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- Le Mariage
Louange à Allah, Le Seigneur de l’univers, que la paix et la bénédiction soient sur notre maître Mohammad, le fidèle à ses promesses et l’honnête.
Ô Allah, Notre connaissance se limite aux sciences que tu as permis que nous apprenions. Tu es le Seul Connaisseur, Tu es le Sage. Ô Allah ! Aide-nous à apprendre ce qui peut nous être utile, fais que notre science nous soit rentable et fais accroître notre savoir.
Aide-nous à distinguer le vrai et à le suivre ; Aide-nous à discerner le faux et à l’éviter.
Fais que nous mettions en vigueur le meilleur des discours que nous écoutons ; Fais-nous compter, par Ta Miséricorde, dans le rang de Tes serviteurs vertueux.
Les empêchements au mariage et ses problèmes :
Chers frères, chers croyants, nous sommes à la deuxième leçon de la série relative au mariage, à travers laquelle j’ai tenu à discuter des problèmes qui forment l’objet de souffrance de la communauté musulmane. Je vous avais promis dans notre leçon précédente, de parler des obstacles qui empêchent les jeunes gens de se marier.
A vrai dire, l’obstacle majeur qui affronte les jeunes gens se trouve être dans l’insuffisance matérielle. En premier chef, loin de se limiter à exhorter au mariage, l’Islam a donné l’ordre de l’entreprendre aussitôt que possible.
Ali (qu’Allah soit Satisfait de lui) a rapporté que le Messager d’Allah (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam) a dit :
((Ô Ali, tâche de ne pas retarder trois choses : Accomplir la Salât en son temps, se hâter d’enterrer le mort et marier la femme qui n’a pas d’époux (serait-elle divorcée, veuve ou jeune fille) si tu lui trouves un mari compétent.))
A cet égard, nous devons tous prendre parti pour exciter les jeunes gens, des deux sexes, à se marier sans délai ; car le fait de remettre à plus tard le mariage donne lieu à de sérieux risques, dont la perversité ne s’annonce pas être la moins grave :
((Ô Ali, tâche de ne pas retarder trois choses : Accomplir la Salât en son temps, se hâter d’enterrer le mort et marier la femme qui n’a pas d’époux (serait-elle divorcée, veuve ou jeune fille) si tu lui trouves un mari compétent.))
Entre autres des méfaits du mariage tardif, nous citons les relations sexuelles illicites. Le mariage constitue une forteresse aussi bien au jeune homme qu’à la jeune fille.
Premier empêchement, l’insuffisance matérielle et son traitement :
L’obstacle qui vient au premier plan et empêche les jeunes de penser à se marier s’avère être l’insuffisance matérielle ; comment y remédier ?
Devoir à premier abord, avoir recours à ce qu’on appelle l’appui moral porté au pauvre ; or justement, cet appui nécessite un autre appui d’ordre matériel. Qu’entend-on donc par appui moral ?
Franchement parlé, à défaut d’argent, le jeune homme en général risque de perdre sa confiance en sa propre personne ; il peut même aller jusqu’à croire être inapte à entreprendre ce grand projet qu’est le mariage, il peut même se faire l’illusion qu’en y renonçant cela lui vaudrait mieux que de se laisser perpétrer dans cette impasse. Ce sont là des sensations psychiques qui submergent le jeune homme qui vit dans la pénurie, ce qui lui fait perdre toute sa confiance en sa propre personne et le pousse à renoncer à l’idée, pensant agir dans son propre intérêt. La question va plus loin encore, ce jeune homme souffrant de pénurie de ressources, perd de ses qualités psychiques. Car l’homme en général, est doté d’un nombre de qualités et de compétences, s’il vit dans l’indigence il perdra de ses caractéristiques essentielles dont Allah (Exalté soit-Il) lui a fait grâce.
De plus, certains gens, en raison de la débilité de leur foi et de la vulnérabilité de leur réflexion, considèrent le pauvre en tant que tel et le traitent à partir de cette perspective, en oubliant que cet être qui se tient devant eux est un être humain qui jouit comme eux, d’une pensée et d’une raison, d’une bonne perception, d’une âme et de sensations, de principes et de valeurs. Voilà d’ailleurs ce qui pousse les gens égarés et éloignés de la Méthode d’Allah (Exalté soit-Il) à refuser le prétendant indigent qui se présente chez eux, poussés par une illusion trompeuse qui leur inspire que ce jeune homme n’est pas en mesure de rendre leur fille heureuse, bien que cela soit la plupart du temps, contraire à la vérité.
Nous nous référons au Livre d’Allah (Exalté soit-Il) :
(Non !... Par ton Seigneur ! Ils ne seront pas croyants aussi longtemps qu’ils ne t’auront demandé de juger de leurs disputes…)
(Il n’appartient pas à un croyant ou à une croyante, une fois qu’Allah et Son messager ont décidé d’une chose d’avoir encore le choix dans leur façon d’agir.)
Quelles sont les recommandations d’Allah (Exalté soit-Il) dans le Noble Coran ?
(Mariez les célibataires d’entre vous et les gens de bien parmi vos esclaves, hommes et femmes. S’ils sont besogneux, Allah les rendra riches par Sa grâce. Car (la grâce d’) Allah est immense et Il est Omniscient.)
Nous sommes invités à faire une longue réflexion sur la teneur de ce verset,
(Mariez)
est un ordre, ((les célibataires d’entre vous)) représentent toute personne, homme ou femme, qui n’a pas de conjoint ;
(Mariez les célibataires d’entre vous),
l’ordre est adressé à l’ensemble de la communauté et dans ce cas-là, cet ordre concerne également le tuteur de la communauté (le Waliye qui n’est que le dirigeant), par subordination, car ce dernier supplée à l’ensemble de la communauté dans la gestion de ses affaires.
Quelle interprétation les grands savants donnent-ils à ce verset ?
