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Prêche 1:
Introduction:
Il y a deux semaines, j’ai subi une opération chirurgicale nécessitant quatre semaines de convalescence. Ce qui m’empêchait d’exercer n’importe quelle activité, même s’il s’agit uniquement de prêches. Ci-après la réponse à plusieurs questions dont le contenu principal tournait autour de mon devenir.
Dans ce chaos des événements, devant tant de changements, de nouveautés, et de thèses et analyses, celui qui observe tout cela d’un œil critique et jaloux, ne peut que remarquer l’absence totale de vision correcte et certaine dans les lois universelles. Ce qui a causé, tant d’imprécision dans les décisions, des erreurs fatales dans les analyses écrites, une incompréhension totale de la situation, et une confusion tout aussi totale, qui a touché plusieurs savants de l’Islam.
Tout cela confirme l’importance du besoin de la référence unique et unifiée de la nation en entier. Nation qui ne doit pas perdre de vue ses objectifs, en suivant la bonne méthode, la doctrine juste, en prenant soin des intérêts de la grande nation, et des objectifs de la législation divine, en usant de modération dans la vision, d’équilibre dans les décisions et d’un style soutenu dans la présentation et la discussion.
Des généralités:
Je vous présente dans cette mosquée, ainsi qu’à tous mes frères dans ce pays noble, les faits suivants:
Premièrement:
Partant de mon envie de protéger mon pays la Syrie, de lui garantir stabilité et sécurité, garantir l’avenir de ses générations, l’unité de son territoire et de son peuple, j’ai tenu à donner ce sermon, malgré la période de convalescence. Espérant ainsi que mon discours soit une lumière qui guide vers ce que nous devrions être. Puisse Dieu l’accepter parmi mes actions:
Deuxièmement:
Je présente mes condoléances aux familles des martyrs qui ont offert leurs vies pour le bien de la nation, invoquant Dieu pour qu’ils soient vivants auprès de Lui.
Troisièmement:
Tous les pays sous-développés partagent les mêmes problèmes dont leurs peuples souffrent. J’avais déclaré dans une intervention télévisée, il y a environ 25 ans, en m’adressant aux autorités: donnez au citoyen du pain et sa dignité, et prenez lui tout et ne vous détournez pas d’eux, pour que leurs forts n’exploitent pas leurs faibles.
Définition de l’homme:
L’homme est un corps qui a besoin de nourriture et de boisson.
Il est également un esprit qui a besoin de connaissance et de savoir.
Il est aussi un cœur, dont la nourriture est l’amour et la dévotion.
Quand ces éléments essentiels ne se réalisent pas, l’homme perd son équilibre et agit de manière qui ne plait pas à l’autre, qui, parfois ne souffre pas des mêmes problèmes.
Ne connait la nostalgie que celui qui la vit
Et ne connait l’amour que celui qui en souffre
Et ce qui attire l’attention est la réaction du chef d’Etat quand il a déclaré que les revendications des protestants est légitime, et toute affaire a besoin d’étude et d’analyse. Ce qui est une prise de position louable.
Remarque:
Il est à noter que quand on donne à l’homme du pain sans lui garantir sa dignité, on n’offre pas de solution au problème, car le pain seul ne fait pas vivre l’homme.
Et ce qui attire encore l’attention, le fait que les citoyens, dans toute leur diversité d’opinion et d’idéologie, n’ont jamais fait référence à une différence sectaire, ce qui est honorable pour la nation.
Si l’on veut faire montre de l’unité de la nation, malgré leurs divergences, on prend l’exemple du Prophète, bénédictions et paix sur lui, quand il émigre à Médine, où les Aws et Alkhazradj, dont certains étaient musulmans, alors que d’autres étaient païens, avec un minorité des gens du livre, des Arabes, et le Prophète a dit: « Les habitants de Yathrib ‘Médine’ sont une seule nation, ils font la guerre ensemble et entrent en paix ensemble. » Ce que l’on appelle aujourd’hui ‘l’unité de la nation.’ Ou la coexistence partagée, la paix civile, l’une des bases de notre religion.
