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Les règles de bienséance que doit observer l’épouse en vue de préserver la relation conjugale :
Chers croyants, nous voici à la quinzième séance des conférences portant sur la famille que nous avions commencées il y a de cela quelques semaines. Nous en sommes aux règles de convenance que la femme est appelée à observer dans l’objectif de protéger la relation conjugale.
1. La femme ne doit pas tolérer des tête-à-tête avec un homme qui lui est étranger :
Quels que soient les motifs ou les conditions, la femme musulmane ne doit en aucun cas permettre à l’homme qui lui est étranger de se trouver en tête à tête avec elle. Car, au moment même où cette femme donne son acquiescement à l’étranger de se trouver seul avec elle dans n’importe quel lieu, à n’importe quelle heure, pour n’importe quel motif, et dans n’importe quelle position, elle risque de faillir et de choir. Tel est le premier point des règles de convenance à respecter, afin de garder saine la relation au sein du couple.
2. Le fait de parler avec un homme étranger doit se faire à travers un rideau :
Si un homme désire lui demander une information ou se renseigner auprès d’elle à propos d’une certaine question, Allah, exalté soit-Il dit à ce propos :
(Et si vous leur demandez (à ses femmes) quelque objet, demandez-le leur derrière un rideau : c’est plus pur pour vos cœurs et leurs cœurs)
Autrement dit, si elle se trouve dans la nécessité de fournir certaines informations, cela doit se faire à travers un rideau.
Donc :
Le premier point: elle ne doit pas se trouver en tête-à-tête avec un homme étranger quelles qu’en soient les raisons et les conditions.
Le deuxième point : le cas échéant, si pour des raisons de force majeure, elle est appelée à se procurer certaines informations, ou à s’enquérir sur un sujet quelconque, cela doit se faire à travers un rideau, conformément aux Paroles d’Allah, exalté soit-Il :
(Et si vous leur demandez (à ses femmes) quelque objet, demandez-le leur derrière un rideau : c’est plus pur pour vos cœurs et leurs cœurs)
Ce jugement dira-t-on, est propre aux épouses du Prophète :
(Restez dans vos foyers)
Au fond, tout ordre adressé aux épouses du Prophète, Salla Allahou Alaihi wa Sallam, est un ordre implicite aux femmes des croyants en général. Si Allah, exalté soit-Il, a donné l’ordre aux mères des croyants lesquelles sont connues pour leur pudeur, leur chasteté, leur honnêteté et en plus qui ont un mari, de garder leur foyer, cet ordre doit à plus forte raison, être appliqué à toutes les femmes des croyants sans exception. Le cas est semblable à l’étudiant brillant à qui on dit : « déploie de plus grands efforts ». Cette recommandation est d’autant plus valable pour l’étudiant négligent.
3. Les femmes ne doivent montrer leurs atours qu’à leurs mahrams :
Mahrams (le proche avec qui elle ne peuvent contracter un mariage)
Le troisième point: se retenir de montrer leurs parures. Malheureusement, certaines femmes, quoique musulmanes, n’hésitent pas à ouvrir la porte à quiconque s’y présente, serait-il étranger ou non, tout en étant légèrement habillée. Pourquoi avoir donc besoin de frapper à la porte avant d’entrer s’il est permis à l’étranger de voir la femme ? Le fait de frapper à la porte avant d’entrer est conçu pour baisser le regard et non pour jeter des regards furtifs et audacieux. Autrement cet acte perdrait de sa valeur.
La femme est appelée à ne jamais paraître devant les hommes qui lui sont étrangers. Ceci traduit sa foi et sa piété, faute de quoi, sa foi sera peu profonde, voire ébranlée.
