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01-05-2024
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Les vertus du Prophète 1995-leçon (23-32) : Les vertus du messager d'Allah (PSL), sa consultation de ses compagnons.
   
 
 
Au Nom d’Allah, Le Tout Miséricordieux, Le Très Miséricordieux  
 

La tendance du prophète à consulter ses compagnons :

  Frères croyants, nous sommes toujours avec la 23ème des leçons consacrées aux vertus du prophète, paix et salut sur lui. Dans la leçon précédente on était arrivé à la consultation du prophète (PSL) de ses compagnons. Cette leçon, ô frères, est l’une des leçons les plus importantes dont le sujet est lié à notre vie quotidienne. Allah, Exalté soit-Il, a dit en s'adressant au prophète (PSL) :

 "Et consulte-les à propos des affaires"  

Sourate Al 'Imran (la Famille de 'Imran) 159

  Allah, Exalté soit-Il, ordonne au prophète de consulter ses compagnons. Qui est le prophète ? Il est le maître des créations et le bien-aimé d’Allah Le Très-Juste. Il est doué d’une grande intelligence, il est le maître des descendants d'Adam, il reçoit la Révélation d'Allah, il est impeccable mais malgré toutes ces qualités et vertus, malgré son caractère impeccable et sa grande sagesse et la révélation qu’il reçoit; Allah lui a ordonné (PSL) de consulter ses compagnons. Il a dit :

"Puis une fois que tu t'es décidé, confie-toi donc à Allah. Allah aime en vérité, ceux qui Lui font confiance"

Sourate AL 'Imran (la Famille de 'Imran) 159

  Qu'est-ce qui nous intéresse en tout cela ? Quelle est la raison de la consultation ? La parole d'Allah, Exalté soit-Il, contient Ses raisons sages qui sont innombrables. Pourquoi Allah a ordonné au prophète de consulter ses compagnons ? Premièrement parce que la consultation de ses compagnons est une marque d’estime. C'est-à-dire que quand on ordonne à quelqu’un de faire une chose et qu’il doit exécuter cet ordre, il sentira qu'il n’est qu’un simple instrument. Mais quand on le consulte, il sentira qu'il est un partenaire. C’est là l’un des meilleurs moyens pédagogiques. Le prophète (PSL) consultait ses compagnons lors des batailles et cela souligne que les honorables compagnons, quand ils lui donnaient leur avis de sortir au combat contre l'ennemi, ils sortaient avec lui mais ils ne sentaient pas qu'ils ont été instrumentalisés par lui, mais plutôt qu’ils sont ses partenaires.
  Alors, la consultation contribue à valoriser ceux qu’on consulte. Même au sein d’un foyer, il arrive au mari de juger une décision raisonnable et sage, mais en demandant l'avis de sa femme dans cette affaire, elle dira : par Dieu, c'est un point de vue raisonnable. Et elle commencera à exécuter cette affaire sans avoir le sentiment qu'elle obéit à son ordre parce qu’elle est sa partenaire dans la prise de décision. Ayez l’habitude de demander : "que penses-vous de faire une telle chose ?", si la personne a accepté votre avis et l'a exécuté, elle le fera volontiers. Alors, la première raison dans la consultation du prophète (PSL), c'est de marquer son estime vis-à-vis de ses compagnons.
  Lorsqu'Allah, Exalté soit-Il, a ordonné à Ses serviteurs, Il leur a montré la raison de Son ordre. Ainsi, quand le Créateur ordonne à Ses créatures, Il leur montre la sagesse de Son ordre afin qu’elles soient satisfaites. Le prophète ne contredit pas la parole d'Allah, Exalté soit-Il. Un jour, il a dit à Abou Bakr et à Omar :

« Si vous vous étiez mis d'accord sur quelque chose, je ne serais pas contre vous. »

(Rapporté par Ahmad d'après Abou Bakr et Omar)

  Que signifie cette parole ? Elle signifie que le prophète (PSL), quand il consultait ses compagnons qui avaient une grande sagesse et de la clairvoyance, il disait : "moi, quand je consulte Abou Bakr et 'Omar je ne serai pas contre eux". C'est la preuve que le prophète (PSL) a choisi des compagnons sages pour les consulter, aussi renforce-t-il son avis par les leurs. Al Nou'man Ibn Bachir a dit: "le prophète (PSL) a dit sur sa chaire :

"Celui qui ne remercie pas Allah pour ce qui est peu, ne Le remerciera pas pour l'abondance. Celui qui ne remercie pas les gens, ne remerciera pas Allah, l’évocation des grâces d'Allah est un remerciement alors que le renoncement est une mécréance. Le rassemblement est une miséricorde alors que la séparation est un châtiment."