Donc ce qui a attiré mon attention est l’inexistence de toute sorte de provocation sectaire, ou de régionalisme, dans cette crise que connait la nation. Il ne s’agit que de revendications pour plus de liberté et la lutte contre la corruption.
Mais les ennemis conspirent contre notre pays, en essayant de donner à cette crise une dimension sectaire. Ce qui est de l’erreur grave, et un comportement malsain. Et je crois de tout mon être que n’importe quel peuple ne se préoccupe guère de qui le gouverne comme il se préoccupe de la manière dont il est gouverné. Cette explication annule toute interprétation renvoyant à une division sectaire. Et quand on garantit au citoyen ces besoins principaux matériels, et ses besoins psychologiques, dont la liberté qui lui garantit à son tour sa dignité, il prendra cela en considération et il agira pour le bien de son pays, en le protégeant et en participant à sa renaissance.
Quand les armées musulmanes avaient conquit les pays du l’Est comme de l’Ouest, les habitants de ces pays leur avaient montré de la loyauté et de l’amour, à cause de la justice et de la miséricorde dont les musulmans faisaient preuve. Tout cela est confirmé par l’Histoire des conquêtes Islamiques.
Un des non musulmans, pendant la reprise de Jérusalem par les Musulmans, a déclaré: ‘les musulmans n’avaient causé de préjudices à personne. Ils n’ont pillé aucun bien, ni tué aucun pacifique ou signataire de pacte de paix, nous étions témoins de leur bonté et bienfaisance, ils faisaient preuve de civilité, de modernité et d’honnêteté.
A dit vrai celui qui a déclaré: l’Histoire n’a pas connu plus miséricordieux que les conquérants musulmans.
Et c’est cela ce que j’espère que les citoyens de notre pays imitent, surtout ceux dans les positions de décisions.
Et tout ce dont on nous accuse, d’être pro-résistance, et notre refus de tout pacte avec des ennemis proches, nous le considérons comme un honneur, dont nous sommes fiers.
Mais il nous faut analyser nos erreurs et trouver des solutions, pour qu’à long terme, nous puissions faire face à nos ennemis et ceux de la nation musulmane.
Le leadership politique:
Quand le chef d’Etat choisit une personne pour occuper une position critique, il se doit d’exiger qu’elle soit, tout d’abord, loyale et qu’ensuite, elle soit au-delà de tout soupçon.
(L’une d’elles dit: «Ô mon père, engage-le [à ton service] moyennant salaire, car le meilleur à engager c’est celui qui est fort et digne de confiance).
Ainsi celui qu’on doit engager est le digne de confiance. Et nous avons dans ce pays des potentialités énormes.
Comment sortir de cette crise ?
Les gens se calment quand ils voient le changement:
Les moyens les plus efficaces pour nous aider à sortir de cette crise, est de faire voir aux gens les changements. Car ils sont plus influencés par ce qu’ils voient que par ce qu’ils entendent. Des changements législatifs et pratiques doivent avoir lieu le plus tôt possible. Les promesses faites par le gouvernement doivent être réalisées dans une période bien déterminée, pour qu’elles soient perçues par les citoyens. En effet, certaines lois et décrets commencent à voir le jour.
Juger les corrompus:
Il faudra se hâter de mettre en fonction le comité qui a été désigné pour juger des responsables et de les faire comparaitre en justice, pour qu’ils soient jugés et châtiés.
L’homme étant la créature honorée par Dieu sur Terre, et damné celui qui le détruit. Ibn ‘Omar, que Dieu soit satisfait d’eux, a dit en regardant la Ka’ba: « tu es sacrée pour Dieu, mais l’homme est bien plus sacré que toi auprès de Lui. »
La réalisation des revendications:
Certaines revendications ont été réalisées. Ce qui est louable, et d’autres en attente d’être réalisées. Et le peuple attend avec impatience.