4. S’abstenir d’être complaisante dans ses paroles :
La femme est appelée à contrôler le ton de ses paroles et ne doit pas se montrer prévenante. Allah, exalté soit-Il, dit :
(…Et tenez un langage décent…)
Il y a plus de dix ans, une femme a été répudiée en raison des paroles qu’elle a tenues avec un vendeur à qui elle avait demandé une réduction de prix. Mais en raison de son ignorance du jugement légal elle s’est montrée complaisante : « Nous sommes vos voisins, lui a-t-elle dit, ne voulez-vous pas baisser le prix de cet article ?» « Où habitez-vous ? » lui a-t-il demandé. « Là, dans cet immeuble » a-t-elle répondu. Elle ne visait qu’un rabais alors que le vendeur hypocrite avait le cœur malade. Ceci dit, tout geste incontrôlé, toute parole empressée, toute façon de parler qui est loin d’être sérieuse, ne sont qu’une invitation pour l’étranger d’aller loin dans ses pensées et ses visées.
(…afin que celui dont le cœur est malade [l’hypocrite] ne vous convoite pas)
A bien observer ce verset, on dénote la délicatesse de sa teneur. En effet le Coran traduit la complaisance utilisée dans tout dialogue entamé en une soumission ou une invitation. Par le ton indécent qu’elle adopte, la femme Musulmane suscite l’étranger et lui donne l’impression qu’elle est prête à céder à ses désirs. En effet, cet homme n’a pas tardé à venir frapper à sa porte en la forçant car il avait des idées diaboliques en tête au moment où ces idées n’avaient point effleuré l’esprit de la femme. Cette dernière ne cherchait qu’une réduction du prix. Elle a sur-le-champ envoyé un de ses enfants en avertir son mari qui tenait un petit commerce près de chez lui pour qu’il la secoure. Celui-ci n’a pas cherché à comprendre la situation et n’a pas fait preuve de sagesse. Il a amené la police avec lui pour trouver un homme étranger dans sa propre maison. Il a répudié sa femme bien qu’il soit père de cinq enfants. C’est le mari qui m’a relaté son histoire en disant : « que dois-je faire ? Me voici divorcé avec cinq enfants privés de leur mère du jour au lendemain ». Il n’a point de doute quant à la moralité de sa femme surtout qu’elle l’a appelé pour la sauver. De plus, rien ne s’est passé entre eux, cela est indiscutable. Toute parole douce adressée au vendeur est susceptible de l’inviter s’il a un cœur qui est malade et qu’il a des idées démoniaques ; comme le fait de lui dire : « Vous êtes dur, vous ne réduisez pas le prix… ».
La femme musulmane doit se limiter à s’enquérir à propos du prix de l’article, s’il lui convient elle l’achète, autrement elle quitte le lieu. Les propos qu’elle tient avec autrui doivent être sages et bien choisis.
Le dialogue entamé entre la fille du Prophète Chu'ayb (Jétro) et le Prophète Moussa (Moïse) (Bénédiction et Paix sur eux et sur notre Prophète), incarne idéalement ce concept. Lorsque la fille du Prophète Chu'ayb (Jétro) a dit à Moussa (Paix sur lui) :
(Puis l’une des deux femmes vint à lui, d’une démarche timide, et lui dit : «Mon père t’appelle pour te récompenser pour avoir abreuvé pour nous».)
Le dialogue s’arrête à ce niveau. Si elle lui avait dit : « Mon père t’appelle ». « Qui est ton père ? Lui aurait-il répondu, et dans quel objectif ? ». À ce moment-là il y aura tout un entretien entre eux. Mais les paroles de la fille de Chu'ayb ont été brèves et concises. Elle lui a donné tous les détails en peu de mots. Raison pour laquelle Moussa n’avait pas besoin de poser des questions supplémentaires. Moussa, de son côté, a été précis dans sa question quand il a vu les deux filles :
(…et il trouva aussi deux femmes se tenant à l’écart et retenant [leurs bêtes]. Il dit : «Que voulez-vous ?»…)
Partant de là, toute parole qui implique de l’affection ou de la complaisance est réprimée. La femme musulmane est appelée à se montrer sérieuse et distincte afin de ne pas donner l’occasion à l’homme dont le cœur est malade de se faire des idées. Ainsi en est-il de l’homme musulman, il n’a pas à se montrer indolent. Ce type de propos tenus est propre au couple, aux personnes avec qui on ne peut contracter le mariage. La cordialité, le sourire, les excuses… échangés entre les femmes et les hommes qui sont étrangers les uns aux autres entraînent la corruption et la perversion. Par ailleurs, la fille peut être une personne naïve qui pourra être touchée par un mot gentil et ira loin dans ses pensées. Le verset suivant est clair quant à sa teneur :
(Ô femmes du Prophète ! Vous n’êtes comparables à aucune autre femme. Si vous êtes pieuses, ne soyez pas trop complaisantes dans votre langage, afin que celui dont le cœur est malade [l’hypocrite] ne vous convoite pas. Et tenez un langage décent.)