Ibn al ‘Arabi juge que ce verset constitue un argument qui incite à marier la personne qui souffre d’indigence ; l’indigent par conséquent, n’a pas le droit de se dire : « comment vais-je me marier alors que je suis dépourvu d’argent ?» Il doit admettre qu’Allah (Exalté soit-Il) s’est chargé de pourvoir à ses besoins ainsi qu’à ceux de sa future famille ; Allah (Exalté soit-Il) dit :
(S’ils sont besogneux, Allah les rendra riches par Sa grâce.)
Les moyens de traiter la pauvreté :
1- L’appui moral :
Toute personne qui ne possède pas les ressources nécessaires au mariage doit ressentir que ce projet (le mariage) la rendra indubitablement riche.
(S’ils sont besogneux, Allah les rendra riches par Sa grâce.)
Le verset explique que s’ils souffrent de pénurie avant le mariage, Allah (Exalté soit-Il) les rendra riches par Sa Grâce. Le Prophète (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam) a donné en mariage une des femmes vertueuses de son entourage à un de ses compagnons, alors que celui-ci ne possédait qu’un seul pagne ; comme il a marié certains de ses compagnons pour une Sourate du Coran qu’ils mémorisaient.
Le juge Abou Mas’oud a dit : « cherchez la richesse dans ce verset. » En d’autres termes, si tu aspires à devenir riche, entreprends de te marier, car à tous ceux qui se sont plaints auprès du Prophète (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam) pour raison de pénurie, il a dit :
((Entreprends de te marier.))
Par ailleurs, celui qui n’a pas suffisamment de quoi fonder une famille est appelé à éprouver la sensation qu’Allah (Exalté soit-Il) lui fera don de richesse par Ses Grâces s’il prend son courage à deux mains et se marie. Cependant, pour être réaliste, cette richesse qui, en principe, aura lieu après le mariage, dépend de la Volonté d’Allah (Exalté soit-Il) ; si cette richesse se concrétise, cela traduira une Sagesse Infinie et si elle ne se concrétise pas, cela traduira tout aussi bien, une Sagesse Infinie ; Allah (Exalté soit-Il) dit :
(Et si vous redoutez une pénurie, Allah vous enrichira, s’Il veut, de par Sa grâce. Car Allah est Omniscient et Sage.)
Normalement, Allah (Exalté soit-Il) enrichira la personne qui entreprend de se marier, si jamais Il (Exalté soit-Il) le désire.
Des fois, le père est riche ; en théorie, il doit donner à son fils tout ce que ce dernier désire, mais s’il apparaît au père que ce don est susceptible de compromettre l’avenir de son fils qui risque bien de l’employer dans des vois illicites qui déplairont à Allah, il (ce père) a le libre choix de renoncer à lui en donner, et cela pour une sagesse qu’il est seul à pouvoir discerner.
De ce fait, la richesse promise par Allah à celui qui compte se marier, dépend de la Volonté d’Allah (Exalté soit-Il).
Quelle fut l’opinion qu’Abou Bakr as-Siddiq a formulé au sujet de ce verset ?
« Obéissez à Allah et entreprenez le mariage comme Il vous l’a ordonné, vous verrez qu’Il respectera Son engagement envers vous en vous rendant riche. »
Par quoi ‘Omar a-t-il commenté au sujet de ce verset ?
(Mariez les célibataires d’entre vous)
« Je m’étonne grandement de celui qui reste célibataire après avoir pris connaissance de ce verset. »
Il a également dit : « Cherchez la richesse dans le mariage ».
L’Imam Boukhari a consacré un chapitre intégral dans son « Sahih » qu’il a intitulé « Le mariage de la personne insolvable », en s’appuyant sur les Paroles d’Allah (Exalté soit-Il) :
(S’ils sont besogneux, Allah les rendra riches par Sa grâce.)
Dans son interprétation de « Sahih al-Boukhari », ibn Hadjar al ‘Asqalani, a dit : « la pénurie de ressources n’empêche pas le mariage, car il est fort probable que la richesse se réalisera par la suite ».
J’aimerais toutefois, attirer votre attention sur un concept assez délicat et vous le tirer au clair. Allah (Exalté soit-Il) peut très bien enrichir le célibataire ou le réduire à la pénurie, tout comme Il (Exalté soit-Il) peut enrichir le marié ou l’appauvrir ; tant que la richesse qu’Allah (Exalté soit-Il) a promise dépend de Sa Volonté, le jeune homme peut se marier et ne pas s’enrichir, ou rester célibataire en étant pauvre ou riche. Puisque cela dépend de la Volonté d’Allah (Exalté soit-Il), pourquoi Allah (Exalté soit-Il) a-t-il donc établi une relation entre la richesse et le mariage ? Selon le sens précis du verset, Allah peut très bien enrichir le célibataire ou le marié, ou alors provoquer leur dénuement à tous les deux.
Pourquoi Allah (Exalté soit-Il) a-t-il établi cette relation ?
Les savants arguent que l’homme se fait trop souvent, l’illusion que le mariage signifie la dépense de l’argent, les enfants, le pourvoi de la nourriture et des vêtements ; certains gens pensent que le mariage entraîne une dépense d’argent superflue alors que le célibat ne le serait pas autant. Ceux-là auraient observé les raisons en omettant d’observer l’Auteur qui justement, conçoit les raisons. Du coup, notre Seigneur Le Puissant et Le Grand nous a tranquillisés en nous recommandant de ne pas établir de lien entre le mariage et la pauvreté, ni entre la richesse et le célibat. Allah (Exalté soit-Il) est Celui qui confère la suffisance (Al-Moughni), Celui qui donne (Al-Mou’ti), et Celui qui élève le statut du croyant d’un état en un autre (Ar-Rāfi’).
Le Messager d’Allah (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam) a dit :
((Allah S'est engagé à apporter Son Aide à ces trois catégories de personnes : …))
En l’occurrence, lorsque vous trouvez l’expression « Allah s’est engagé à » sachez que cela dénote l’engagement qu’Allah (Exalté soit-Il) s’est imposé à Sa Majesté ; car qui peut bien obliger Allah (Exalté soit-Il) à faire quelque chose ? Les savants se sont référés aux Paroles d’Allah (Exalté soit-Il) :
(Mon Seigneur, certes, est sur un droit chemin.)