Faire un retour sur l’histoire Islamique:
J’espère que les responsables au gouvernement puissent faire une relecture des âges glorieux de la civilisation Musulmane et de nous les faire revivre encore une fois. Ceci n’étant pas difficile.
Le récit de Fatima avec son mari le Calife:
Fatima Bint Abd Al-Malik, épouse du cinquième Calife ascète, ‘Omar Ibn Abd Al-Azîz raconta: « Je suis entrée voir ‘Omar alors qu’il était en train de prier, les mains sur les joues et les larmes aux yeux. Je lui ai demandé: ‘qu’as-tu, pourquoi est-ce que tu pleures ?’ Il répondit: ‘laisse moi tranquille.’ Et quand elle insista, il lui dit: ‘Malheur à toi O Fatima, on m’a nommé calife et je pense au pauvre qui a faim, au malade perdu, au nu inconnu, à l’orphelin triste, à l’opprimé oppressé, à l’étranger, au prisonnier de guerre, au vieux, à la veuve, aux familles nombreuses et au peu de subventions, et à tous ceux qui leur ressemblent dans tout le pays. Et j’ai su que mon Seigneur me demandera des comptes les concernant, au jour de la résurrection, et que mon adversaire qui les défendra, est le Prophète, bénédictions et paix sur lui, et j’ai eu peur de ne pas avoir de preuves pour moi, et j’ai pleuré. »
La victoire vient grâce aux faibles:
Le Prophète, bénédictions et paix sur lui, a dit:
« vous vaincrez grâce à vos faibles. »
Deux notions importantes: quand le plus fort aide le démuni, l’habille quand il est nu, le nourrit quand il a faim, l’abrite quand il devient sans abri, lui donne un emploi quand il devient désœuvré, le soigne quand il tombe malade, le met sur la voie de la connaissance s’il est ignorant, l’aide à vaincre ses ennemis s’il est opprimé, et lui fournit les causes de dignité quand il est oppressé.. Ce n’est que dans ce cas là, que Dieu le rétribue de la même manière. Il le fait vaincre contre ses ennemis plus forts que lui.
Et la deuxième notion se rapporte à la réalité. Quand la nation n’unit pour défendre le faible, elle devient par ce fait même, plus unie et plus forte. Et aucun ennemi ne peut ni la vaincre, ni la diviser, ni semer la dissidence au sein de ses membres.
Donnez à l’homme de quoi manger et sa dignité, et privez-le de tout, mais ne fermez pas vos portes en laissant les plus forts exploiter les plus faibles.
La solution des problèmes vient de leurs causes:
Le Prophète, bénédictions et paix sur lui, avait l’habitude de résoudre les problèmes à partir de leurs causes et non pas de leurs résultats. Un homme avait pénétré le jardin d’un des Ansars et avait mangé d’un arbre, sans la permission du propriétaire. Ce dernier le fit comparaitre devant le Prophète, bénédictions et paix sur lui, comme étant un voleur.
Le Prophète lui dit:
« ne peux-tu pas lui enseigner s’il est ignorant et le nourrir s’il a faim. ? »
Ainsi, il, bénédictions et paix sur lui, a résolu le problème à partir de ses causes.
J’espère que les frères au gouvernement rassurent les citoyens en leur répétant, qu’ils ne sont pas coupables, qu’ils sont en sécurité chez eux, dans leur travail, et dans leurs mouvements, et que quiconque, aussi fort soit-il ne peut les en priver.
Et j’espère également qu’ils appliquent la règle qui dit: si le bienfaisant n’est pas rétribué et le coupable n’est pas puni, alors ne t’attends pas à ce que les gens soit disciplinés pour réaliser une renaissance de leur pays.
