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21-11-2024
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Education islamique - Madaredj as-Salikin - Leçon (033-100) : La nuit de la mi- Cha’bâne. Différenciation établie entre l’obéissant et le transgresseur repenti.
   
 
 
Au Nom d’Allah, Le Tout Miséricordieux, Le Très Miséricordieux  
 

Préambule :

  Honorables frères … Nous sommes à la 3ème leçon de la série intitulée “ Madaridj as-Salikin” dans le grade de ceux qui disent : 
  “ C'est Toi [Seul] que nous adorons, et c'est Toi [Seul] dont nous implorons secours.” 
  Mais avant de poursuivre notre sujet et avant d’établir la différenciation entre l'obéissant qui n'a jamais transgressé les ordres d’Allah (Exalté soit-Il) et le désobéissant qui a passé outre les ordres d’Allah puis s'est repenti, avant d’aller plus loin dans la distinction que nous faisons entre ces deux hommes ou ces deux types nous devons faire halte en l'occasion de la nuit de la mi-Cha’bâne alors que nous y sommes. 

 Chers frères, il est certains qu'il y a des croyants pondérés, des croyants qui devancent les autres du fait qu’ils soient toujours les premiers à se conformer aux ordres d’Allah (Exalté soit-Il) et enfin des désobéissants égarés. 
  Donc, un désobéissant, pervers, perdu, égaré, dévoyé, errant … Un croyant, droit … et un troisième qui anticipe les autres et cherche à tout prix à obtenir l'agrément d'Allah, glorifié et exalté soit-Il. 

  L’attitude de ces trois types ont vis-à-vis des occasions religieuses est plutôt distincte. Celui qui est détaché d'Allah, éloigné de Sa méthode, errant loin de Sa religion, noyé dans les péchés, n’est point touché par les occasions religieuses comme la nuit “Du voyage nocturne”, la nuit de la mi- Cha’bâne et la Nuit du Destin, car ce genre de célébrations ne l’attire pas. Il y a un abîme entre lui et le caractère sacré de ces célébrations, alors qu'entre le croyant tempéré et le croyant qui s’évertue, il y a uniquement des positions divergentes au sujet de ces occasions religieuses. 

 Prenons l’exemple du bienfaisant envers ses parents, il les respecte, les honore et se conduit bien envers eux tous les jours, lorsque la fête des mères s’annonce, il ne s’en trouve pas touché puisqu’il vit déjà cette atmosphère. Pour lui, tous les jours sont des fêtes de mère. Il visite ses parents tous les matins, s’enquiert de leurs besoins et leur assure tout ce qu'ils désirent.  
  Quant au négligent, cette occasion lui rappelle son devoir. 
  Mais le croyant persévérant, vit sans cesse la mi-Cha’bâne, tous les jours de l'année représentent pour lui le mois de Ramadan et toutes les nuits de Ramadan lui sont une Nuit du Destin parce qu'il s'est fait de gros efforts pour obtenir la satisfaction d’Allah, glorifié et exalté soit-Il, et a mis toute son énergie et tous ses moyens au service d’Allah (Exalté soit-Il). 
Pour celui qui fait preuve de mesure, ces occasions lui rappellent son devoir, avivent en lui l’envie, augmentent sa science et multiplient ses bonnes actions. 
  Il n'y a pas de doute que la célébration de la Nuit du voyage nocturne et celle de la mi-Cha’bâne ont leur importance dans la religion. Mais chaque fois que l’homme se hausse dans les rangs de la connaissance et de la proximité d’Allah (Exalté soit-Il), il se trouve de plus en plus rapproché du mérite de ces jours qui font l’objet d’un certain nombre de hadiths.
 Tout d'abord, comme je l'ai noté dans ce sermon, les adorations occupent une place très importante auprès d’Allah et nécessitent un prélude. Tout comme nous accomplissons une prière surérogatoire avant la Salât (prière) obligatoire que nous faisons suivre d’une autre prière pour compenser l’imperfection qui y a eu lieu, on dirait que la sunna qui a précédé la Salât obligatoire n’est qu’une préparation alors que celle qui la suit est une compensation de toute défectuosité  ; la question est semblable  aux  pèlerins qui commencent le pèlerinage depuis un emplacement prédéterminé, loin de la Ka'ba, pour se préparer au Hajj (pèlerinage) et à la rencontre de leur Seigneur, glorifié et exalté soit-Il ; par ailleurs, la loi islamique nous a enseigné d’éduquer nos enfants et de les entraîner à la Salât, au jeûne, à la lecture du Coran et à l'amour du Prophète (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam) avant l'âge de puberté afin de les rendre familiers avec ces adorations. Ainsi en est-il pour Ramadan il représente un cours de formation et un entraînement pour l’année à venir. 

