Allah (Exalté soit-il) me permet l’aisance, mais à condition qu’elle ne soit pas mon seul objectif.
Le problème dont souffrent les gens de nos jours, est justement de faire de l’aisance leur but ultime. On n’a qu’à demander aux philosophes, quand le plaisir devient le but ultime, il se transforme en douleur. C’est pour cela, prends de la vie ce que tu veux, et prends la même quantité en malheurs. Celui qui prend de la vie plus qu’il ne lui faut, il cherche sûrement sa fin, sans qu’il n’en soit conscient. D’après Abdullah Ibn Mihssan Al- Khatmy, le Prophète (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam) a dit :
((Celui d'entre vous qui se réveille le matin en sécurité parmi les siens ne souffrant d'aucun mal dans son corps et possédant la nourriture de sa journée, c'est comme si l'on avait amassé pour lui tous les biens de ce monde.))
Un roi demanda à son ministre : qui est le roi ? Il lui répondit : « vous, majesté, il n’y a aucun roi à part vous. » Le roi qui répondit : « non, ne peut être roi un homme que nous savons qu’il n’est pas roi. Ne nous connait pas un roi qui a une maison qui l’abrite, une femme qui le satisfait et de quoi subvenir à ses besoins. » Car s’il nous connaissait, il aurait fait tout son possible pour nous satisfaire, et si nous, nous le connaissions, on aurait fait de notre mieux pour le déranger. C’est pourquoi :
((Celui d'entre vous qui se réveille le matin en sécurité parmi les siens ne souffrant d'aucun mal dans son corps et possédant la nourriture de sa journée, c'est comme si l'on avait amassé pour lui tous les biens de ce monde.))
L’adoration donc est une obéissance volontaire, accompagnée d’un amour sincère, sa base étant une connaissance avec certitude, qui conduit à un bonheur éternel.
Chers frères, il existe ici-bas, un paradis, qui, si on n’y entre pas, on n’entrera pas dans celui de l’au-delà. Allah (exalté soit-Il) dit :
(… et les fera entrer au Paradis qu’Il leur aura fait connaître. )
C’est le paradis terrestre dont il s’agit, ils ont goûté une partie, le paradis de la proximité. Pour cela, certains savants poètes ont dit :
Si tu avais vu de notre beauté
ce qu’ils avaient vu tu ne te serais pas détourné de nous
et si tu avais entendu de tes oreilles la beauté de notre discours
tu aurais été moins étonné et tu serais venu vers nous
et si tu avais goûté ne serait-ce qu’un atome de notre amour
tu aurais excusé celui qui est mort d’amour pour nous
et si une brise de notre proximité t’avait touché
tu serais mort étranger désireux de nous rencontrer
et si tu avais perçu une de nos lumières
tu aurais délaissé toutes les créatures pour nous
***
Chers frères, le besoin de beauté est essentiel chez l’hommeet le bonheur est le premier fruit de la religion. C’est la raison pour laquelle, si le bonheur existant dans le cœur du croyant était partagé entre tous les habitants d’un pays, il leur suffirait. De même, il existe dans le cœur du croyant, une sécurité qui, si jamais on la distribuait à tous les habitants d’un pays, elle leur aurait suffi. Dans l’âme, il existe un vide que rien ne peut remplir, ni l’argent, ni le mariage, ni la femme, ni la position, ni les plaisirs de la vie… il ne peut être rempli que par la foi. Ce que cherche l’homme vers la fin de sa vie, il aurait aimé l’avoir cherché quand il était jeune.
Les classes de l’adoration :
1. L’adoration cultuelle :
L’adoration se divise en adoration cultuelle et adoration comportementale.
L’adoration cultuelle comprend:
La Salât : on récite la Fatiha, une partie du Coran, on se prosterne, on s’agenouille, puis on salue.
Le jeûne : on s’abstient de nourriture et de boisson, et de tout ce que Allah nous a interdit pendant le jeûne, de l’aube au coucher du soleil.
Le pèlerinage : on se dirige vers la Mecque, la mosquée sacrée, on effectue les circumambulations, le Sa’y (aller-retour) sur les monts Safa et Marwa, on marque notre arrêt à Arafat, on accomplit les rites du pèlerinage.
La zakat ou aumône obligatoire : on paye la zakat de notre argent.
L’attestation de foi : j’atteste qu’il n’y a pas de dieu à part Allah, et que Mohammad est Son Messager.