‘Omar Ibn Al-Khattâb:
Notre maître ‘Omar, que Dieu soit satisfait de lui, s’il voulait exécuter une affaire, il réunissait sa famille et ses proches et leur disait qu’il avait ordonné aux gens de faire cela et qu’il leur avait interdit de faire ceci, et les gens sont semblables aux oiseaux, s’ils vous voient en train de chuter, ils chuteront également. Par Dieu, si je prends l’un d’entre vous en train de commettre ce que je leur ai interdit, sa punition sera double, et le lien de famille avec ‘Omar deviendra un malheur pour lui.
Il a également dit à l’un de ses gouverneurs: ‘Dieu nous a choisis pour nourrir celui qui a faim, habiller le nu, leur fournir du travail, et en contre partie, on nous remercie. Ces mains sont créées pour travailler, et si tu ne trouves pas dans l’adoration un travail, tu en chercheras dans la désobéissance, fais alors en sorte qu’elles soient occupées par l’adoration, avant qu’elles ne t’occupent pas les désobéissances. Et ne ferme jamais tes portes, pour éviter que le plus fort n’exploite le plus faible.
Je souhaite:
Premièrement:
Que nos frères dans le gouvernement, réalisent, dans les plus brefs délais, des accomplissements que les citoyens pourraient voir de leurs propres yeux. Des accomplissements qui leur garantissent leurs besoins primaires et réalisent pour eux leurs revendications de liberté. Surtout les promesses faites par les responsables au début de cette crise. Des décrets ont vu le jour, d’une manière successive, comme preuves de la réalisation des promesses que les responsables ont faites aux citoyens.
Deuxièmement:
Que les responsables puissent juger des coupables des troubles que certaines provinces syriennes ont connus. Dieu, le Tout Puissant, dit:
﴾C’est dans le talion que vous aurez la préservation de la vie, ô vous doués d’intelligence, ainsi atteindrez-vous la piété.﴿
Ainsi, leur condamnation sera comme un baume pour les cœurs.
﴾C’est pourquoi Nous avons prescrit pour les Enfants d’Israël que quiconque tuerait une personne non coupable d’un meurtre ou d’une corruption sur la terre, c’est comme s’il avait tué tous les hommes. Et quiconque lui fait don de la vie, c’est comme s’il faisait don de la vie à tous les hommes. ﴿
Troisièmement:
Je m’adresse à nos frères citoyens pour qu’ils ne prennent pas la répréhension du blâmable comme prétexte pour semer le désordre et les turbulences aveugles qui détruisent tout. Je les invite à écouter les appels des responsables au calme. Et de leur donner le temps nécessaire pour étudier les textes de lois qui réaliseront leurs revendications.
Quatrièmement:
Je demande également aux frères citoyens de vaquer à leurs occupations et de les perfectionner, pour que l’on exprime ainsi notre devoir de citoyen, notre appartenance à ce pays et notre amour pour lui. Et pour confirmer le civisme que le peuple et le gouvernement cherchent à réaliser.
Conseils:
Nos familles devraient s’unir, nos mères devraient s’occuper de l’éducation des enfants, nos étudiants doivent être les meilleurs, et nos professeurs doivent avoir un objectif noble qu’ils essayent de réaliser par ses étudiants. Notre ouvrier devrait chercher à perfectionner son métier, et notre agriculteur se doit d’être attaché à sa terre et à son agriculture. Notre fonctionnaire se doit d’être dédié dans son travail qu’il fournit aux contribuables. Notre juge se doit d’être juste, et notre savant doit avoir le service du pays comme priorité et non pas ses intérêts personnels. Notre prédicateur doit donner des conseils et non pas faire des éloges, notre officier doit avoir la certitude que la guerre avec l’ennemi est imminente, et que les prétentions de paix des ennemis ne sont que des mensonges, esquives et tentatives pour gagner du temps. Nos ressources naturelles doivent être extraites, et nos usines plus développées, nos terres rendues exploitables et notre ressource en eau rationnalisée. Tout ceci ne peut être réalisé que par la foi en Dieu qui nous pousse à Lui obéir. Une foi en le Jour Dernier qui nous pousse à ne pas être des oppresseurs. Il nous faut demander la rétribution divine au Paradis. Un tel Djihad ne voit ses résultats que plus tard. Un Djihad que je nomme un Djihad constructif et de renaissance.