(Il n’y a point de bête sur terre dont la subsistance n’incombe à Allah)
Abû Houraïra, qu'Allah soit Satisfait de lui, a rapporté que le Prophète (Salla Allahou Alaihi wa Sallam) a dit :
((Allah S'est engagé à apporter Son Aide à ces trois catégories de personnes : le combattant dans le sentier d'Allah, l’esclave affranchi(e) sous condition, endetté(e), désireux(se) de rembourser sa dette et celui qui se marie à la recherche de la chasteté.))
Soit dit, Allah (Exalté soit-Il) s’est engagé de Son Propre Gré, à assister toute personne qui cherche à préserver sa chasteté, sans exception. Ce hadith n’est-il pas suffisamment éloquent ?
((Allah S'est engagé à apporter Son Aide à ces trois catégories de personnes : le combattant dans le sentier d'Allah, l’esclave affranchi(e) sous condition, endetté(e), désireux(se) de rembourser sa dette et celui qui se marie à la recherche de la chasteté.))
C’est cette notion au sujet de l’appui moral apporté à celui qui vit dans la pénurie, que j’ai voulu tirer au clair. En d’autres termes, celui qui vit dans la pénurie doit chercher à se marier, non y renoncer, car :
((Celui qui renonce à se marier en ayant peur de l’indigence, n’est pas des nôtres (de notre communauté).))
De plus, il doit identifier les causes sous-jacentes puis s’en remettre à Allah, Le Seigneur des seigneurs, et placer sa confiance en Lui, sans hésiter d’une semelle. Si l’homme se réfère à la calculatrice, il renoncera assurément au mariage ; mais avec la confiance placée en Allah et en s’appuyant sur ce noble verset…
(Mariez les célibataires d’entre vous et les gens de bien parmi vos esclaves, hommes et femmes. S’ils sont besogneux, Allah les rendra riches par Sa grâce. Car (la grâce d’) Allah est immense et Il est Omniscient.)
… il entreprendra de se marier.
((Allah S'est engagé à apporter Son Aide à ces trois catégories de personnes : le combattant dans le sentier d'Allah, l’esclave affranchi(e) sous condition, endetté(e), désireux(se) de rembourser sa dette et celui qui se marie à la recherche de la chasteté.))
A tous ceux qui se sont plaints auprès du Prophète (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam) pour raison de pénurie, il a dit :
((Entreprends de te marier.))
Nombre de hadith authentiques nous ont été transmis du Prophète (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam) ; d’ailleurs, Sa’d ibn abu Waqqâs (qu’Allah soit Satisfait de lui) a dit :
« Je me sens un véritable homme dans trois situations, en dehors desquelles je suis une personne ordinaire, il ne m’est jamais arrivé d’entendre un Hadith du Messager d’Allah (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam) sans avoir la ferme conviction que c’est une vérité provenant d’Allah (Glorifié soit-Il). »
Ce fut la première partie de cette leçon.
La pénurie ne réduit point de la valeur de l’homme :
La deuxième partie de cette leçon porte sur la notion de la pénurie qui ne réduit pas de la valeur de l’homme. Réfléchissez à la raison pour laquelle Allah (Exalté soit-Il) a décrété que certains Prophètes (Paix sur eux) soient pauvres. Pour quelle raison Allah (Exalté soit-Il) a décrété que les enfants de certains Prophètes n’aient pas embrassé la religion que leurs pères préconisaient ? Notre maitre Noé, à titre d’exemple. Pour quelle raison Allah (Exalté soit-Il) a décrété que Assia soit une véridique alors que son époux ne soit autre que Pharaon ? Pour quelle raison Allah (Exalté soit-il) a décidé qu’un Prophète fut un roi, qu’un autre Prophète fut un berger, et que la femme d’un Prophète fut athée ?
(Allah a cité en parabole pour ceux qui ont mécru la femme de Noé et la femme de Lot. Elles étaient sous l’autorité de deux vertueux de Nos serviteurs. Toutes deux les trahirent et ils ne furent d’aucune aide pour [ces deux femmes] vis-à-vis d’Allah. Et il [leur] fut dit : « Entrez au Feu toutes les deux, avec ceux qui y entrent »,).
La carence ne peut avilir l’homme ; notre Prophète (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam) vivait lui-même dans l’indigence, il lui arrivait même des fois de rentrer chez lui et de ne rien trouver à manger.
Aïcha (qu'Allah soit satisfait d'elle) a rapporté :
« Le Prophète (Salla Allahou Alaihi wa Sallam) entra un jour chez moi et demanda :
« Avez-vous de quoi manger ?»
"Non", répondîmes-nous.
« Je vais donc jeûner aujourd'hui »,
dit-il.
Anas (qu’Allah soit Satisfait de lui) a rapporté que le Messager d’Allah (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam) a dit :
((On m’a effrayé en voulant manifester la religion d’Allah, et personne n’a été effrayé autant que moi ; on m’a fait subir du tort en voulant manifester la religion d’Allah, comme personne n’en a subi. Trente jours et nuits se sont écoulés et Bilal et moi n’avions aucune nourriture qui puisse nourrir homme ou bête que ce que Bilal pouvait cacher sous son aisselle.))
Sahl a rapporté qu’un homme est passé chez le Messager d’Allah (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam) alors que ses compagnons lui tenaient compagnie, il paraissait que cet homme était opulent ; le Messager d’Allah (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam) leur a demandé :
((Que pensez-vous de cet homme ?))
« S’il demande à se marier, ont-ils répondu, il doit à plus forte raison, être accepté ; son intercession en faveur de quelqu’un doit être respectée et s’il parle il doit être écouté. »
Puis il s’est tu (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam) pendant un certain moment, a dit Sahl ; peu après, un autre homme des indigents des Musulmans vint à passer ; il (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam) a demandé :
((Que pensez-vous de cet homme ?))