(Rapporté par Ahmad d’après Al Nou'man Ibn Bachir)

  Lorsqu’on a un avis qui est tout à fait juste et qu’on consulte une autre personne qui confirme cet avis; on se renforce par cet avis. On peut avoir une opinion raisonnable et nos arguments peuvent être forts mais lorsqu’on consulte un ami et qu’il exprime le même avis, on se sent soulagé et on sent que notre avis était juste. On appelle cela "l’affermissement". Même si on avait raison, même si notre avis était juste, quand on consulte ceux qui nous entourent et qu’ils nous donnent le même avis ; cela affermit notre point de vue.
  Alors, la première des sages raisons qui poussaient le prophète (PSL) à consulter, c'est de marquer son estime vis-à-vis de ses compagnons et la deuxième raison, est qu’il affermissait (PSL) son opinion par les leurs.

De la nécessité de suivre la majorité des Ulémas et des musulmans :

  Lorsque quelqu’un me pose une question dont je connais la réponse, je la lui donne en l’étayant par une preuve qui peut être un verset, un hadith ou la réponse des érudits. Parfois quand je rencontre mes confrères savants, je dis: quel est votre avis à propos de ce sujet ? S’ils donnent la même réponse que moi, je me sens soulagé, je me renforce. La fatwa que j'ai donnée, a été déjà donnée par d’autres ; l'homme se renforce souvent par ses semblables. Je constate que j’ai donné la bonne réponse, le bon argument, le verset qui le montre et que c'est l'avis de l'imam Abou Hanifa, tout cela constitue un appui pour mon avis. Et quand je vois que les gens s’inspirent de mes fatwas, je ne me sens pas seul mais j’éprouve de la quiétude grâce à mon appartenance à la communauté des croyants. L'homme ne doit jamais choisir un avis qui est faible ou hors du commun, un raisonnement sans consistance ni une opinion étrange. L'homme doit être avec l'ensemble des savants, avec la communauté des musulmans et avec la majorité. Anas Ibn Malek dit : j'ai entendu le messager d'Allah (PSL) dire :

"Mon Ommah ne se réunit jamais autour d’une désobéissance, alors lorsque vous êtes face à un désaccord, suivez la majorité".

(Rapporté par Ibn Maja d’après Anas Ibn Malek)

  Elle ne se réunit pas, et vous devez être sûrs que le prophète (PSL) est impeccable, à lui seul, alors que sa nation est impeccable quand ses membres sont réunis. Elle ne se réunit pas autour du faux. Quand on lit les exégèses, on y dit : la majorité des Ulémas ont dit tel ou tel, soyons donc avec la majorité. Il ne s'agit pas bien sûr de la majorité des gens de la populace, mais il s'agit de la communauté des croyants parce que la plupart des gens sont égarés.

"Et la plupart d'entre eux ne suivent que conjecture"

Sourate Younes 36

  Si je dis : soyez avec la majorité, je désigne la majorité des musulmans et si je dis une fois : soyez avec la minorité, c'est la minorité des gens croyants et dans ce cas les mécréants forment la majorité.
  En consultant donc, on marque notre estime vis-à-vis de ceux qu’on consulte et puis on se fortifie par leur avis. On peut avoir raison mais, gloire à Allah, la consultation soulage, elle donne de la force et de la confiance en soi-même.

Le prophète consultait ses compagnons pour être un modèle pour eux :

  Le plus dangereux, c'est que le prophète (PSL), en consultant ses compagnons afin d'exécuter l'ordre d'Allah, Exalté soit-Il, légiférait pour sa future Ummah. Il est vrai qu'il est impeccable et ne commet pas de péché, qu’il est guidé par la révélation, que Allah l'appuie, que sa clairvoyance n'a pas de limites et que le soutien divin est toujours de son côté. Cependant, ceux qui lui succéderont c’est-à-dire les gouverneurs et les savants de la Ummah, n’ont pas le même niveau que lui car ils peuvent se tromper ou se trouver face à la l’incertitude. Alors ils ont beaucoup besoin de la consultation et le prophète a donc légiféré la consultation pour qu'il soit à leurs yeux un exemple à suivre. Alors, quoique le prophète n'ait pas besoin des avis de ses compagnons vues sa grande sagesse, sa personne impeccable et la révélation qu’il reçoit, il n'a pas besoin de la consultation de ses compagnons ; pourtant il les a consultés pour qu'il soit un exemple à suivre pour ceux qui viendront après son époque notamment les savants et les gouverneurs. Quand le prophète a consulté ses compagnons, il était un législateur de la consultation des amis.
  Vous vous souvenez tous quand le prophète (PSL) a prié un jour deux rakaas seulement alors qu’il s’agissait d’Al Dhor, quelqu’un lui a dit :