Toute précipitation peut conduire à plus de chaos et non pas régler les problèmes.
Si nous négligeons notre avenir, nous serions toujours occupés à éteindre des feux au lieu d’œuvrer pour réaliser ce qui allégerait les souffrances des générations à venir. Et la guérison d’une blessure ouverte, ne doit pas nous faire oublier l’avenir et les générations futures. Ces générations nous demanderont des comptes.
Chacun d’entre nous doit penser à ce qu’il pourrait faire, de par sa position, pour arriver à son objectif et jouer à bien son rôle. Et c’est en précisant cet objectif que l’on peut commencer le chemin qui nous y conduit. Et avec fermeté on y avance en réalisant chaque étape. Ainsi, chacun aurait précisé son objectif, tracé le chemin et commencé son parcours. Ceci conduit inévitablement à l’objectif, selon les lois divines. Et ainsi, nombreux sont les individus positifs qui jouent leur rôle à la perfection. Au lieu d’avoir, des masses humaines se demandant quoi faire, sans rien faire en réalité.
Chacun ne doit pas penser qu’il pourrait soulager toute la nation à lui seul. Car Seul Dieu est capable de le faire. L’individu se doit d’user de son énergie et de ses efforts dans un domaine précis, sans qu’il ne soit préoccupé par qui réalisera les résultats, puisqu’il a jeté la base solide.
Soulager la nation de ses souffrances, exige l’existence de bon nombre de croyants, experts dans tous les domaines. C’est ceci que nous devrions essayer de réaliser. Et qu’un individu puisse former un groupe sur le plan, spirituel, scientifique, mental, moral, psychologique, social et physique, est mieux qu’il se jette seul dans une crise qui ne demande qu’à être attisée. Le succès réside dans l’utilisation de la raison avant les membres, comme le font nos ennemis.
D’après Abdillah Ibn ‘Omar, a dit: « Nous étions chez le Messager d'Allah lorsqu'il dit: "Qu'en sera-t-il de vous lorsque cinq choses arriveront parmi vous ? Je cherche protection auprès d'Allah qu'elles ne surviennent au milieu de vous ou que vous viviez jusqu'à les connaître ! La turpitude n'apparaît jamais au sein d'un peuple, pratiquée ouvertement aux yeux de tous, sans que ne se propagent parmi eux la peste et les maux qui n'existaient pas chez leurs prédécesseurs. Un peuple n'empêche pas l'établissement de la Zakât sans se voir privé de l'eau du ciel. N'étaient les animaux, ils ne recevraient pas la pluie. Un peuple ne fausse pas la mesure et le poids sans être soumis à des années de détresse, à la disette et à la tyrannie du souverain. Leurs chefs ne jugent pas avec une loi différente de ce qu'Allah a révélé, sans qu'Allah ne fasse en sorte que leurs ennemis les dominent et se saisissent d'une part de leurs possessions. Ils ne négligent pas l'application du Livre d'Allah et de la Sunna de Son Prophète, sans qu'Allah ne fasse en sorte qu'ils se tournent les uns contre les autres ».
Certes, il y a une négligence de la part des prédicateurs, quant à leur appel pour ordonner le bon et réprimer le blâmable. Comme il y a une négligence de la part des gouverneurs quant à l’élimination des turpitudes.