   En général, tout homme mène sa vie suivant un certain niveau de compréhension, de foi, de conception, d'obéissance, de dévotion, de Salât, de prière de nuit, de lecture du Coran et de dépenses, mais lorsque Ramadan s’annonce, il est appelé à faire un saut qualitatif depuis ce niveau. Ainsi, le désobéissant est tenu de se repentir, le repentant doit consolider son repentir et celui qui l'a déjà consolidé est appelé à exceller. Il faut accomplir une évolution spécifique durant Ramadan. Je souhaite vivement qu’Allah (Exalté soit-Il) nous dispense d’un problème que certains vivent, qui se définit dans les efforts gigantesques que font les croyants durant ce mois pour revenir à la fin du mois au point de départ, là où ils étaient auparavant. Ils passent toute leur vie à monter et à redescendre, je prie Allah de nous en préserver. 
   Le véritable croyant se hausse pendant le mois de Ramadan et persévère au même niveau pendant toute l'année pour se hausser une autre fois en l'année suivante et ainsi de suite jusqu'à ce qu'il aille à la rencontre d'Allah alors qu'il a atteint un niveau relativement haut.
 Aussi, la première vérité qui s’impose est que, à l'arrivée de Ramadan, nous devons nous appliquer, faire un saut qualitatif et nous y maintenir tous les jours de l'année.

Quel rapport y a-t-il entre la mi-Cha’bâne et Ramadan ? 

  En fait, chers frères, l'être humain doit observer le jeûne pendant les trente jours du mois de Ramadan. Cependant, le passage brusque d’un certain niveau dans les cultes à un niveau supérieur nécessite un entraînement. Point par point, il dessine sa courbe montante qui représente son enthousiasme et tout ce qu'il accomplit pour qu'Allah accepte son jeûne.  Nous sommes en un mois de préparation, un mois d'apprêt pour Ramadan. Aussi, le Prophète (Salla Allahou ‘Alaihi wa Salam) y multipliait-il les invocations, la Salât de jour et de nuit, les bonnes actions et les œuvres charitables.
   A rappeler que la Qibla (direction usuelle prise dans la prière) fut changée de Beit Al-Maqdiss à Jérusalem vers la Ka'ba à la Mecque en cette nuit, celle de la mi-Cha’bân.
   Une question se pose à ce stade : 
   Pourquoi au début de l’Islam, Allah a-t-il donné l’ordre aux Musulmans à travers la Sunna de se diriger dans leur prière vers Jérusalem ? Parce que, d'après un avis personnel, la Ka'ba était entourée d'idoles vénérées par les polythéistes. Si les Musulmans avaient pris cette direction, peut-être que l'adoration des idoles, déniée par le Coran, aurait été confirmée. Cela est, les Musulmans ont reçu l’ordre de se diriger vers Jérusalem en attendant que l'unicité se soit fixée dans la Presqu'île arabe et que les fondements de la foi en Allah se soient consolidés. Une fois que l'unicité se fut raffermie et que les esprits se furent stabilisés, Allah ordonna de prendre la direction de la Ka'ba. 
   Par conséquent, en cette nuit de la mi-Cha’bâne, les versets qui commandaient aux Musulmans de se diriger vers la Mecque se succédèrent. Il se fait qu’en cette nuit, les compagnons du Prophète (Salla Allahou ‘Alaihi wa sallam) accomplissaient la Salât dans une des mosquées de Médine, et aussitôt qu’ils furent informés du changement de la Qibla et, par obéissance à Allah (Exalté soit-Il), ils se conformèrent et se tournèrent vers la Mecque. Il m’est arrivé de visiter cette mosquée où j’ai discerné l’existence des deux Qibla, dont l’une était dirigée vers Beit Al-Maqdiss alors que l’autre était vers la Ka’ba honorée. Lors de ma seconde visite, la première Qibla fut invalidée en faveur de la Ka’ba.
   Donc, si vous évoquez la nuit de la mi-Cha’bâne, rappelez-vous qu’en cette nuit, la Qibla fut changée de Beit al-Maqdiss vers la Maison Sacrée d’Allah.
   Dans les hadiths rapportés par An-Nissa'i, Ussama Ibn Zayd rapporta : “J'ai dit : Ô, Messager d'Allah, je ne t'ai jamais vu observer le jeûne en un mois autant que tu le fais pendant le mois de Cha’bâne. Il (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam) répondit :