« S’il demande à se marier, ont-ils répondu, il doit à fortiori être repoussé, son intervention en faveur de quelqu’un ne peut être acceptée et s’il parle il ne doit pas être écouté. »
Le Messager d’Allah (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam) a alors commenté :
((Celui-ci (faisant allusion à l’homme démuni) est meilleur du contenu de la terre de celui-là.))
La pauvreté n’avance rien ni ne retranche, ne hausse pas ni ne baisse, n’honore pas ni n’humilie ; ces critères se trouvent uniquement chez les gens perdus, les égarés, les matérialistes, et les partisans de la vie mondaine ; mais la pauvreté chez les gens de foi, est une question occasionnelle qu’Allah (Exalté soit-Il) a prédestinée par une Sagesse Infinie, serait-ce pour soumettre Ses serviteurs à une épreuve, leur infliger un châtiment disciplinaire ou alors une mesure de préservation.
Mahmoud ibn Labid a rapporté que le Messager d’Allah (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam) a dit :
((Allah (Exalté soit-Il) protège Son serviteur croyant contre les tentations de la vie mondaine ; Il le protège comme vous le faites pour votre malade en le privant de nourriture et de boissons par peur pour lui.))
Ce hadith avec le précédent sont suffisants ; car le hadith ((Celui-ci (faisant allusion à l’homme démuni) est meilleur du contenu de la terre de celui-là)) est authentique et figure dans « Sahih Boukhari ».
Abu Houraïra (qu’Allah soit Satisfait de lui) a rapporté que le Messager d’Allah (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam) a dit :
((Si un homme dont vous êtes satisfaits de la religion et des valeurs morales, demande la main de votre fille, acceptez-le, sinon vous susciterez une décadence des mœurs sur terre et grand désordre.))
Pourquoi y aurait-il une décadence des mœurs sur terre et un grand désordre ? A chaque fois qu’un jeune homme indigent se présente chez une famille musulmane pour demander leur fille en mariage, sa demande sera déclinée en raison de ses conditions matérielles ; en conséquence, cette jeune fille passera sa vie dans le célibat ; ainsi en sera-t-il de ce prétendant pauvre.
Comment les choses tourneront-elles par la suite ?
Nous aurons affaire à un nombre assez grand de jeunes filles et de jeunes hommes vivant dans le célibat car ayant dépassé l’âge idéal de se marier. La raison ? Ils vivent une insuffisance matérielle. Du fait de leur célibat, ils deviennent plus corruptibles que s’ils étaient mariés.
Ibn Mas’oud (qu'Allah soit Satisfait de lui) a rapporté que le Prophète (Salla Allahou Alaihi wa Sallam) a dit :
((Vous les jeunes, que celui d’entre vous qui en a la capacité, se marie, car cela incite davantage à baisser le regard et permet de préserver sa chasteté. Et que celui qui se trouve incapable de le faire, jeûne, car c’est pour lui une protection contre les tentations.))
Définition précise :
((… car cela incite davantage à baisser le regard et permet de préserver sa chasteté… Si vous ne le faites pas, vous susciterez une décadence des mœurs sur terre et un grand désordre.))
Qu’arrive-t-il à celui qui choisit pour épouse une jeune fille qui vit dans l’opulence ?
Abou Houraïra (qu’Allah soit Satisfait de lui) a rapporté que le Messager d’Allah (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam) a dit :
((On demande une femme en mariage pour l'une des quatre qualités suivantes : sa richesse, sa noblesse, sa beauté et sa piété. Choisis celle qui est pieuse pour être gagnant.))
Il y a un autre hadith qu’il m’arrive souvent de vous citer :
((Celui qui épouse une femme pour sa beauté, Allah l’humiliera ; celui qui l’épouse pour sa richesse, Allah l’appauvrira ; celui qui l’épouse pour sa noblesse, Allah l’avilira ; choisis celle qui est pieuse pour être gagnant.))
Ibn Hadjar al ‘Asqalani dit dans son explication de ce hadith : « Il convient au croyant de tenir fermement à sa religion et à son sens de l’honneur ; la religion pour ainsi dire, doit être son objectif dans ses rapports humains, et spécialement si cette relation devait durer toute une vie ; or, quelle autre relation est plus durable que le mariage ? »
Abdullah ibn ‘Omar (qu’Allah soit Satisfait d’eux) a rapporté que le Messager d’Allah (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam) a dit :
((N’épousez pas les femmes pour leur beauté, car cette beauté risque de causer leur perte ; ne les épousez pas non plus pour leur richesse, car cette richesse risque de les rendre tyranniques ; épousez-les plutôt pour leur religion ; une esclave croyante à l’oreille percée et de peau noire vaut mieux.))
Bien évidemment, en disant « pour leur seule beauté » signifie que le prétendant ne tient pas compte de la religion, il cherche seulement la beauté ... une esclave ayant le nez mutilé ou l’oreille percée mais qui soit croyante est bien meilleure. D’ailleurs Allah (Exalté soit-Il) l’a affirmé dans le Noble Coran :
(…, et certes, une esclave croyante vaut mieux qu’une associatrice même si elle vous enchante.)
C’est bien là l’appui moral
Moyens de traiter la pauvreté :
2- L’appui matériel :
Or, il se fait que nous visons à soutenir la personne indigente matériellement ; ce soutien doit être assumé par trois parties : les parents, la société islamique et le tuteur ou le Waliye ; donc il est du devoir des parents, de la société islamique et du tuteur de venir à l’aide des jeunes gens pour les marier. Certains estiment que la leçon doit partir de fondements bien solides qui s’incarnent dans le Coran et la Sunnah prophétique, puisqu’il s’agit d’une leçon de religion.
Le devoir des parents de marier leurs enfants :
Comment peut-on affirmer que les parents sont tenus d’assumer la responsabilité de marier leurs enfants ? C’est une question que nous admettons, que nous approuvons et que nous louons ; mais est-ce que vraiment le Prophète (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam) a obligé les parents à marier leurs enfants ? En effet, le Messager d’Allah (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam) a dit :
((Celui qui a un enfant…))
S’il lui donne le prénom de « Djou’aifess » par exemple… a quoi donc rime ce prénom ?!!! Qu’il le prénomme Abdullah, Abdur-Rahmân ou Muhyddîne ; il y a des prénoms convenables, des prénoms religieux, des prénoms assez beaux, des prénoms qui révèlent la distinction des mœurs, comme le prénom de Saleh ou de ‘Omar.