D’après Abdillah Ibn Jarîr, d’après son père, le Prophète, Bénédictions et paix sur lui a dit: « Une communauté où sévissent les désobéissances alors qu’elle est plus nombreuse que ceux qui les commettent, et ne fait rien pour palier cela, méritera le châtiment de Dieu. »
D’après An-No’mân Ibn Bachîr, que Dieu soit satisfait d’eux, le Prophète, bénédictions et paix sur lui, a dit: « L’exemple de celui qui s’arrête devant les limites d’Allah et de celui qui les transgresse est comparable à celui de gens qui partagent un navire. Certains occupent le haut et les autres la partie inférieure du navire. Obligés de toujours passer par la partie supérieure pour apporter de l’eau, ceux de la partie inférieure se disent: « Pourquoi ne pas faire un trou dans notre part ? Nous ne causerons aucun préjudice à ceux d’en haut… » Si les occupants de la partie supérieure les laissent faire à leur guise, tous périront ; mais s’ils les empêchent, ils seront tous sauvés, eux et ceux de la partie inférieure. »
L’imâm Al-Ghazâli, que Dieu l’ait en Sa sainte miséricorde, a dit: « ordonner le bon et condamner le blâmable est le principal pilier de la religion. Et c’est ce qui a été révélé à tous les prophètes et messagers. Et si son domaine n’est plus appliqué, la prophétie aurait pris fin, et la religion aurait disparue. L’égarement aurait sévi et l’ignorance se serait répandue. La turpitude et la corruption auraient pris place et les pays auraient été détruits, et les individus morts. Et ils n’auraient pas perçu leur perte que le Jour du Jugement. Et ce dont nous avons le plus peur est arrivé, nous sommes à Dieu et à Lui nous retournons.
C’est la que nous percevons le sens du Djihad constructif, dans son sens le plus large, que bon nombre de Musulmans ignorent, et qui exige d’énormes efforts et d’énergie pour qu’on atteigne l’objectif voulu.
Notre négligence de l’avenir nous tiendra occupés par éteindre un feu au lieu de nous concentrer sur les efforts à fournir pour les générations futures.
La question qui se pose: avons-nous un plan d’actions à mettre entre les mains des Musulmans ?
***
Prêche 2:
Ce plan d’actions comporte plusieurs points:
Point 1:
La première étape consiste à renouer avec la méthode divine, que ce soit sur le plan pratique ou de connaissance. Elle exige des efforts sincères, et des actions perfectionnées. Car cette phase que nous vivons est la plus dangereuse. Pour éviter de détruire alors qu’on veut réformer, de gâter alors que nous cherchons une issue. Une compréhension juste de l’état des choses est indispensable, un effort sincère est nécessaire, surtout que l’ignorance est la pire ennemie de toutes.
Le premier point réside dans la recherche de la connaissance. Si on veut vivre l’ici-bas on se doit de chercher le savoir, et si on veut l’au-delà on doit le chercher également, et si on veut les deux, le savoir est la solution.
Point 2:
Le renouvellement de notre foi. Nous ne croyons guère que la nation a perdu sa foi, mais disons que celle-ci s’élève et diminue, se renouvelle et s’use. Le Prophète, bénédictions et paix sur lui dit:
« la foi est créée en vous comme se crée l’étoffe. »
Nous avons grand besoin de renouveler notre foi, car elle augmente notre obéissance et diminue les désobéissances. Nous avons besoin d’une foi qui nous fait connaitre notre Seigneur, une foi qui renouvelle dans nos cœurs que l’on se fie à Dieu, que l’on ait confiance en Lui, qu’on espère uniquement de Lui, que l’on dépende de Lui Seul. Que l’on se fie à Dieu, que l’on ait la certitude en Lui Seul. Nous avons besoin de cette foi qui s’enracine dans nos cœurs et que l’on répète avec nos langues et que nos actions ratifient.