2. L’adoration comportementale :
La partie la plus grande et la plus dangereuse de l’adoration, est celle relative aux comportements. En preuve, l’histoire du Négus (roi d’Ethiopie) quand il demanda aux Musulmans qui avaient émigré dans son pays, et à leur tête, Jaafar, de lui parler de l’Islam, il lui répondit :
((O roi, nous étions des gens de la djahiliya (période antéislamique), on adorait les statuts, on mangeait les bêtes mortes, vivait dans la turpitude, on rompait les liens de parenté, on ne respectait pas les règles du voisinage, le plus fort exploitait le moins fort, et on était ainsi jusqu’à ce que Allah envoyât parmi nous un messager d’entre nous. On connait sa famille et sa véracité, son honnêteté et sa chasteté. Il nous invita à adorer Allah Seul, et à délaisser notre adoration des pierres et statuts, comme le faisaient nos pères. Il nous a recommandé d’être véridiques dans nos paroles, de rendre les dépôts, de renforcer les liens de parenté, de respecter les voisins, et de nous éloigner de tout ce qui est illicite et du meurtre. Il nous a interdit la turpitude, le faux témoignage, le fait de prendre l’argent de l’orphelin, et d’insulter la femme chaste…))
La vérité de l’adoration comportementale :
L’adoration comportementale est un ensemble de valeurs et de morales. Etre assidu puis accomplir de bonnes actions.
Il s’agit de droiture et de bonnes actions. La droiture exige la négation (ne pas faire) et les bonnes actions exigent le positif (faire). L’adoration cultuelle comporte la Salât, le jeûne, le pèlerinage… l’adoration comportementale exige de ne pas mentir, ne pas usurper ce qui n’est pas à nous, ne pas léser les autres matériellement ou moralement et de ne commettre aucun type d’agression…
Le grand malheur réside dans le fait que les Musulmans ont cru que l’adoration est uniquement l’adoration cultuelle. S’ils accomplissent régulièrement la Salât, jeûnent, accomplissent le pèlerinage et donnent la zakat, ils penseront ainsi s’être acquittés de toutes les obligations et se seront tenus à ces limites.
L’adoration cultuelle – adoration comportementale :
Le pire est que les adorations cultuelles ne sont valides que si l’adoration comportementale est valide également. La preuve…
La Salât :
D’après Thawbân, le Prophète (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam) a dit :
((Je connais certes des gens de ma communauté qui viendront au jour de la Résurrection avec de bonnes actions aussi grandes que la montagne blanche de Tihama, qu’Allah (Exalté soit-Il) transformera en poussières éparpillées." Et Thawbân demanda : " O Messager d'Allah décris-les nous afin que nous ne soyons pas de leur nombre sans savoir. " Il a dit : « Ce sont vos frères de votre race, ils consacrent une partie de la nuit (à la Salât) comme vous le faites, mais ce sont des gens qui, une fois seuls en présence des interdits d'Allah, ils les transgressent.))
Ainsi, l’adoration cultuelle vient en premier rang.
Dans une histoire réelle, un imam dans une mosquée à Londres, avait déménagé dans la banlieue de Londres, et chaque jour il prenait le transport avec le même chauffeur. Une fois, le chauffeur lui remit le change, avec un montant en plus. L’imam décida de le lui rendre, mais quand il s’installa, il relaxa et se dit qu’il s’agit d’une grande compagnie et que le montant est insignifiant (20 cents), mais quand il s’apprêtait à descendre du véhicule, il mit la main dans sa poche, retira les 20 cents et les remit au chauffeur qui lui dit : « n’êtes-vous pas l’imam de la mosquée ? » Il lui répondit que oui. Le chauffeur lui dit : ‘je me disais que je viendrais à votre mosquée pour adorer Allah, mais je voulais d’abord vous tester. » La personne qui m’avait envoyé ce récit, me dit que l’imam a perdu conscience. Car il s’est rendu compte du crime qu’il allait commettre, s’il avait gardé les 20 cents. Quand il se réveilla il dit : « O Seigneur, j’ai failli vendre l’Islam pour 20 cents. »
Le problème est que tant de Musulmans vendent leur religion par un serment mensonger, par un faux témoignage, par l’usurpation d’une maison ou d’une entreprise, par la transgression des interdits, par le vol des autres, alors qu’ils sont Musulmans.
Chers frères, la religion se résume en ‘Droiture’. Si on n’est pas droit, la religion devient tradition, une sorte de folklore, des us et coutumes. C’est la réalité des Musulmans, et cette réalité aussi dure soit-elle, est bien mieux qu’une belle illusion.