((Celui qui a un enfant doit veiller à bien choisir son prénom, à bien l’éduquer ; s’il atteint la maturité qu’il le marie ; autrement le père assumera la responsabilité de tout péché que cet enfant commettra à défaut de mariage.))
Telles sont les paroles du Prophète (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam) qui ne prononce rien sous l’effet de la passion.
Réfléchissez bien à la situation, chers parents. Avant de t’abstenir cher père, à donner un coup de main à ton enfant, retiens-toi de lui répéter : « je suis autodidacte, fais comme moi, sois maître de la situation, ne compte que sur tes propres efforts, travaille comme je l’ai toujours fait… ». Cela ne doit pas se passer de la sorte, la situation est trop compliquée ces jours-ci de telle façon qu’aucun mariage ne peut être exécuté et mené à son terme sans l’intervention des parents et leur soutien financier.
Je connais un père auquel je voue tout respect ; il habitait dans un des quartiers les plus luxueux de Damas, il avait acheté sa maison quarante ou cinquante ans auparavant ; avec le temps, il y eut une hausse des prix ; or ce père travaille comme fonctionnaire, son salaire est limité. Lorsque ses enfants ont atteint leur maturité, il a entrepris de vendre sa maison située au centre de la ville pour en acheter plusieurs autres dans la banlieue de Damas, dont une pour chaque enfant. Il a choisi de vivre avec ses enfants hors de la ville. Ce fut un acte de prouesse de sa part.
Dans une autre version rapportée par ‘Omar ibn al-Khattâb et Anas ibn Malek, le Messager d’Allah (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam) a dit :
((Celui dont la fille a atteint ses douze ans et qu’il ne donne pas en mariage, assumera la responsabilité du péché qu’elle aura commis))
Je vous avais déjà raconté l’histoire de la fille qui répétait à son père agonisant -bien qu’il me soit pénible d’avoir à la répéter tellement elle est douloureuse- :
« Par Allah, je ne te pardonne pas, par Allah, je ne te pardonne pas, par Allah, je ne te pardonne pas. »
Elle peut bien lui avoir dit aussi : « Je souhaite qu’Allah te prive de la Djannah comme tu m’as privée de mon droit au mariage ». Car il avait refusé tous les prétendants qui s’étaient présentés pour une raison futile. Résultat ? La voilà toujours célibataire.
Je vous avais également dit auparavant que la maternité est bien le motif le plus fort qui anime le sexe féminin ; par ailleurs, le père est tenu de bien réfléchir, de chercher rapidement et d’identifier les causes nécessaires pour donner ses filles en mariage.
Mais si ce père mène une vie aisée, et ne réfléchit pas au sentiment particulier et pressant qu’Allah (Exalté soit-Il) a prévu chez les jeunes gens des deux sexes, s’il soumet le prétendant à un questionnaire infini …
- « Où se trouve la maison que tu as l’intention d’y emmener ma fille pour vivre ?
- « J’ai une maison aux environs de Damas » lui dira-t-il.
- « Non, non, nous voulons une maison à Damas. »
Si le prétendant achète une maison à Damas, le père lui demandera encore :
- « Quelle est la superficie de ta maison ? Non, cela ne nous convient pas, on dirait une maison de poupée. »
…il ne fait que mettre les bâtons dans les roues, faisant preuve de dureté et d’arrogance alors que la fille désire vivement se marier… et ce, jusqu’à ce qu’elle dépasse l’âge d’être désirée.
L’école Chafé’ite prévoit que le père est tenu d’assurer la chasteté de sa fille si celle-ci désire se marier. De quelle façon ? Si tu es quelqu’un d’opulent, si tu disposes de tes compétences et si tu offres une maison à ta fille, tu lui fourniras une très bonne solution. Ainsi, lorsqu’un prétendant dont tu es satisfait de sa religion et de ses valeurs morales, se présente, tu l’accepteras. Mais de là à refuser de lui offrir une maison alors que tu vis dans l’aisance et que tu viens d’offrir une maison à son frère ? Il y a à redire.
Responsabilité de la société islamique à marier les enfants :
La société islamique est tenue responsable de marier les célibataires, conformément aux Paroles d’Allah (Exalté soit-Il) :
(Mariez les célibataires d’entre vous et les gens de bien parmi vos esclaves, hommes et femmes. S’ils sont besogneux, Allah les rendra riches par Sa grâce. Car (la grâce d’) Allah est immense et Il est Omniscient.)
Les savants des fondements de la Jurisprudence islamique proposent une interprétation assez fine à ce verset, ils jugent que les versets qui s’adressent à l’ensemble des croyants, s’adressent, de fait, aux tuteurs (au Waliye), car ces derniers gèrent les affaires des Musulmans ; ce qui présume que le dirigeant est chargé de faciliter les voies au mariage des jeunes gens.
J’ai été à la conclusion d’un contrat de mariage en cours duquel on m’a demandé de présenter des solutions concrètes au mariage. J’ai proposé d’aménager des appartements destinés à être loués non à être vendus.
Au fond, le salaire que touche un jeune homme titulaire d’un diplôme supérieur, arrive à peine à couvrir les frais de sa nourriture quotidienne et de ses vêtements, ce salaire ne peut donc lui suffire pour s’acheter un appartement. Si on prélève à ce jeune homme le tiers de son revenu mensuel en tant que frais de location, le problème sera résolu.