"Est-ce que la prière a été contractée ou bien avez- vous oublié, ô messager d'Allah ? Le prophète (PSL) a demandé aux présents : est-ce vrai ce qu’il vient de dire ? Les gens ont répondu : oui pour dire : vous avez prié deux rakaas seulement. Le prophète a demandé à ses compagnons successivement puis il s’est avéré qu’il n’avais prié que deux rakaas, ainsi a-t-il dit : en vérité, la volonté divine a provoqué cet oubli pour édifier une règle générale".

(Rapporté par AL Bokhari d'après Abou Houraira sans l'ajout de "la volonté divine a provoqué cet oubli..")

  Si le prophète (PSL) tout au long de sa mission, n'avait oublié même une fois lors de sa prière, comment donc aura-t-on la règle de l'oubli du Rokouâ ? Pas de moyen à cela et c'est pourquoi Allah, Exalté soit-Il, a dit :

« Nous te ferons réciter (le Coran) de sorte que tu n’oublieras que ce que Allah veut »

Sourate AL A'la (le Très-Haut) 6-7

  "Que ce que Allah veut" pour une raison législative c'est à dire qu'il faudrait que le prophète oublie afin de légiférer pour nous l'oubli pendant le Rokouâ. En vérité, le rang du prophète est au dessus de l'oubli mais Allah, gloire à Lui, lui a fait oublier les deux rakaas pour une bonne raison qui est la légifération.
  Quand le prophète consultait donc ses compagnons c'était bien sûr dans le but de marquer son estime vis-à-vis d’eux et de se renforcer par eux. Mais il est incontestable que le prophète est bien au-dessus de leur avis, de leur guidance et de leur expérience vu qu'il est impeccable, qu'il est soutenu par la révélation et qu'il a une grande perspicacité qui le dispensera du recours à leur sagesse. Malgré tout cela, il les a consultés comme étant un législateur pour qu'il soit pour eux un exemple à suivre.

La volonté divine nécessite que le prophète soit un modèle et un législateur :

  Vous vous souvenez lorsque le prophète (PSL) a emprunté de l’argent d'un homme juif. Un homme simple d’esprit aurait dit : est-il raisonnable que le prophète emprunte de cet homme juif alors que ses compagnons n’hésiteraient pas à tout lui sacrifier ? La réponse est simple : le prophète n’a pas emprunté de l’argent du juif pour un besoin ou bien parce que ses compagnons n’étaient pas généreux vis-à-vis de lui. Non. Mais il a voulu être législateur et nous dire qu'on peut avoir des relations avec les gens non musulmans. Si on entre actuellement dans un magasin qui appartient à un homme non musulman, est-il licite d'acheter dans ce magasin ? Oui, c’est absolument permis. On peut acheter un objet de cet homme comme on peut le lui vendre. En effet si le prophète n’avait aucune relation avec les juifs et les chrétiens, on n'aurait pas la possibilité de le faire. Alors, le prophète est engagé par Allah, Exalté soit-Il, d'être un modèle à suivre et un législateur.
Et voici un exemple plus clair : A votre avis lequel des deux est le plus courageux; notre prophète à propos duquel les compagnons disaient :

"Lorsque le combat devient plus ardent et que nos yeux rougissent, nous nous réfugions auprès du messager d'Allah, mais nous découvrions alors qu’il était le plus proche de l'ennemi"