A vrai dire, les habits de la femme musulmane, ses gestes et ses paroles, doivent être conformes aux règles de la religion islamique. Faute de quoi, elle déviera du droit chemin et donnera l’impression de chercher à séduire l’homme. Lorsque la femme porte une tenue qui n’a aucun rapport avec l’Islam, adopte une allure provocante et fait des gestes affectifs pour ensuite se trouver sujette aux paroles sévères, elle ne pourra s’en prendre à elle-même pour les situations que cela pourrait entraîner. Ceci dit, la femme musulmane vêtue suivant le code de l’Islam et qui serait bien voilée, serait à l’abri de toute convoitise de la part des hommes aux cœurs malades. Allah, exalté soit-Il, dit :
(…elles en seront plus vite reconnues et éviteront d’être offensées...)
Si en sortant de chez elle, la femme se soumet à l’ordre d’Allah, exalté soit-Il, elle sera à l’abri de tout préjudice. Or, qui est celle qui risque de subir un préjudice ? C’est celle qui invite les gens à lui en porter par sa manière de s’habiller qui s’avère être offensante, par son allure affranchie et délibérée, par ses gestes irréfléchis et audacieux ainsi que par ses paroles déraisonnables et indécentes. Les parents sont à ce niveau, les seuls responsables. Ils sont appelés à éduquer leurs filles à la lumière des règles de l’Islam. Allah, exalté soit-Il, dit :
(…Et tenez un langage décent…)
A ce propos, il est recommandé à l’homme soucieux de sa religion et de sa piété et à qui on propose un travail qui a rapport aux femmes et un autre travail qui se rattache aux hommes, de choisir le second en vue de se dispenser de toute épreuve et d’être à l’abri de toute désobéissance aux ordres d’Allah, exalté soit-Il. Surtout que cette époque dans laquelle nous vivons est témoin de l’affranchissement des femmes des règles de l’Islam par leurs vêtements qui portent outrage à la pudeur, par leurs parures pendantes et par leur conduite osée. Il est rare de nos jours qu’un homme puisse garder sa piété s’il a tous les jours affaire avec les femmes excitantes d’aujourd’hui, à demi-vêtues, privées de toute bonne œuvre dans la vie future, ayant une mauvaise conduite et déviantes dévient du droit chemin. Il risque de tomber sans cesse dans les désobéissances. Le prophète, Salla Allahou Alaihi wa Sallam, a dit :
((Ibn ‘Omar ! ta religion ! ta religion ! c’est ta chair et ton sang !))
Donc, au premier abord, il est prohibé à la femme musulmane de se trouver seule avec un homme étranger. A souligner que l’homme étranger à qui on fait allusion n’est pas cet homme européen, ni celui de nationalité différente de la nôtre. C’est bel et bien un étranger par rapport à la femme musulmane. C'est-à-dire quelqu’un qui n’est ni son père, ni son frère, ni son oncle paternel ni son oncle maternel, ni son neveu et ni son conjoint. Par contre, son cousin paternel ou maternel est un étranger pour elle, son voisin aussi. L’étranger est tout homme qui ne constitue pas un de ses mahrams. La femme musulmane ne doit pas favoriser de tête-à-tête avec un étranger, ni accepter de se trouver seule avec lui.
En second lieu, il est interdit à la femme musulmane de laisser paraître ses atours aux étrangers, conformément aux ordres d’Allah. Il va sans dire qu’elle peut le faire devant ses mahrams au sens qu’elle peut être vêtue des vêtements qu’elle porte chez elle en faisant les travaux ménagers, soit un habit qui lui couvre la poitrine, les bras et les genoux.