Dans une invocation on répète:
« O Allah, nous nous détournons de toute confiance autre qu’en Toi, et de tout espoir qui n’est pas en Toi, de nous assujettir à d’autres que Toi, d’espérer l’aide d’un autre que Toi, de patienter devant une autre porte que la Tienne, et de nous humilier devant un autre que Toi. »
D’après Abu Horaira, le Prophète, bénédictions et paix sur lui, a dit:
« Allah ne regarde ni vos corps ni vos apparences, mais Il regarde vos cœurs et vos actions. »
Point 3:
La fraternité est l’axe de ce troisième point. Tous les citoyens se doivent d’encourager ce sentiment de fraternité véridique entre eux, aussi diverses soient leurs croyances, ou leur origines. Dieu, Tout Puissant, dit:
﴾ Les croyants ne sont que des frères... ﴿
Et d’après An-No’mân Ibn Bachîr, le Prophète, bénédictions et paix sur lui, a dit:
« Tu vois les croyants dans leur amour, leur affection, et dans leur miséricorde qu’ils se portent mutuellement, comparables à un seul corps. Lorsqu’un membre est affecté, c’est l’ensemble du corps qui ressent la douleur et s’enfièvre. »
Je me demande souvent où on en est de cette fraternité, de cette nation au corps uni.
Nous craignons que le citoyen, à la vue de ce que ses compatriotes, dans d’autres régions, souffrent, ne lève pas le petit doigt pour leur venir en aide. Et vit sa vie comme si de rien n’était. Comme si la situation ne le concernait en rien, tant qu’il est en sécurité, bien nourri et en bonne santé.
Point 4:
Il s’agit de transformer tout savoir en pratique. Le savoir ne sert à rien s’il n’est pas employé à bon escient. La connaissance dans la méthode divine est un moyen et non une finalité. Il faut qu’elle soit transformée en applications pratiques. Car si le savoir et l’action divergent, ils enracinent l’hypocrisie dans les cœurs.
﴾ Ô vous qui avez cru! Pourquoi dites-vous ce que vous ne faites pas? C’est une grande abomination auprès d’Allah que de dire ce que vous ne faites pas. ﴿
Il nous faut donc transformer la méthode divine en réalité pratique, qui illumine nos cieux. Il nous faut œuvrer pour appeler vers le chemin de Dieu, que l’on fasse connaitre notre religion glorieuse et sa vérité à l’humanité entière. Pour qu’elle nous suive au pas et qu’on s’unisse à elle, pour qu’elle puisse nous entendre et entendre nos cœurs battre à l’unisson de l’Unicité. Cette nature primaire en chaque humain.
Appel à chaque citoyen:
Nous appelons chaque citoyen jaloux du bien être de son pays, de fournir les efforts nécessaires, de faire don de tout ce qui est précieux et qui ne l’est pas, pour protéger le pays des bains de sangs. Pour éviter toute explosion fatale de la situation, car si on ne bouge pas maintenant, et si on ne prend pas nos responsabilités au sérieux et celles de notre pays en charge, pour faire vaincre notre pays, pour lui assurer sécurité et stabilité, quand le ferons nous ?
Ne mange pas jusqu’à satiété et dors un sommeil de guerrier, et ne souris pas de toutes tes dents, comme si la situation dans ton pays ne te préoccupe pas !
D’après Asma’ Bin ‘Omayss, elle a dit:
« j’ai entendu le Prophète, bénédictions et paix sur lui, dire: ‘malheureux est le serviteur qui use d’ostentation, et oublie Le Grand Exempt des attributs de Ses créatures. Malheureux est le serviteur qui tyrannise, opprime, et oublie Le Grandiose et l’Ultime Puissant. Malheureux est le serviteur qui devient distrait et joue, et oublie les cimetières et la mort. Malheureux est le serviteur qui devient violent, tyran, et oublie Celui qui a commencé toute chose et L’Eternel. Malheureux est le serviteur qui échange la religion par l’ici-bas et qui mélange la religion avec des suspicions. Malheureux est le serviteur qui se laisse guider par sa cupidité, se laisse égarer par ses désirs, et qui se fait humilier par des souhaits. »