  C'est-à-dire que la bravoure de ses compagnons tous ensemble n'égalait pas une partie de la bravoure du prophète (PSL).   Pourtant comment a-t-il émigré ? Il a émigré en suivant la voie côtière, secrètement et il s’est caché dans la caverne Thor et il avait déjà choisi celui qui lui rapportera des nouvelles et de la nourriture et celui qui effacera les traces. Pourquoi le prophète a-t-il fait cela ? Pourquoi il n'a-t-il pas fait comme 'Omar qui a émigré en défiant les mécréants en les menaçant : "celui qui veut que sa mère le perde et que son fils soit orphelin, qu'il me suive dans cette vallée" ? Il se peut qu'on s'étonne et qu’on se demande : ô Dieu lequel parmi les deux est le plus courageux ? Le prophète qui est ton messager ou cet honorable compagnon ? Le compagnon qui lance un défi aux mécréants Koraïchites et le prophète qui s'enfuie, se cache dans la caverne Thor où il passe trois jours.
  La réponse est très facile : si le prophète avait émigré comme 'Omar, on aurait considéré l'exposition aux dangers comme une obligation et on aurait considéré que la prudence est illicite. Le prophète aurait fait périr sa nation après lui puisqu'il est législateur et que tous ses actes constituent une législation. Tout ce qu’il faisait est une législation jusqu'au Jour de la Résurrection. C’est pour cette raison que le prophète était prudent, il a pris toutes les précautions pour réussir l’événement. Il n'a pas défié les hommes Koraichi mais il est allé à la caverne Thor où il est resté pendant trois jours et il a confié à un homme de lui apporter les nouvelles et la nourriture et d'effacer les traces. Il a confié cette mission à un expert non musulman, il a donné la priorité à l'expertise.
  Parfois, on ne trouve qu’un médecin non musulman qui est spécialiste dans une maladie quelconque et cette maladie est chronique mais on dit à tort : je ne veux pas avoir de rapport avec les non-musulmans. Le prophète qui est le maître des créatures a demandé l'aide d'un expert de chemins qui était mécréant. Parfois il nous incombe de demander l'expérience pour elle-même.   Lorsque on a une question difficile ou une maladie physique qui est restée ambiguë pour les médecins et tu as rencontré un médecin non musulman qui en est spécialiste, on doit alors tirer profit de son expérience parce que, pour Allah ainsi que pour les gens, la vie est précieuse.
  En tout cas, le prophète est un Législateur. Quand il a consulté ses compagnons, il a légiféré la consultation ainsi qu’il a légiféré aux gouverneurs et aux savants qui viendront après lui de consulter. Je vais citer une situation concrète qui est plus expressive, cela ressemble en vérité au sujet de la prière Al Dohr réduite à deux rakaas. L'honorable prophète, lors de la bataille de Badr, avait choisi un endroit. On peut se demander : ô Allah, n'était-il pas possible que Tu lui envoies Gabriel pour lui indiquer l’endroit convenable ? C'était possible, ô Allah pourquoi Tu ne lui avais pas envoyé Gabriel ? N'était-ce pas possible que Tu lui inspires l’endroit convenable ? Oui, c’était bien possible. Pourquoi cela n'a pas t-il eu lieu ? Le prophète a choisi l’endroit en se basant sur ses propres efforts. Un compagnon est intervenu, et d’une politesse, d’un intérêt et d’un amour extrêmes il lui demanda, il a dit :

"ô messager d'Allah, est-ce là une révélation d'Allah ou bien s'agit-il d’un avis et d’une ruse personnels ? Ce compagnon est très précis, si cet endroit avait été choisi suite à une révélation divine, il n’aurait pas osé prononcer mot. Le prophète a répondu : "ce n'est qu’un avis personnel et une ruse" Et le compagnon de répondre : ô messager d'Allah, ce n'est pas l’endroit qui convient". Le plus simplement qui soit, très modestement, d’une grande spontanéité qui exclut toute tension, et sans considérer ce point de vue comme dévalorisation de sa propre personne, loin de négliger cet homme qui le conseille et sans l’humilier ou le chasser ; le prophète répliqua : "où est donc l’endroit convenable ?" – « là-bas. », répondit le compagnon. Aussi le prophète donna-t-il un ordre à l'armée de se déplacer à cet endroit-là.

  C'est là un véritable exemple à suivre. Le prophète (PSL) était un modèle à suivre pour sa nation future. Lorsque vous rencontrez une personne fidèle et soucieuse de l’intérêt général et qu’elle vous donne un conseil en l’appuyant par des arguments logiques, ne vous montrez jamais hautain devant elle, ne la rejetez pas et ne lui tournez pas le dos. Ne réagissez pas d’une façon qui la vexerait pour la simple raison qu'elle avait osé vous donner un conseil ; au contraire.