((C'est un mois situé entre Rajab et Ramadan que les gens perdent de vue, où les actions sont élevées vers le Seigneur de l’univers et j'aime que mes actions soient élevées alors que je suis à jeun. ))


   Lorsque les Compagnons du Prophète (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam) voyaient le croissant de lune du mois de Cha’bâne, ils se ployaient sur le Coran pour le lire, et les riches parmi eux s’acquittaient de leurs Zakat (aumône obligatoire) pour aider les faibles et les dépourvus à se sustenter durant Ramadan.

   Il nous apparaît d’après ce hadith, que Cha’bâne est un mois de préparation pour Ramadan et que le Prophète (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam) y invoquait son Seigneur.  En raison de quoi, l'invocation qui est un lien direct entre le serviteur et son Seigneur, a été réservée à la nuit de la mi-Cha’bâne.
   Quant à cette invocation qu’on entend souvent : “Ô Allah, si Tu m'as prédestiné, dans la source du Livre, malheureux, déshérité et misérable, efface par Ta grâce mon malheur, ma privation et la parcimonie dans ma subsistance.”, 
   Cette invocation n’est pas fondée et de plus, elle n'a pas été transmise par le Messager d'Allah (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam) ni par ses Compagnons (qu'Allah soit Satisfait d’eux). Nous devons nous tenir aux invocations du Prophète (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam) en sollicitant Allah. 
   L'idée qui avance qu'un tel homme fut créé en tant qu’athée par prédestination sans qu'il n'ait commis de faute et aura l’Enfer pour résidence éternelle, ne fait pas partie du Coran, car Allah (Exalté soit-Il) dit :

( Ceux qui ont associé diront : ( Si Allah avait voulu, nous ne Lui aurions pas donné des associés, nos ancêtres non plus et nous n'aurions rien déclaré interdit. ) Ainsi leurs prédécesseurs traitaient de menteurs (les messagers) jusqu'à ce qu'ils aient goûté Notre rigueur. Dis : ( Avez-vous quelque science à nous produire ? Vous ne suivez que la conjecture et ne faites que mentir )

(Al-'An`âm (LES BESTIAUX) : 148)

L’homme dispose du libre arbitre :

   A la lecture du Coran en entier, nous déduisons que l'être humain dispose d’une liberté entière lui permettant d’agir suivant sa propre volonté :

( Et dis : ( La vérité émane de votre Seigneur ). Quiconque le veut, qu'il croie, quiconque le veut qu'il mécroie ). Nous avons préparé pour les injustes un Feu dont les flammes les cernent. Et s'ils implorent à boire on les abreuvera d'une eau comme du métal fondu brûlant les visages. Quelle mauvaise boisson et quelle détestable demeure !)