A mon avis, tout le problème de la jeunesse réside dans la maison. Je souhaite à cet égard, que les Musulmans réunissent leurs efforts pour assurer des maisons à louer, car le prix de vente d’une maison dépasse actuellement les trois millions de livres syriennes ; or il est énormément difficile, voire impossible à un jeune diplômé de collecter une telle somme, cela dépasse ses maigres moyens. Mais si on lui propose de prélever deux mille livres de son salaire qui atteint les six mille, il répondra favorablement. Je souhaite vivement qu’on pense dès à présent, à aménager des appartements de deux pièces, équipés d’une cuisine et d’une salle de bains en plus du strict nécessaire qui seraient réservés uniquement aux nouveaux mariés parmi les croyants.
J’ai déjà relaté l’histoire d’un homme qui habite dans un village. Il a fait construire quatre immeubles de plusieurs étages chacun et de plusieurs appartements en disant : « ces appartements ne sont pas destinés à être vendus, mais à être loués à de jeunes couples croyants contre deux mille livres par mois. » C’est une bonne œuvre vertueuse, vu le bonheur qu’un tel projet va entraîner.
Encore une histoire que j’aimerais vous conter ; il s’agit d’un jeune homme qui habite dans une maison de location. Lors de la signature du contrat, la propriétaire lui a dit :
- « Tu me promets de me rendre la maison au besoin ? »
- « Bien volontiers. »
Au bout de dix ans, cette dame vint à lui demander la maison en question. « Je jure par Allah, m’a-t-il dit, lors du rendez-vous fixé, j’ai fait appel à un avocat de bonne réputation pour signer les documents nécessaires afin de céder la maison à cette dame. » Une fois les formalités terminées, l’avocat m’a dit : « Serais-tu fou ? Te voilà sans domicile à présent. » L’histoire est assez longue, il n’est pas question que je vous la raconte en détails (à défaut de temps), mais il se fait que par la Volonté d’Allah (Exalté soit-Il) et par Son Appui, ce jeune homme a pu trouver une maison appropriée, située dans un quartier convenable, au moment où il ne possédait même pas un centime de son prix ; on dirait qu’il fut payé d’un prodige divin. Mais où se trouve la moralité à tirer de cette histoire ?
Pour quelles raisons la propriétaire lui a-t-elle demandé de quitter la maison ? Sa fille n’était plus assez jeune pour se marier ; puis un jour, un prétendant s’est présenté et a demandé sa main en mariage. Mais il n’avait pas de maison. La fille a proposé à sa mère de demander au locataire de leur céder la maison, « peut-être que cela pourrait être une raison de venir à terme de ce mariage » a-t-elle dit à sa mère. Effectivement, cela fut. Lorsqu’elle a obtenu la maison, cette jeune fille partit faire la ‘Umra ; en route, à Mecque et près de la tombe du Messager d’Allah (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam), elle ne cessait d’invoquer Allah (Exalté soit-Il) en faveur de ce jeune homme en disant : « O Allah, aménage-lui une maison meilleure que la mienne pour m’avoir soulagée et dépannée. »
Allah (Exalté soit-Il) a exaucé ses invocations…
Lorsque tu œuvres à aménager une maison pour mener le mariage de deux personnes à son terme, lorsque tu soulages un couple croyant, tu auras réalisé une œuvre estimable et vertueuse.
Partant, le problème majeur se résume aujourd’hui en la maison. Nous espérons qu’une modification de la loi de location se fasse au plus vite, j’ai appris récemment qu’elle sera mise prochainement à jour. En fonction de cette modification, il y aura sept cent mille appartements disponibles et prêts à être loués, mais les propriétaires attendent le résultat de cette modification. Une fois, la loi établie, le contrat de location sera exécuté suivant les conditions et la période prévues.
Le problème du mariage des jeunes gens dépend étroitement de la maison que le jeune homme est supposé fournir à sa future épouse. Car la vente des maisons représente une impasse, vu leur prix élevé.
Donc :
(Mariez les célibataires d’entre vous ...)
Par conséquent, cette demande est adressée au Waliye (au tuteur) pour faciliter les conditions du mariage par l’aménagement d’appartements à ceux qui planifient de fonder un foyer.
Al-Qurtubi (qu’Allah lui fasse miséricorde) dit dans son explication de ce verset : « Mariez celui parmi vous qui n’a pas de conjoint, c’est le moyen de préserver sa chasteté. »
Un autre interprète dit : « c’est un ordre adressé à la communauté pour faciliter le mariage des jeunes gens. » Bien entendu, c’est un ordre recommandé comme je viens de le préciser plus haut ; mais il s’agit à la fois, d’un ordre recommandé et d’un devoir ; un ordre recommandé en faveur de ceux qui demandent à se marier et un devoir que les Waliye doivent assumer.
Les fiançailles de ‘Ali et de Fatimah (qu’Allah soit satisfait d’eux) :
Bouraïdah (qu’Allah soit Satisfait de lui) a rapporté que le Messager d’Allah (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam) a dit lors des fiançailles d’Ali et de Fatimah (qu’Allah soit Satisfait d’eux) :
((Les noces doivent être couronnées d’un festin.))
Sa’d a proposé : « je me charge du bélier »
Un autre a dit : « je me charge de tel et tel poids de maïs »
Cela signifie qu’ils ont fait un effort collectif pour organiser le festin des noces.
Un récit éloquent à ce propos :
Rabi’a al ‘Aslami a rapporté :
J’étais au service du Messager d’Allah (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam) ; il m’a dit un certain jour :
((O Rabi’a, tu ne veux pas te marier ?))
- « O Messager d’Allah, lui dis-je, je ne veux pas me marier, je n’ai rien de quoi couvrir les moyens de vivre pour une femme, de plus, je n’aime pas m’occuper d’une autre personne que de toi. »
Il se détourna de moi, et je continuais à le servir pendant un certain temps.
Quelques jours plus tard, il reprit pour la seconde fois :
((O Rabi’a, tu ne veux pas te marier ?))