5. Il est interdit à la femme de faire la description d’une autre femme en présence de son conjoint :
Si une femme fait la description d’une autre femme devant son propre époux, elle lui donne l’impression de la voir. Quelle serait alors la valeur du voile ? Le verset dit :
(… et de ne montrer de leurs atours que ce qui en paraît et qu’elles rabattent leur voile sur leurs poitrines ; et qu’elles ne montrent leurs atours qu’à leurs maris, ou à leurs pères, ou aux pères de leurs maris, ou à leurs fils, ou aux fils de leurs maris, ou à leurs frères, ou aux fils de leurs frères, ou aux fils de leurs sœurs, ou aux femmes musulmanes…)
Ceci dit, le fils de l’époux ne doit pas se trouver seul avec la femme de ce dernier, son père non plus ; tel est l’ordre d’Allah, exalté soit-Il, qu’on trouve dans les livres de fiqh, et plus précisément dans les livres de fiqh de l’Imam Abou Hanifah, qu’Allah lui fasse miséricorde. Il est prohibé au père de l’époux de se trouver seul avec sa bru, de même que cela est interdit au fils de l’époux s’il a le même âge que la femme de son père. Ceci en raison des perversités que cela entraîne. En d’autres termes, les mahrams sont de trois catégories : le conjoint qui a un verdict à part, les mahrams de parenté en ont un autre et les mahrams d’alliance en ont un troisième. Le Messager d’Allah, Salla Allahou Alaihi wa Sallam, a dit dans un hadith rapporté par Abdullah ibn Mas’oud, qu’Allah soit satisfait de lui, et cité par al-Boukhary :
((La femme ne doit pas s’acharner à faire une description détaillée d’une autre femme devant son conjoint comme si celui-ci la voyait de ses propres yeux)).
Il arrive très souvent dans les histoires de fiançailles que le conjoint demande à sa femme : « Décris-là-moi », alors que cet époux est chargé de chercher une jeune fille de bonne réputation à son ami ou à une de ses connaissances. Or il n’a pas le droit de demander à sa femme des détails à propos de la fiancée. Au lieu de refuser de se plier à la demande de son mari, cette femme se prend involontairement au jeu et se met à décrire la jeune fille. Il aurait suffit à cette femme de dire à son conjoint : « Le niveau de famille est convenable » et de se retenir de donner des détails, car en la décrivant il a l’impression de voir cette fiancée alors qu’il lui est étranger.
On reconnait le Musulman à travers ses bonnes mœurs. L’Islam est une religion de décence et de bienveillance, de principes et de cultes. L’Islam traite des relations et de la moralité. A vrai dire, la moralité constitue le cinquième de cette religion : on y trouve l’étiquette observée à table, durant les cérémonies et les solennités ; les bonnes manières dans un groupe social, la démonstration de politesse dans la rue, durant les déplacements. En un mot, les formules de politesse, de courtoisie et de civilité sont observées dans l’Islam à chaque occasion. Par conséquent, l’homme qui demande à sa femme de lui faire la description d’une autre femme commet une désobéissance. Il en est de même pour la femme qui entreprend de décrire une autre femme en présence de son mari. Le Messager d’Allah, Salla Allahou Alaihi wa Sallam, a dit :
((La femme ne doit pas s’acharner à faire une description détaillée d’une autre femme devant son conjoint comme si celui-ci la voyait de ses propres yeux)).
Cette prohibition prescrite par le Prophète, Salla Allahou Alaihi wa Sallam, vise à prévenir toute conséquence défavorable, toute corruption et tout attrait susceptibles d’en découler.
Il faudrait attirer l’attention à ce niveau sur les faire-part de mariage. J’apprécie ceux qui ne mentionnent pas de versets coraniques, car une fois la cérémonie passée on se voit obligé de se débarrasser de cette carte. Dans le cas où celle-ci renferme les Paroles d’Allah, exalté soit-Il, on doit soit la brûler soit la réduire en morceaux. On peut en revanche inviter les gens par quelques mots agréables et courtois sans y insérer des versets coraniques.