(Al-Kahf (LA CAVERNE) : 29)

( Nous l'avons guidé dans le chemin, - qu'il soit reconnaissant ou ingrat - )

(Al-'Insân (L'HOMME) : 3)

( A chacun des rangs (des récompenses) selon ses œuvres. Or ton Seigneur n'est pas inattentif à ce qu'ils font. )

(Al-'An`âm (LES BESTIAUX) : 132)

( A chacun une orientation vers laquelle il se tourne. Rivalisez donc dans les bonnes œuvres. Où que vous soyez, Allah vous ramènera tous vers Lui, car Allah est, certes Omnipotent. )

(Al-Baqara (LA VACHE) : 148)

   Certains ont même dit que “ la promulgation d'un ordre entraîne éventuellement le choix”.
   Peut-on concevoir qu'un chemin soit tracé d’une largeur de 60 centimètres, juste de la carrure d'un homme qui en frôle les bordures en le traversant et qu'on lui dise “longez le côté droit de la route.” Quelle droite peut-il prendre s'il peut à peine aller de l'avant ? C'est un point assez subtil : Dès qu'il y a un ordre ou une interdiction, il y a un choix. 
   L'Imam Al-Hassan (qu'Allah soit Satisfait de lui) dit : “Si Allah oblige Ses serviteurs à l'obéissance, la rétribution sera vaine ; s'Il les oblige à la désobéissance, le châtiment sera vain et s'Il les néglige, la promesse et la menace seront vaines et de plus, traduiront l’impuissance divine, (à Allah ne plaise).

   Un homme demanda à Ali : “Est-ce que le chemin que nous avons suivi en direction de la Syrie était une prédestination d'Allah ?” “Gare à toi, lui répondit Ali, si c'était une sentence obligatoire ou une prédestination contraignante, la promesse et la menace seraient vaines et la rétribution et la punition seraient annulées. Allah donne des ordres à Ses serviteurs en leur laissant le libre choix, leur interdit par avertissement, les charge légèrement et pas lourdement et donne beaucoup pour le peu. Il n'a pas été désobéi en vaincu, n'a pas été obéi contre Son gré, n'a pas envoyé les prophètes par mégarde et n'a pas révélé les Livres pour s'amuser.”

   L’homme agit par libre arbitre. Vous connaissez le hadith rapporté dans les traditions qui raconte qu'un homme, pris en consommant de l'alcool, fut amené devant le Prince des croyants Omar Ibn Al-Khattab pour qu’il lui inflige le châtiment légal prescrit. L'homme voulut s'excuser en prétendant que c'était Allah qui le lui avait prédestiné alors Omar lui infligea une double punition d’une part pour avoir consommé de l'alcool et d’autre part, pour avoir fait préjudice à Allah. Il dit à l'homme : “Gare à toi, la prédestination d'Allah ne t'a pas tiré du libre arbitre vers l'obligation.”

Le regret des fautes est déjà un signe du libre arbitre :

   A la lecture de l'honorable Coran, nous remarquons que la plupart des versets montrent que l'incroyant regrette son incroyance :

( … afin que je fasse du bien dans ce que je délaissais ). Non, c'est simplement une parole qu'il dit. Derrière eux, cependant, il y a une barrière, jusqu'au jour où ils seront ressuscités )

(Al-Mou'minoûn (LES CROYANTS) : 100)

( … avant qu'une âme ne dise : ( Malheur à moi pour mes manquements envers Allah. Car j'ai été certes, parmi les railleurs )

(Az-Zoumar (LES GROUPES) : 56)

( Le jour où l'injuste se mordra les deux mains et dira : ([Hélas pour moi!] Si seulement j'avais suivi chemin avec le Messager ! ... )

(Al-Fourqân (LE DISCERNEMENT) : 27)

( Il dira : ( Hélas ! Que n'ai-je fait du bien pour ma vie future !)

(AL-FAJR (L'AUBE) : 24)

  Tous ces versets certifient le regret de l'incroyant pour ses mauvaises actions et ses désobéissances. Serait-il concevable qu'il les ait regrettées s'il y avait été obligé ? 