Le croyant accepte le conseil d’autrui, il l’écoute et le remercie :

  Chers frères, réfléchissez à ce que je dis : ceux qui nous flattent, ne nous élèvent pas, contrairement à ceux qui nous critiquent. A chaque fois qu'un homme nous critique pour une faute, nous essayons de la dépasser et de nous élever à un rang supérieur. Mais quand quelqu’un nous complimente, nous sommes rassurés par notre comportement, par conséquent nous n’essayons pas de nous améliorer. Je n'oublie jamais ces sages paroles de notre maître 'Omar : "Il n’y a rien de plus aimable pour moi parmi tout ce que mes amis m’ont offert que mes défauts". C'est le cas de l'homme croyant, il accepte le conseil, l'écoute et remercie celui qui le lui a donné. Il ne le méprise pas, ne le réprime pas et ne le quitte pas. Il ne considère pas ce conseil comme une insolence. Pas du tout. Il faut remercier toute personne qui nous conseille.

  Rappelons donc que le prophète (PSL) consultait ses compagnons pour que son acte soit une sunna (un modèle à suivre) pour les générations futures, il est un législateur. AL Bayhakiyy a rapporté d’après AL Hassan, qu’Allah soit satisfait de lui, qu'il a dit à propos de ce verset :

"Et consulte-les à propos des affaires"

Sourate AL 'Imran (la Famille de 'Imran) 159

  Qu’Allah sait que Son messager n’a pas besoin d'eux, mais Il a voulu que ce soit une sunna pour les générations futures.   Maintenant, comme application pratique, au sein de sa famille, il n'est pas interdit de consulter son épouse dans les affaires principales, ce n'est pas un problème. Le prophète (PSL) a consulté Om Salama lors de la réconciliation d’AL Houdaybiya , elle lui a donné son avis et il l'a exécuté. Il n'est pas interdit non plus de consulter ses enfants ainés, on leur apprendra l’estime de soi, on se renforcera par leur avis et on leur fera sentir qu’ils participent dans la prise de décision, de plus, on leur apprendra d'être modestes dans l'avenir, on leur apprendra de consulter et d'accepter la consultation et le conseil.

Celui qui conseille autrui sera récompensé, de même pour celui qui accepte le conseil :

  Chers frères, la récompense de celui qui accepte le conseil qu’on lui adresse fidèlement, n'est pas inférieure à celle de celui qui lui a adressé le conseil. Celui qui conseille aura une récompense mais celui qui accepte le conseil avec une grande politesse et qui complimente celui qui l’a conseillé, n'aura pas une récompense inférieure à celui-là. Vous devez savoir que vous avez une récompense lorsque vous conseillez quelqu’un et que vous avez également une récompense quand vous acceptez un conseil. Habituez-vous à dire à toute personne qui vous donne un conseil : "merci pour le conseil, que Dieu vous récompense " sauf dans le cas où il y avait une faute ou un malentendu, dans ce cas vous pouvez répondre poliment : ce n'est pas ce que j’ai voulu dire, mais plutôt… et puis expliquez-lui.
  Ibn 'Oday et AL Bayhaquiyy ont raconté dans AL Chou'ab d'après Ibn 'Abbas, que Dieu soit satisfait de lui :

"Lorsque le verset "Et consulte-les à propos des affaires" fut révélé
Au prophète, il dit (PSL): en vérité, Allah et Son messager se passent bien de la consultation, mais Allah, gloire à Lui, a fait d’elle une miséricorde pour mon Ummah. Alors toute personne qui consulte ne manquera pas de sagesse et toute personne qui ne consulte pas ne manquera pas d'égarement"

(Rapporté par 0’day et Al Bayha9iyy dans AL-Cho’ab d’après Ibn ‘Abbas ; les références de ce hadith ont été jugées fiables)

  Peut-on résumer l’expérience de cinquante ans en une seule question ? Oui, bien sûr c'est possible : On peut bien avoir l'expérience de cinquante ans par le biais d’une question polie que l’on adresserait à un expert dans un domaine, commerce ou industrie, avant de commencer un projet. Consultez les sages parmi les croyants sincères.

Parmi les bienfaits de la consultation, l’élévation du rang de celui qu’on consulte :

  Parallèlement, la consultation élève le rang de la personne consultée qui sent que son point de vue est accepté, qu'elle joue un rôle dans la famille, un certain établissement, une école ou un hôpital. S’il s’agissait du directeur général d’un hôpital il demanderait à ses assistants : quel est votre avis dans cette affaire ? On appelle cela aujourd'hui : une direction démocratique, c’est une direction efficace. Mais dans la parole d'Allah :

"Et consulte-les à propos des affaires ; puis une fois que tu t'es décidé, confie-toi donc à Allah"