Par ailleurs, on écrit dans ces faire-part « la fille de M. tel » sans énoncer le nom de la fiancée et ceci est apprécié car le nom permet aux gens d’imaginer le physique de la fiancée. Et l’on sait que le Coran n’a jamais révélé le nom des femmes auxquelles il a fait allusion tout au long de ses versets, exception faite de Maryam où il était question d’évoquer l’histoire du Prophète Issa fils de Maryam (Bénédiction et Paix sur lui et sur notre Prophète) pour couper court à tous ceux qui prétendent qu’Issa est le fils d’Allah, exalté et glorifié soit-Il. Somme toute, si un homme désire distribuer des faire-part, qu’il y annonce le mariage d’un tel jeune homme (et il cite son nom) avec la fille d’un tel (sans citer son nom), cela fait partie des règles de bienséance.
6. La femme sort de chez elle pour une nécessité ou un cas d’urgence :
Allah, exalté soit-Il, dit à ce propos :
(Restez dans vos foyers)
On entend des gens dire : « la femme vient au monde pour rester à la maison qu’elle ne doit quitter que pour se rendre au domicile conjugal et de là au cimetière ». Ces paroles sont illogiques, irraisonnables, voire incorrectes. Allah, exalté soit-Il, dit :
(Restez dans vos foyers et ne vous exhibez pas à la manière des femmes d’avant l’Islam (Jāhiliyah))
Si la femme Musulmane avait à sortir de sa maison, elle peut aisément le faire à condition de ne pas violer les règles de la bienséance. Pour cela, elle se doit d’être bien habillée et voilée conformément aux ordres de l’Islam et de sortir pour un but urgent et précis. Non pas pour se balader dans les rues ni pour se distraire. Si l’homme sort dans la rue pour se promener, il ne fait qu’entraver ces règles. En observant le déplacement des jeunes filles, il transgresse sa probité et son témoignage sera réfuté. Qu’en serait-il alors de la femme qui n’est qu’une source de tentation et de séduction ? De là, la femme Musulmane ne doit sortir de chez elle que dans un but précis. Abdullah ibn ‘Omar, qu’Allah soit satisfait de lui, a rapporté un hadith dans lequel le Prophète, Salla Allahou Alaihi wa Sallam, a dit :
((La femme est une Awra (NDT : Parties du corps considérées comme intimes en islam), si elle sort de chez elle le diable se dresse pour l’observer)).
Autrement dit, le diable en profite pour provoquer la séduction et la tentation par sa personne. Il en fait un traquenard pour y faire choir les hommes. Le Messager d’Allah, Salla Allahou Alaihi wa Sallam, a dit :
((Les femmes sont une chausse-trape dont se sert le diable)).
En effet, le diable a la profonde conviction que ce guet-apens qui s’incarne dans la personne de la femme ne peut absolument pas faire défaut. Si la femme se trouve dans l’obligation de sortir, comme le fait de rendre visite à ses parents ou à sa sœur ou encore pour s’acheter un article urgent, son acte sera licite à condition de ne pas mettre en valeur sa beauté, son allure, ses vêtements et ses parures afin de ne pas commettre une désobéissance :
(…et ne vous exhibez pas à la manière des femmes d’avant l’Islam (Jāhiliyah))
A bien retenir :
(Allah distingue celui qui sème le désordre de celui qui fait le bien)
Et Il, exalté soit-Il, connait bien les profondeurs de l’âme humaine.
Aïcha, qu’Allah soit satisfait d’elle a relaté : « Sawda bent Zama'a, était sortie un certain soir à la tombée de la nuit. 'Omar l’a vue et l’a interpelée en ces termes : « Je jure par Allah que tu es Sawda ; Nous te reconnaissons à ton allure. » Sawda est alors retournée chez le Prophète, Salla Allahou Alaihi wa Sallam, alors qu’il prenait son diner dans ma chambre. Il tenait un morceau de viande à la main et lui a conté l’évènement. Allah a alors révélé le verset obligeant les femmes du Prophète, Salla Allahou Alaihi wa Sallam, à porter le voile. Lorsque la Révélation se fut terminée, il a dit à Sawda :
((Allah vous a donné l’autorisation de sortir dans un but urgent)).