L’homme est à la fois guidé par le destin et dispose du libre arbitre :

   En lisant le Coran vous avez le pressentiment que vous êtes libre de choisir dans la limite des charges que vous avez à assumer. Libre en certaines questions et prédestinés en certaines autres. Vous ne choisissez pas vos parents, vous ne choisissez pas d'être nés en un certain endroit, d'une certaine famille, dans une certaine classe avec un certain physique et un certain héritage. Vous êtes prédestinés en tout cela et vous n’avez pas à rendre des comptes là-dessus, même si vous êtes laid ou beau, faible ou fort, de petite ou de grande taille, intelligent ou peu intelligent, riche ou pauvre … Vous avez gagné ces attributs sans aucun effort de votre part, vous n'en êtes pas responsables et vous n'en rendrez absolument pas compte. Vous êtes uniquement libre en ce dont vous avez été chargé et la preuve :

( Allah n'impose à aucune âme une charge supérieure à sa capacité. Elle sera récompensée du bien qu'elle aura fait, punie du mal qu'elle aura fait. Seigneur, ne nous châtie pas s'il nous arrive d'oublier ou de commettre une erreur. Seigneur ! Ne nous charge pas d'un fardeau lourd comme Tu as chargé ceux qui vécurent avant nous. Seigneur ! Ne nous impose pas ce que nous ne pouvons supporter, efface nos fautes, pardonne-nous et fais nous miséricorde. Tu es Notre Maître, accorde-nous donc la victoire sur les peuples infidèles. )

(Al-Baqara (LA VACHE) : 286)

   Qu'est-ce que c'est que le gain ? Le gain s’incarne dans l'élan qui vous pousse à vous conformer aux ordres d’Allah, alors que lorsque vous commettez des désobéissances, vous ne faites qu’acquérir la punition.

( Elle sera récompensée du bien qu'elle aura fait, punie du mal qu'elle aura fait. )

(Al-Baqara (LA VACHE) : 286)

  D'une façon ou d'une autre, il y a un élément de votre part qui détermine votre destin. Votre bien est enraciné en vous et votre mal vient de vous c'est-à-dire que le paradis est une grâce pure et l'enfer est de l'équité pure. Vous n’entrerez au paradis que par la grâce d'Allah et par Sa générosité mais si quelqu’un a l’enfer pour résidence éternelle, cela sera par ses actions lamentables, son mauvais choix et les conséquences qui en découlent.
   Sur ce, vous ne devez pas formuler des invocations qui ne sont pas conformes au Coran ou à la tradition du Prophète (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam). Engagez-vous à invoquer Allah (Exalté soit-Il) en utilisant les paroles qui nous sont parvenues du Prophète (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam). Il a donné des explications précises, il a tiré les choses au clair en nous fournissant des détails. Nous concevons de ses invocations que l'être humain recevra son gain et subira ses acquisitions. 

( Elle sera récompensée du bien qu'elle aura fait, punie du mal qu'elle aura fait. )

(Al-Baqara (LA VACHE) : 286)

  Mais, faites attention, un détail assez délicat : ce qui vous a été prédestiné avant votre existence sur terre est dans votre avantage et ce que vous subissez après votre existence sera le prix de votre choix. 
  Ce qui vous a été prédestiné avant votre existence est dans votre avantage, le fait d’être né de tels parents, d’avoir eu certains traits, certaines caractéristiques, certaines compétences… Ces détails ont devancé votre naissance, ils sont dans votre profit, et vous n'auriez pu acquérir de meilleur que ce dont Allah vous a pourvu comme le dit l'imam Al-Ghazali. Mais après votre existence en ce monde, si vous agissez bien, si vous choisissez d’obéir à Allah vous serez guidé dans le bon chemin dans ce monde et dans celui de l'au-delà, mais si vous choisissez de désobéir, vous aurez à en payer la facture, au sens que vous recevrez une discipline pour le choix que vous avez fait, vous payerez pour votre faute, vous aurez à freiner quelque part, bref, vous serez réprimé. Ce qui vous arrive durant votre existence sur terre, est le prix de votre choix, ce sera une rétribution ou alors une punition. Ayez la certitude que le choix qui vous a été fait avant votre existence est dans votre intérêt. Alors que le choix qui a suivi votre existence sur terre sera une facture à payer en compensation de votre choix.
  Le verset suivant traduit une finesse dans le choix des expressions linguistiques employées pour exprimer la négation :