Sourate AL 'Imran (la Famille de 'Imran) 159

  Pour que la consultation ne se transforme pas en une anarchie, en un déchirement, en un obstacle qui entrave l’intérêt général et en des débats inutiles, on consulte et on écoute l'avis de l’autre mais les nécessités de la direction exigent dans certains cas de suivre l’avis d’autrui mais d’agir selon ce qu'on juge raisonnable après avoir considéré leurs avis. Alors, la consultation, est-elle informative ou bien obligatoire ? En Islam elle est informative parce que Allah, exalté soit-Il, dit :

puis une fois que tu t'es décidé, confie-toi donc à Allah"

  Sauf si celui qui consulte (Attention ! il y a une erreur même dans le texte en arabe : « al mostachir » et non pas « al mostachar ») n'était pas spécialiste du sujet à propos duquel il consulte. Il pourrait consulter les savants dans une question dogmatique. Si sa connaissance en ce qui concerne le dogme était faible, l'avis du conseiller deviendrait obligatoire et s'il n'avait pas une bonne connaissance de la question à propos de laquelle il a consulté, dans ce cas la consultation deviendrait obligatoire et non pas seulement informative.

La tyrannie annule toute sagesse et tout choix :

  Certains disent à ce propos de ceci de bonnes paroles : le despotisme au niveau du point de vue fait des sages des perdus et des personnes libres des personnes assujetties. Quand l'homme s'obstine et impose son avis aux sages, il élimine ainsi leur intelligence. Alors, le despotisme annule l’intelligence des sages et la liberté des personnes libres. Celui qui veut choisir deviendra obligé alors que le sage deviendra idiot quand on impose son point de vue.

 AL Chafi'i raconte d'après Abou Houraira, que Dieu soit satisfait de lui : "je n'ai jamais vu un homme qui consulte ses compagnons plus que le prophète paix et salut sur lui"

La consultation fait partie de la vie du croyant :

  Il y a un point important que nous avons négligé. Quand le directeur d'une école, d'un hôpital ou d'un établissement ou un père dans une famille ou un commerçant, consultent ceux qui les entourent, en quoi ceci peut-il être utile ? Certes, rappelons-le, on marque notre estime vis-à-vis de la personne consultée, on se renforce par son avis et on la valorise. Mais il existe un grand objectif pédagogique de la consultation : en consultant ceux qui nous entourent, nous découvrirons leurs mentalités, leurs points de vue, nous pourrions distinguer celui qui a de la sagesse de celui dont les capacités intellectuelles sont bornées, celui qui a une vision à long terme de qui n’en a pas, le fidèle de qui ne l'est pas. En consultant les autres, on les examine sans qu'ils le sachent.
  Donc, la consultation est importante et Allah, Exalté soit-Il, a précisé que les croyants se consultent à propos de leurs affaires. Allah, Exalté soit-Il, a dit :

"Et ils se consultent entre eux à propos de leurs affaires"

Sourate Achoura (la consultation) 38

  Et Il a dit aussi :

"Et consulte-les à propos des affaires"

Sourate AL 'Imran (la Famille de 'Imran) 159

  Cela signifie que la consultation doit faire partie de la vie des croyants.

Celui qui consulte doit être soutenu et celui qu’on consulte doit être digne de confiance :

  Il est incontestable que chacun d'entre vous avait reçu, dans le cadre de la vie professionnelle, un conseil précieux dont il a tiré profit. Ainsi avait-on dû complimenter celui qui le lui avait donné. Quand on accepte un conseil et qu’on remercie celui qui nous a conseillé, on encourage ainsi ce comportement droit provenant de la Sunna purifiée et qui est cité dans le Coran sacré.
Certes, le prophète (PSL) incitait ses compagnons à la consultation. 'Aicha, que Dieu soit satisfait d'elle, a rapporté que le prophète (PSL) a dit :

"Celui qui consulte doit être aidé alors que le conseiller doit être sincère. Alors si quelqu’un d’entre vous a été consulté, il devrait dire ce qu'il aurait fait pour lui-même"

(Extrait de Kachf AL Khafaa d'après 'Aicha)

  Permettez-moi de mentionner cet exemple: si quelqu'un vous a demandé des informations à propos d’un jeune homme et que vous avez répondu : il est quelqu’un de bien ou même parfait. S’il vous demande : est-ce que je peux lui donner ma fille en mariage ? Et que vous avez répondu que oui. Et puis il vous a demandé : par Dieu, s'il avait demandé votre fille en mariage, est-ce que vous accepteriez ? Si vous avez ressenti que vous aurez refusé, vous devrez lui dire : non, je n’aurais pas accepté. Il vaut mieux dire la vérité non pas se contenter de complimenter les gens parce que toute personne consultée doit être digne de confiance. Le prophète (PSL) dit :