((Je connais certes des gens de ma communauté qui viendront au jour de la Résurrection avec de bonnes actions aussi grandes que la montagne blanche de Tihama, qu’Allah (Exalté soit-Il) transformera en poussières éparpillées." Et Thawbân demanda : " O Messager d'Allah décris-les nous afin que nous ne soyons pas de leur nombre sans savoir. " Il a dit : « Ce sont vos frères de votre race, et consacrent une partie de la nuit (à la Salât) comme vous le faites, mais ce sont des gens qui, une fois seuls en présence des interdits d'Allah, ils les transgressent.))
Le Jeûne :
((Allah n’a pas besoin du jeûne de celui qui ne délaisse par le faux témoignage et sa pratique.))
((Nombreux sont les jeûneurs qui n'auront recueilli de leur jeûne que la faim et la soif)).
Le pèlerinage :
Celui qui accomplit son pèlerinage avec de l’argent illicite, se joint au convoi en disant : ‘labayka Allahoma Labayk’(me voici ô Allah, me-voici, je réponds à Ton Appel) entendra une voix lui répondre (ton appel est rejeté, et ton pèlerinage est refusé).
L’aumône légale (la Zakat) :
Allah (exalté soit-Il) dit :
( Dis : « Dépensez bon gré, mal gré : jamais cela ne sera accepté de vous, car vous êtes des gens pervers». )
L’attestation de foi :
Le Prophète (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam) a dit :
((Celui qui atteste qu’il n’y a pas de dieu à part Allah, en s’acquittant de ses droits, entrera au Paradis. On demanda : ‘quels sont ses droits ?’ Il répondit : ‘qu’elle l’empêche de transgresser les interdits d’Allah.’))
Donc, les adorations cultuelles (Salât, pèlerinage, jeûne, attestation de foi, zakat) ne sont valides que si les adorations comportementales le sont également.
Prenez garde des droits d’autrui :
Que signifie le verset :
( … pour vous pardonner une partie de vos péchés… )
Quelle partie des péchés Allah pardonnera-t-Il ?
Il s’agit uniquement des péchés qu’on a faits concernant les droits d’Allah, mais les droits des autres ne sont expiés que par le pardon ou l’acquittement. Certains Musulmans croient que s’ils jeûnent le mois de Ramadan avec foi et certitude en la rétribution divine, et s’ils accomplissent la Salât de la nuit par foi et certitude, Allah leur pardonnera tous leurs péchés. Tous les savants sont unanimes qu’Allah leur pardonne uniquement les péchés qu’ils commettent vis-à-vis de Lui. Alors que les péchés commis vis-à-vis des autres ne sont pardonnés que par le pardon ou l’acquittement. Car les droits divins sont basés sur le pardon et les droits des hommes sont basés sur la discussion et l’argumentation.
De même, certains Musulmans croient, qu’une fois ils auraient accompli le pèlerinage, ils en reviendraient comme au jour de leurs naissances, exempts de tous péchés. Mais là aussi, uniquement les péchés à l’encontre d’Allah sont pardonnés et non pas ceux envers les autres.
Chers frères, y a-t-il une action plus méritoire que celle de se sacrifier pour la cause d’Allah ? Mais écoutez le hadith du Prophète :
((Allah pardonne tous les péchés du martyr sauf la dette.))
D’après Djâber, il a dit :
((Un homme est mort, nous l’avons lavé et mis dans un linceul, puis nous l’emmenâmes auprès du Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, et lui demandâmes : ‘effectueras-tu la Salât mortuaire sur lui ?’ Il s’avança puis demanda : ‘a-t-il une dette ?’, on répondit que oui deux Dinars. Il s’en alla. Alors Abou Qatada les prit à sa charge et on le dit au prophète qui dit : ‘Ils sont à la charge de son garant et le mort en est exempt.’ Il dit ‘oui’, alors il pria sur lui. Puis, un jour plus tard, il dit : ‘qu’en est-il des deux dinars.’ On lui dit ‘il vient à peine de mourir’. Et il revint le voir le lendemain et lui dit : ‘as-tu payé les deux dinars pour lui ?’ il répondit que oui, et il, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, répliqua : ‘ce n’est que maintenant que sa peau ne souffre plus.’))
‘A’icha (Qu’Allah soit satisfait d’elle) a dit : j’ai entendu le Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, dire :
((Viendra une heure, au jour du Jugement, où le juge juste aurait aimé ne pas avoir jugé entre deux personnes, ne serait-ce que pour une datte.))
Les droits des hommes sont basés sur la discussion et l’argumentation et ceux d’Allah, sur le pardon.