- « O Messager d’Allah, je ne veux pas me marier, lui dis-je, je n’ai rien de quoi subvenir aux besoins d’une épouse, de plus, je n’aime pas m’occuper d’une autre personne que de toi. »
Il se détourna de moi. Puis je me suis dit en mon for intérieur : « je jure par Allah, le Messager d’Allah (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam) sait mieux que moi ce qui peut me convenir dans cette vie ici-bas et dans l’au-delà ; je jure par Allah s’il me redit une troisième fois : « cherche une épouse » je lui dirai : « Oui, O Messager d’Allah, j’exaucerai tout ordre que tu me dictes. »
En effet, il revint à la charge une troisième fois et me demanda :
((O Rabi’a, tu ne veux pas te marier ?))
- Ô, oui, j’exaucerai tout ordre que tu me dictes. »
((Va chez la famille telle dans le quartier des Ançârs – il y avait une certaine paresse chez eux vis-à-vis du Prophète (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam), dis-leur : « le Messager d’Allah (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam) m’a envoyé chez vous et vous ordonne de me donner une telle (une femme de chez eux) en mariage.))
Je me rendis chez eux et leur dis :
- « Le Messager d’Allah m’a envoyé chez vous et vous ordonne de me donner une telle en mariage ».
- « Le messager du Messager d’Allah (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam) est le bienvenu, nous jurons par Allah que le messager du Messager d’Allah (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam) ne retournera chez lui que satisfait. »
Sur ce, ils me donnèrent leur fille en mariage et me traitèrent assez gentiment, de plus, ils ne m’ont demandé aucune preuve. Je suis retourné chez le Messager d’Allah (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam) tout triste. Il me demanda :
((Qu’as-tu Rabi’a ?))
- « O Messager d’Allah, je suis allé chez des gens généreux et nobles, ils m’ont donné leur fille en mariage, m’ont honoré, m’ont traité gentiment, et ne m’ont demandé aucune preuve, alors que je n’ai pas de quoi leur donner en dot. »
Le Messager d’Allah (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam) dit alors :
((O Bouraïdah al -Aslami, collecte-lui le poids d’un noyau en or)).
Ils me collectèrent le poids d’un noyau en or que je pris et me rendis chez le Prophète (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam) qui me dit :
((Va chez eux avec ceci et dis-leur : voici sa dot.))
Je retournai chez eux et leur dis :
« Voici sa dot », ils l’acceptèrent et l’approuvèrent en disant :
« C’est trop et licite. »
Rabi’a reprit : je suis retourné chez le Messager d’Allah (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam) tout triste, il me dit :
((Ô Rabi’a, pourquoi es-tu triste ?))
« Ô Messager d’Allah, lui dis-je, je n’ai jamais vu de gens aussi généreux, ils ont accepté ce que je leur ai donné, et ont fait preuve de bienfaisance en disant :
« C’est trop et licite. »
Ils ont collecté pour lui, c’est justement ce que je désire qu’on fasse nous aussi à l’égard d’un jeune homme qui vient de se marier dans les limites du possible ; tu dois lui offrir quelque chose dans la mesure du possible. Que dix d’entre vous se mettent d’accord pour lui offrir un tapis ; que quinze autres lui présentent un réfrigérateur de bonne qualité ; chacun doit offrir quelque chose ; je dirai même que le cadeau des noces est un devoir, un devoir non un acte recommandé dans l’objectif de créer le sens de collaboration.
- « Qu’est-ce qu’il t’a offert comme or ? » demandera-t-on à la jeune mariée.
Qui donc se trouve à la hauteur d’offrir de l’or en ces jours-ci !!!
Telles sont les coutumes des gens. Si ce jeune prétendant devait rassembler de l’argent pour acheter de l’or, il deviendrait vieux avant de pouvoir le faire. Le voilà quand même, qui offre deux bracelets ; mais la tante paternelle de la nouvelle mariée lui dira : « de l’or ? Plus personne n’offre de l’or à présent ! C’est insuffisant ! »
Mais les Ançârs ont dit : « C’est trop et licite. »
Je jure par Allah, la situation dans son intégralité, est trop précieuse pour être estimée ; un jeune homme qui vit dans l’indigence, se présente en prétendant, il est croyant et d’une bonne moralité, il a offert un cadeau. Le véritable croyant doit faire l’éloge d’un tel prétendant :
« C’est très beau, puisse Allah te récompenser, magnifique… »
Telle doit être la réaction du véritable croyant.
Ils ont dit : « C’est trop et licite. »
De nouveau je suis retourné auprès du Prophète (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam) en étant triste, dit Rabi’a.
((Qu’as-tu Rabi’a, pourquoi cette tristesse ?))
- O Messager d’Allah, lui dis-je, je n’ai jamais vu de gens aussi généreux, ils ont accepté ce que je leur ai offert et ont fait preuve de bienfaisance en disant « C’est trop et licite. », alors que je n’ai pas les moyens d’offrir un festin de noces.
Il (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam) a dit :
((Ô Bouraïdah, collecte pour lui le prix d’un mouton))
Ils m’ont collecté le prix d’un grand bélier gras.
Le Messager d’Allah (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam) me dit :
((Va chez Aïcha pour qu’elle te donne le panier de dattes qui contient de la nourriture))
-de chez lui (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam) -
Je me rendis chez elle, a dit Rabi’a, et lui répétai ce que le Messager d’Allah m’a ordonné tantôt. Elle me le donna en disant :
« Voici le panier qui contient neuf sâ’ (unité de mesure) d’orge, nous n’avons que cette nourriture pour demain. Prends-le. » elle lui présenta de l’orge.
Je revins auprès du Prophète (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam) et lui racontai ce que Aïcha me dit.
Il me dit :
((Va chez eux et dis-leur : faites-en du pain demain matin))
Je retournai chez eux avec le bélier, accompagné de quelques-uns de la tribu de Aslam et leur dis : « Faites de ceci du pain demain matin ; et voici pour le repas des noces »
« Quant au pain, nous nous en chargeons, alors que le bélier, c’est à vous de le préparer. » dirent-ils
Nous prîmes donc le bélier, les hommes de Aslam et moi, que nous avons égorgé, écorché puis fait cuire. Ainsi nous avions du pain et de la viande. Le festin des noces était prêt ; j’y ai invité le Messager d’Allah (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam).