(NDT : 'Omar agit ainsi par souci de les voir porter le voile).
Donc :
(Restez dans vos foyers et ne vous exhibez pas)
Le Messager d’Allah, Salla Allahou Alaihi wa Sallam, a permis à la femme Musulmane de sortir de chez elle pour un but précis. Dans son interprétation de ce hadith, un des Ulémas’ a dit : « Ce hadith prouve que la femme peut sortir de chez elle dans un but licite, soit en se rendant chez les parents ou les mahrams, ou pour tout autre but urgent ».
7. Les femmes peuvent accomplir la Salât au masjed et assister aux séances de savoir et de sciences qui s’y tiennent :
Aïcha, qu’Allah soit satisfait d’elle, a rapporté :
((Lorsque le Messager d’Allah, Salla Allahou Alaihi wa Sallam, avait terminé la Salât du Fadjr, les croyantes se retiraient chez elles, drapées dans leurs vêtements, loin d'être reconnues, en raison de l’obscurité totale.))
Ce qui veut dire que les femmes vertueuses se rendaient au masjed du vivant du Messager d’Allah, Salla Allahou Alaihi wa Sallam, avec son approbation, Salla Allahou Alaihi wa Sallam. Grâce à Allah, une partie de chacun de nos masjeds est aujourd’hui, réservée aux femmes. Une partie qui est d’ailleurs confortablement équipée avec une entrée distincte de celle des hommes.
En visitant notre masjed, un des Ulémas’ a manifesté son admiration pour la partie consacrée aux femmes et s’est demandé pourquoi ces dernières n’assistaient pas au discours du vendredi. Il est certain qu’il n’incombe pas à la femme de se rendre au masjed le vendredi pour écouter le sermon. Cependant, rien ne l’en empêche. Un homme qui vient de la banlieue accompagné de sa femme peut l’emmener avec lui pour profiter du discours et de la Salât en groupe au lieu de l’envoyer chez ses parents. De même que la femme peut assister aux séances de savoir et de sciences légales tenues au cours de la semaine. Il va sans dire que lorsque la femme assimile la science qu’elle reçoit en même temps que son mari, leur vie deviendra plus harmonieuse. De plus, lorsque l’époux rappelle à sa conjointe les droits du mari au foyer, elle peut très facilement passer outre ou les prendre à la légère mais en assistant à la séance de savoir et aux sermons provenant d’un cheikh, elle peut très bien les appliquer au sein de son foyer. Le Messager d’Allah, Salla Allahou Alaihi wa Sallam, n’avait pas interdit aux femmes de se rendre au masjed, compte tenu bien évidement du respect des règles de l’Islam et en particulier de l’absence de mixité entre hommes et femmes.
((Lorsque le Messager d’Allah, Salla Allahou Alaihi wa Sallam, avait terminé la Salât du Fadjr, les croyantes se retiraient chez elles, drapées dans leurs vêtements, loin d'être reconnues, en raison de l’obscurité totale)).
De toute façon, la femme doit prendre la permission auprès de son mari avant de sortir de chez elle. L’Imam al-Bayhaqi, qu’Allah lui fasse miséricorde, a relaté d’après ibn ‘Omar, qu’Allah soit satisfait d’eux, que le Messager d’Allah, Salla Allahou Alaihi wa Sallam, a dit :
((…Et la femme ne doit sortir de chez elle qu’après avoir obtenu la permission de son mari, autrement, les anges la maudiraient ; les anges de la colère et les anges de la miséricorde jusqu’à ce qu’elle se repente ou renonce à son acte)).
Dans un autre hadith cité par l’Imam al-Bayhaqi, qu’Allah lui fasse miséricorde, rapporté par ibn ‘Omar, qu’Allah soit satisfait d’eux, le Prophète, Salla Allahou Alaihi wa Sallam, a dit :
((Si la femme de l’un d’entre vous demande l’autorisation de se rendre au masjed, ne l’en empêchez pas)).