"Celui qui consulte doit être aidé alors que le conseiller doit être sincère. Alors si quelqu’un d’entre vous a été consulté, il devrait dire ce qu'il aurait fait pour lui-même"

(Extrait de Kachf AL Khafaa d'après 'Aicha)

  Certains commerçants de tissus peuvent avoir une couleur ou un genre de tissu invendables ; on trouve donc un commerçant fait faire un pantalon pour lui de ce tissu et quand un client lui demande : par Dieu, est-ce que ce genre est d’une bonne qualité ? Il répond : regarde, je porte le même tissu. C'est une trahison. Certaines personnes utilisent un produit pour se permettre de dire : je l'utilise et ce sera aussi utile pour toi. La personne consultée doit dire sincèrement ce qu'elle aurait fait pour elle-même. On ne doit pas donc exprimer son point de vue dans le but de l’ostentation, de la malice ou de la méchanceté. Tout au contraire, on doit dire la vérité.

La consultation est l’extraction de la douceur et de la pureté de la pensée des profondeurs des âmes :

  Les oulémas ont dit : la consultation consiste à extraire le point de vue bon et pur de la profondeur des cœurs comme le miel récolté. C'est comme si on extrayait du miel de la ruche. En consultant un croyant sincère et expert c’est comme si on prenait du miel de sa poitrine, car il nous donne un point de vue sage.

  Il y a deux jours, après avoir présenté une leçon à la mosquée d’AL Tawousiyyah un cher frère m'a dit : j'ai acheté une terre et quand j'ai eu le contrat de la propriété, un homme est survenu et il a prétendu qu'il possède une partie de cette terre. Il m'a disputé, ainsi me suis-je refugié auprès du vendeur qui m'a donné des documents incomplets. Un procès a eu lieu et je l'ai gagné. Ainsi ai-je obtenu la terre toute entière mais je n’ai pas la conscience tranquille. Le vendeur n'avait pas la propriété de toute la terre, quand même je l'ai gagné toute entière. Je suis angoissé depuis trois ans. Et puis celui qui m'a vendu la terre est mort, qu'est-ce que je dois faire ?

  Je lui ai dit : c'est très simple. Vous n’avez qu’à vendre cette partie qui cause votre souffrance et distribuer son prix aux pauvres.   Dans ce cas si cette partie de la terre vous appartenait, cette aumône sera prescrite sur votre livre le Jour de la Résurrection et si cette propriété ne vous revenait pas, la récompense serait prescrite pour toi dans son livre. Ainsi, serez- vous sauvé de l'angoisse. C'est bien sûr parce que le vendeur est mort mais s’il était vivant, vous auriez dû lui rendre cette partie pour qu'il en fasse ce que bon lui semble. L’homme qui m'a consulté était énormément touché car cette solution qui n'était pas claire à ses yeux, il souffrait de l'inquiétude durant trois ans parce qu'il croyait qu’il avait acquis de l'argent illicite. Si celui qui usurpe même un empan d’une terre sera voué à l'enfer, comment serait donc puni celui qui usurpe deux milles mètres carrés ? Il était inquiet et il avait peur, mais cette solution l’avait soulagé : donnez le prix de la terre aux pauvres, si cette terre était à vous vous aurez la récompense et si elle n'était pas à vous elle serait prescrite dans le livre de l'autre, vous serez sauvé du péché et ce sera fini. Chaque problème a une solution. Il suffit de la chercher.
  Parmi les recommandations qu’on peut lire : "Aiguisez votre intelligence par l’apprentissage et facilitez vos affaires par la consultation" c'est-à-dire que la meilleure activité qu’on peut faire est la révision des connaissances. Si vous avez un procès, consultez les autres, demandez-leur des preuves et des argumentations, comparez votre avis au leur. Ainsi aurez-vous aiguisé votre intelligence par l’apprentissage continu, et facilité vos affaires par la consultation. Mais on ne doit pas consulter n'importe qui, il faut bien savoir qui consulter.