La droiture dans le comportement :
L’adoration comportementale exige la sincérité. On est traitre si on profère des paroles mensongères et qu’on nous croit.
Le croyant ne ment pas. D’après Abû ‘Omâma, le Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, a dit :
((Le croyant prend l’habitude de tout sauf la trahison et le mensonge.))
Il faut être honnête, et l’honnêteté n’est pas relative. On est honnête en tout, quel que soit le défi ; l’or brut a la même valeur que la terre, et une livre vaut un milliard, l’illicite est illicite. Le croyant est honnête, véridique, chaste, il ne transgresse par les droits des autres, ne regarde pas l’illicite. Le croyant est miséricordieux, équitable et humble. La foi est un ensemble de moralités et de valeurs. Le Prophète a été envoyé pour parachever les bonnes moralités. La foi est le fait de donner et non pas prendre.
Quelqu’un a rédigé un livre sur le Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam et le lui a dédicacé, il dit : « O tu es celui qui est venu à la vie et tu as donné sans prendre. Tu as honoré tous l’univers, tu as pris à ta charge les problèmes de l’homme, tu as donné un rang à la raison, et tu as ignoré l’instinct animal. Tu as fait en sorte d’être au-dessus de tous. Tu as vécu un parmi les autres, la miséricorde était ta joie, la justice ta loi, l’amour ta nature innée, et les problèmes des gens ton adoration. »
La vérité de l’adoration comportementale est d’être droit, honnête, véridique, chaste, juste, humble, gentil et miséricordieux.
((J’ai été envoyé pour parachever la distinction des mœurs)).
La foi est la moralité, et celui qui te surclasse en moralité t’aurait surclassé en la foi.
Chers frères, l’adoration comportementale est à la base de toute adoration.
Ibn ‘Abbâs, qu’Allah soit satisfait de lui et de son père, passait un période de retraite spirituelle à la mosquée du Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam, pendant le Ramadan, il rencontra un homme et lui dit : « pourquoi je te sens triste ?’ Il répondit : ‘Par Allah, j’ai des dettes que je ne peux payer.’ Il lui demanda : ‘envers qui’, il lui répondit : ‘untel.’ Ibn Abbâs lui proposa d’intercéder pour lui, ce qu’il s’apprêtait à faire quand un homme lui rappela qu’il était en retraite spirituelle, mais il lui dit : ‘Par Allah, je n’avais pas oublié, mais j’ai entendu le propriétaire de cette tombe (et il indiqua la tombe du Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam) il n’y a pas si longtemps, et ses yeux s’emplirent de larmes, dire, que :
« Régler les problèmes d’un frère en Islam est bien meilleur que de jeûner le mois et de me retirer dans ma mosquée que voici. »
Par analogie, si une mère aime Allah, et se réveille à une heure matinale, accomplit la Salât nocturne, pleure et récite le Coran, puis, à six heures du matin elle se sent fatiguée, demande à ses cinq enfants de se débrouiller seuls et s’endort. La pièce est froide, les enfants n’ont pas de nourriture, l’un n’a pas fait ses devoirs, l’autre n’a pas appris sa leçon, le troisième a souillé ses vêtements, le quatrième ses chaussures, un autre a enveloppé sa nourriture de papier et a souillé ses livres. Une fois à l’école, ils ont été punis, l’un pour avoir négligé son devoir, l’autre pour avoir oublié son livre, le troisième pour sa tenue, le quatrième pour ses souliers, chacun pour une raison particulière. Par simple interprétation de ma part, et j’espère que j’ai raison, cette mère aurait pu se réveiller 1 heure avant le lever du soleil, faire chauffer la maison, préparer la nourriture, vérifier les devoirs de ses enfants, leurs vêtements, préparer leurs sandwiches, les accompagner jusqu’à la porte de l’autocar. Pour ma part, je trouve que cette dernière est plus proche d’Allah que la première qui a effectué la Salât nocturne. Car la dernière a adoré Allah selon la fonction dont elle a été dotée, celle de mère. Elle a adoré Allah une adoration de comportement et elle a ajouté à cela l’adoration cultuelle.
L’adoration comportementale est obligatoire pour tous les Musulmans, une obligation évidente. Accompagnez donc vos adorations cultuelles par des adorations comportementales. C’est ce que je vous souhaite pour pouvoir cueillir les fruits de l’Islam.
En résumé, il est des adorations comportementales et des adorations cultuelles, ces dernières ne sont valides que si les premières le sont également. En effet :
(( Régler les problèmes d’un frère en Islam est bien meilleur que de jeûner le mois, de me retirer dans ma mosquée que voici. ))