Lorsque les deux époux respectent les ordres d’Allah dans leur vie commune, sachez que leur mariage persistera. Mais une fois que l’un des deux contrevient à l’ordre d’Allah, exalté soit-Il, leur mariage risquera de se voir détruit. A savoir que le fait d’acquérir les sciences légales et le savoir sont des obligations auxquelles tout musulman doit se conformer. Le mari doit donner son autorisation à sa conjointe pour qu’elle se rende au masjed ; à plus forte raison pour visiter ses parents ou pour s’acheter ce qui lui est nécessaire.
Cependant, si le mari estime qu’en sortant de chez elle, la femme court un risque il peut lui interdire de sortir et elle est appelée à se plier à cet ordre. Tel est le système au sein du foyer Musulman. Il est le directeur, il prend une décision qui doit être mise en application puisqu’elle est justifiée. Supposons que l’épouse désire aller chez ses parents, sa demande est légitime. Si le mari est au courant qu’il y aura ce jour-là un cousin chez ses parents qui ne respecte pas les ordres de l’Islam car ce cousin porte des regards intrépides sur les femmes qui lui sont étrangères et leur adresse des paroles déplacées ; si ce mari sait également que la foi de sa femme n’est pas assez solide et qu’elle peut être prise par des paroles languissantes, il peut l’empêcher de se rendre ce jour-là pour l’emmener un autre jour afin de ne pas être la cause de la rupture éventuelle des liens de sang tout en obligeant sa femme à désobéir aux ordres d’Allah, exalté soit-Il :
(…Et comportez-vous convenablement envers elles…)
Certaines familles musulmanes mènent malheureusement un mode de vie corrompu où règnent la dépravation des mœurs et la mixité. Dans certaines maisons le père ou le frère peuvent être des alcooliques ou peuvent se déplacer dans la maison en portant leurs vêtements d’intérieur. Le mari est alors en position d’empêcher sa femme de se rendre chez ses parents momentanément, à moins de l’y accompagner.
D’autre part, certains parents ramènent leur fille de chez son époux et l’empêchent de le revoir dans le but de punir le gendre. Cet acte est illicite. Il est illégitime de ravir sa femme à votre gendre :
Un des Ulémas’ a dit : « La femme ne doit en aucun cas sortir de chez elle sans avoir obtenu l’autorisation de son mari ; personne n’a le droit de la prendre de force de chez elle et l’empêcher de voir son mari ; si elle sort de son foyer sans avoir obtenu l’autorisation de son mari, elle devient comme rebelle vis-à-vis de son mari, désobéissante aux ordres d’Allah et de son Messager et mérite la punition »
Tel est le jugement licite de l’Islam à ce sujet. Si Allah, exalté soit-Il a permis que cet établissement qu’est la famille musulmane soit prospère et a privilégié le mari en tant que commandant, il faut que ce mari fasse preuve de sagesse et d’habileté dans ses décisions. En effet il doit être modéré dans ses prises de position, éviter la tyrannie, la prédominance, ne pas recourir à la répression et à la violence. Certains époux sont persuadés qu’il leur faut imposer leur domination par la force, or c’est un abus purement arbitraire de ce pouvoir. Allah, exalté soit-Il a favorisé le mari de cette autorité à condition qu’il s’en serve d’une façon équitable, raisonnable, logique, indulgente et sage. Un établissement, quel qu’il soit, doit avoir un seul directeur. Or la décision dans la famille dépend du mari, c’est ce qui incarne l’autorité.
On a demandé son opinion à un des Ulémas au sujet d’un homme marié et toujours engagé à assumer les responsabilités financières de son domicile conjugal. Cependant sa femme est rebelle et son père l’emmène avec lui dans ses déplacements sans avoir pris l’autorisation de son époux. « Louange à Allah, a répondu le savant islamique, si le père a emmené sa fille sans avoir obtenu l’autorisation de son mari, il doit subir une punition discrétionnaire ».