Puis Rabi’a a poursuivi : « le Messager d’Allah (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam), me donna une parcelle de terre … »
Tel fut l’acte du Prophète (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam) ; Rabi’a n’avait rien pour se marier. Il lui a ordonné de demander en mariage la fille d’une telle famille, comme il a ordonné de lui collecter la dot et le prix du festin des noces.
Honorables frères… Si ceux qui sont en quête du bonheur, se rendaient compte que le véritable bonheur est impliqué dans le fait d’honorer autrui, ils vivraient un bonheur illimité et meilleur que s’ils avaient employé cet argent dans la satisfaction de leurs désirs et leurs plaisirs personnels. Celui qui fait des dons vivra un bonheur inégalable.
Responsabilité des tuteurs à marier les jeunes gens :
Un homme se présenta chez le Prophète (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam) et l’informa s’être marié à une femme des Ançârs, le Prophète (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam) lui demanda :
((L'as-tu regardée, car les Ançârs ont les yeux chassieux.))
- « Oui, je l'ai regardée. » Dit l'homme. –
- ((Que lui as-tu donné en dot ?))
demanda-t-il.
- « Je lui ai donné quatre Awâq (d'argent) », répondit l'homme.
((Quatre Awâq (d'argent) ! On dirait que vous extrayez l'argent du flanc de cette montagne ! Nous n'avons pas de quoi te donner cela, mais il se peut que nous t'envoyions en mission et que tu en tires un gain.))
dit alors le Prophète (Salla Allahou Alaihi wa Sallam).
Au bout de quelques jours, le Prophète (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam) l’envoya en mission à Béni ‘Abs.
Voilà pourquoi les femmes les plus bénies sont celles ayant la dot la plus modérée
Aïcha (qu’Allah soit Satisfait d’elle) a rapporté que le Prophète (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam) a dit :
((Les femmes les plus bénies sont celles ayant la dot la plus modérée)).
Leurs exigences sont mesurées.
((On dirait que vous extrayez l'argent du flanc de cette montagne ! Nous n'avons pas de quoi te donner cela, mais il se peut que nous t'envoyions en mission et que tu en tires un gain.))
dit alors le Prophète (Salla Allahou Alaihi wa Sallam).
Au bout de quelques jours, le Prophète (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam) l’envoya en mission à Béni ‘Abs.
Dans ce récit, le Prophète (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam) ne représente pas la mission de prophétie mais la mission du Waliye ou du dirigeant ; il lui a procuré du travail pour lui être d’une aide au mariage.
Par ailleurs, il est du devoir du tuteur de faciliter les affaires de ses sujets. ‘Omar ibn al-Khattâb (qu’Allah soit Satisfait de lui) a dit :
« Ces mains ont été créées pour travailler, si elles ne trouvent de travail dans l’obéissance, elles le chercheront dans la désobéissance ; emploie-les dans l’obéissance avant qu’elles ne t’occupent dans la désobéissance. »
La création d’emplois est classée parmi les plus nobles des affaires ; pourquoi donc l’usure est-elle considérée comme illicite ?
Si tu déposes à la banque la somme de cinq millions de livres tu en collecteras des intérêts qui couvriront tes dépenses pour toute une année. Mais si tu investis cette somme dans un projet quelconque, tu auras besoin d’embaucher du personnel dans ton entreprise, tu auras besoin d’un registre de factures pour y noter les comptes, tu auras besoin d’une imprimerie, tu auras besoin de transporter la marchandise, tu auras besoin d’un dépôt, d’un entrepositaire, de lettres de correspondance, de moyens de communication… Je n’exagère pas quand je dis que le projet que tu conçois si simple serait-il, recrutera cinq cent personnes et animera plusieurs métiers.
Il m’est arrivé d’apprendre qu’une usine d’automobiles a recruté deux cents mille ouvriers. Ce qui explique que l’investissement des capitaux dans des projets commerciaux, industriels ou agronomes assure largement des offres d’emploi.
Vous trouvez à la rubrique des offres d’emplois des annonces qui proposent cinq cent offres d’emplois dans une usine. Ce qui revient à dire que le Waliye est appelé entre autres de ses responsabilités, à fournir du travail aux jeunes gens ; une fois que le jeune homme aura trouvé un travail favorable, et qu’il se sera assuré un revenu mensuel régulier, il demandera à se marier et il sera dans le vrai ; car le fait d’être sans emploi lui crée des problèmes. Donc, le Waliye est chargé de fournir du travail aux jeunes gens.
‘Omar ibn al-Khattâb (qu’Allah soit Satisfait de lui) a donné à son fils de l’argent du trésor public, bien qu’Omar n’ait pas son semblable quant à la dévotion ; malgré cela il a jugé de son devoir en tant que prince des croyants et leur Waliye, de soutenir les jeunes gens financièrement en vue de mener leur mariage à son terme.
Abû ‘Oubeid al-Qasem a relaté d’après ‘Asem ibn ‘Omar (qu’Allah soit Satisfait d’eux) :
« Lorsque je me suis marié, mon père (allusion à ‘Omar) m’a donné de l’argent du trésor public, de quoi subvenir à mes besoins. Au bout d’un mois, il a donné l’ordre à Yarfa’ d’arrêter de me verser cet argent, m’a convoqué chez lui, a fait l’éloge d’Allah (Exalté soit-Il) puis m’a dit :
« J’estimais que je n’avais droit à cet argent que de façon licite, je ne t’en ai pas pour autant privé lorsque j’ai été nommé prince des croyants, je t’ai donné de l’argent provenant de chez Allah pendant un mois, mais plus maintenant. »
‘Omar a jugé qu’il était de son devoir d’aider son fils dans son mariage en lui versant de l’argent du trésor public : « je t’ai donné de l’argent d’Allah pendant un mois, mais plus maintenant. »
Ce soutien financier doit être présenté à tous les jeunes hommes musulmans et le Waliye (ou le tuteur) en est responsable soit de façon directe ou indirecte, en leur fournissant du travail.
‘Omar ibn Abdul-Aziz