"Et n'obéis pas à celui dont Nous avons rendu le cœur inattentif à Notre rappel, qui poursuit sa passion et dont le comportement est outrancier"

Sourate AL Kahf (la caverne) 28

Les caractéristiques de la personne à consulter :

  On doit consulter les croyants. En effet, les savants ont dit : le conseiller doit être digne de confiance, respectueux, sage, courageux, modeste, et dont les convictions sont stables. Il ne doit pas être un menteur comme il ne doit pas être subjectif. C’est-à-dire qu’il ne doit pas être passionné par ce à propos duquel on veut le consulter. Par exemple s’il s’agit de quelqu’un qui est passionné par les jardins et qu’on lui demande : ce jardin est une copropriété entre moi et mon voisin, que dois-je faire ? Gardez- le, vous répondrait-il puisqu'il adore les jardins. Il ne faut pas consulter quelqu’un qui est passionné par ce à propos duquel on veut le consulter parce qu'il sera entrainé par sa passion. Il ne sera donc pas objectif. Il ne doit pas être encore quelqu’un qui mène une vie d’ermitage. Si vous lui dites : Je suis en désaccord avec quelqu’un à propos d’un magasin commercial. Il vous répondra : Cédez-le-lui. Alors que vous êtes père d’une famille et que vous avez des responsabilités. Si ce magasin vous appartenait effectivement vous devez le garde. Si la personne consultée n’a pas de rapport avec le sujet de la consultation, elle serait incapable de donner un bon avis et si elle adorait profondément une chose, son point de vue ne sera pas objectif. Dans le premier cas, sa passion l’aveugle et dans le deuxième cas son manque de réalisme l’aveugle. Il ne faut pas donc consulter un avare dans les affaires financières car il répondra : "gardez votre argent et ne vous faites pas de soucis". On ne peut pas donc consulter l'avare. Ne consultez jamais un avare, un homme passionné par l’objet de la consultation ou quelqu’un qui est trop éloigné du sujet de la consultation. On doit consulter une personne digne de la confiance, respectueuse, sage, courageuse, modeste et dont les convictions sont fixes.

  Abou Mas'oud, que Dieu soit satisfait de lui, a rapporté que le prophète (PSL) a dit :

"Celui qui consulte doit être aidé alors que le conseiller doit être sincère. Alors si quelqu’un d’entre vous a été consulté, il devrait dire ce qu'il aurait fait pour lui-même"

(Extrait de Kachf AL Khafaa,d'après 'Aicha)

  C'est-à-dire que tu peux t'excuser en refusant de donner ton avis et il se peut que le silence soit une réponse. Tu es confident et si une grande discorde s'est produite suite à ton avis et tu dois t'excuser d'accepter la consultation. Il ne faut pas donner une fatwa ou un consigne au contraire de ta connaissance et de ta conviction parce que c'est un grand péché. Méfie-toi, donc, de dire au contraire de ta connaissance.

Al istikhara ( la demande de la guidance) doit être adressée à Allah :

  AL Tabarani a rapporté d’après Anas, que Dieu soit satisfait de lui, que le prophète (PSL) a dit :

"Quiconque demande la guidance d’Allah ne sera jamais déçu et quiconque demande une consultation ne le regrettera jamais "

  Al istikhara (la demande de la guidance) doit être adressée à Allah et la consultation doit être adressée aux croyants qui ont de l’expérience.
  La demande de la grâce et de la guidance doit être adressée à Allah, Exalté soit-Il. Mais il faut bien préciser que celui qu’on consulte doit être croyant ou expert mais les deux à la fois parce que si l'expert n'était pas croyant, son conseil sera plutôt nuisible car opposé à tes intérêts. D'autre part, le croyant qui n'est pas un expert te donnerait une fatwa sur une chose alors qu'il n’a pas de connaissances à propos du sujet dont il est question. Rappelons donc que Al istikhara (la demande de la guidance) doit être adressée à Allah et la consultation doit être adressée aux croyants qui ont de l’expérience.
  Enfin de compte, "celui qui consulte les hommes emprunte leurs cerveaux". On emprunte un cerveau qui possède une expérience de cinquante riens que par une question polie : que pensez-vous de ce sujet Monsieur ? Celui qui consulte les hommes emprunte leurs cerveaux.
  J'implore Allah, Exalté soit-Il, de rendre cette leçon une pratique dans notre vie quotidienne. Ayez l'habitude de consulter, de demander, de voir les opinions des autres, d’écouter l'avis de ceux qui vous entourent. Suivez l'avis des experts, des vertueux et des croyants dans le mariage, le commerce et le voyage. Méfiez- vous de l’entêtement car si lorsqu’on s'obstine, on est piégé par l’erreur et par le mal qu’on commet.

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