Oui, le père doit subir une punition en raison de son acte : elle était votre fille mais maintenant elle est son épouse, il est le maître. Tant qu’il la traite avec justice et indulgence, tant qu’il n’y a aucun problème entre eux, tant qu’il lui donne à manger comme il le fait pour lui-même, qu’il l’habille comme il le fait pour lui, tant qu’il ne la frappe pas, tant qu’il ne l’humilie pas et qu’il lui a offert un domicile conjugal, vous n’avez pas à la lui ravir pour vous venger contre lui. Vous n’êtes pas en droit de le priver de son épouse. Vous avez commis une désobéissance qui vous vaut une punition conformément à la chari’a et aux textes islamiques.
8. La femme sort de chez elle en étant voilée :
La femme musulmane ne doit sortir de chez elle qu’en étant voilée, Allah, exalté soit-Il, dit :
(Restez dans vos foyers ; et ne vous exhibez pas à la manière des femmes d’avant l’Islam (Jāhiliyah))
Le fait de s’exhiber consiste à se jeter un voile sur la tête sans pourtant le serrer. Laissant paraître par là son cou, son collier, ses boucles d’oreilles, une ou des mèches de cheveux, en un mot tout son charme. Alors que le Coran précise :
(Ô Prophète ! Dis à tes épouses, à tes filles, et aux femmes des croyants, de ramener sur elles leurs grands voiles : elles en seront plus vite reconnues et éviteront d’être offensées. Allah est Pardonneur et Miséricordieux)
L’Imam at-Tabari, qu’Allah lui fasse miséricorde, a rapporté qu’ibn ‘Abbas, qu’Allah soit satisfait d’eux, a dit dans l’interprétation du verset : «Allah, exalté soit-Il, donne l’ordre aux épouses des croyants au cas où elles voudraient sortir de chez elles, de se couvrir le visage et la tête par de grands voiles en laissant paraître un seul œil ».
Mohammad ibn Sirine rapporte s’être enquis auprès d’Oubaida as-Salmani à propos des Paroles d’Allah, exalté soit-Il,
(de ramener sur elles leurs grands voiles)
Il s’est alors couvert la tête et le visage en laissant paraître son œil gauche.
Allah, exalté soit-Il, dit aussi :
(Et qu’elles ne frappent pas avec leurs pieds de façon que l’on sache ce qu’elles cachent de leurs parures)
Lorsque la femme découvre ce qu’elle doit cacher, elle se sera exhibée. Il faut savoir que les vêtements serrés laissent paraître la forme de la Awra, les vêtements transparents laissent paraître la couleur de la Awra, l’allure indécente laisse paraître les attraits de la femme. Aussi, la voix douce, la complaisance dans les paroles séduisent l’homme. Somme toute, la voix de la femme, son allure, ses vêtements serrés et transparents sont prohibés en Islam.
Lorsqu’Allah, exalté soit-Il, dit :
(…et de ne montrer de leurs atours que ce qui en paraît …)
Il, exalté soit-Il, fait allusion à sa taille en général, aux détails de son corps et à la couleur de ses vêtements, tout cela elle ne peut le dissimuler. En revanche, elle doit dissimuler ce qui lui est interdit de découvrir. L’Imam Ahmad, qu’Allah lui fasse miséricorde, a cité d’après Aïcha, qu’Allah soit satisfait d’elle :
((Lorsque les cavaliers nous côtoyaient alors que nous étions en compagnie du Messager d’Allah, Salla Allahou Alaihi wa Sallam, et que nous étions en état d’ihram (de sacralisation) chacune de nous laissait tomber son grand-voile qui lui couvrait la tête de façon à lui dissimuler le visage, puis une fois qu’ils se furent éloignés, nous découvrions nos visages)).
L’Imam al-Hakim, qu’Allah lui fasse miséricorde a rapporté d’après Asmaa’ fille d’Abou Bakr as-Siddiq, qu’Allah soit satisfait de lui :
« Nous nous couvrions le visage en présence des hommes ».
Nous soulèverons dans des séances prochaines d’autres règles de bienséance que doit respecter la femme musulmane en vue de sauvegarder les rapports conjugaux. La vie conjugale, comme vous devez sans doute le savoir, est le critère primordial du bonheur de l’homme. Nous parlerons du parfum de la femme, de la voix de la femme, de la mixité de la femme avec les hommes si Allah le veut bien.