( Est-ce que ne leur est pas parvenue l'histoire de ceux qui les ont précédés : le peuple de Noé, des `Aad, des Thamûd, d'Abraham, des gens de Madyan, et des Villes renversées ? Leurs messagers leur avaient apporté des preuves évidentes. Ce ne fut pas Allah qui leur fit du tort, mais ils se firent du tort à eux-mêmes. )

(At-Tawba (LE DESAVEU ou LE REPENTIR) : 70)

  Dans ce verset, Allah, glorifié et exalté soit-Il, n'a pas dénié l'injustice à Son sujet mais tout ce qui entoure l'injustice. Allah, glorifié et exalté soit-Il, ne cherche pas à opprimer ses serviteurs, Il n'accepte pas cela, ne l'ordonne pas et ne le pratique pas non plus à l’égard de Ses serviteurs. 
  Je vous avais cité précédemment cet exemple : il y a une grande différence entre dire “Un tel n'a pas volé l'argent ” et “un tel n'aurait pas pu voler l'argent”.  La première expression nie l'incident, la deuxième exclut le principe du vol chez cette personne.. .cela n'est pas dans sa nature, ni dans son caractère, ni dans sa position, elle ne le voudra pas ne l'acceptera pas, ne l’admettra pas, n’engagera personne non plus à commettre le vol. Elle désavoue toutes ces attitudes. Aussi, si Allah dit :

( Ce ne fut pas Allah qui leur fit du tort )

 Il dit :

( N'as-tu pas vu ceux-là qui se déclarent purs ? Mais c'est Allah qui purifie qui Il veut ; et ils ne seront point lésés, fût-ce d'un brin de noyau de datte. )

(An-Nisâa' (LES FEMMES) : 49)

( Et quiconque, homme ou femme, fait de bonnes œuvres, tout en étant croyant... les voilà ceux qui entreront au Paradis ; et on ne leur fera aucune injustice, fût-ce d'un creux de noyau de datte. )

(An-Nisâa' (LES FEMMES) : 124)

  Nous trouvons dans un hadith Qudussy :

(( Pas d'injustice aujourd'hui, Je Me suis défendu l'injustice et Je l'ai interdite entre vous, ne vous faites pas préjudice les uns les autres. ))

  Les versets et les honorables hadiths Qudussy sont donc clairs et prouvent absolument qu'Allah, glorifié et exalté soit-Il, est loin d’infliger une injustice à Ses serviteurs :

( Quiconque fait un bien fût-ce du poids d'un atome, le verra * et quiconque fait un mal fût-ce du poids d'un atome, le verra. )

(Az-Zalzala (LA SECOUSSE) : 8)

   Lorsqu'un bédouin demanda au Prophète :

(( Conseille-moi succinctement, le Prophète (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam) lui récita le verset :

( Quiconque fait un bien fût-ce du poids d'un atome, le verra * et quiconque fait un mal fût-ce du poids d'un atome, le verra )

   Le Bédouin lui dit :

(( Cela me suffit.” Et le Prophète (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam) de commenter : “L'homme en a saisi le sens. ))

Le mois de Cha’bâne est un entraînement pour Ramadan :

   Retournons à la nuit de la mi-Cha’bâne qui est de prime abord, une préparation de l’âme pour accueillir Ramadan, le mois du jeûne en étant en pleine forme ,en essayant de se rapprocher d'Allah pour obtenir Sa Satisfaction.  L’évènement majestueux, l’évènement sacré nécessite un prélude, contrairement au fait futile qui passe inaperçu. Il s’agit du mois de Ramadan et il se peut qu'Allah nous affranchisse du feu, que nous atteignions un rang supérieur à celui que nous vivons à présent, en passant d'un degré à un autre, d'une position à une autre, d’une valeur vers d'autres, d'une intention vers une autre, d'une perspective vers une autre. Tant que ce mois peut être la cause de votre ascension, il lui faut un prélude qui est le mois de Cha’bâne qui comprendra le jeûne, l'aumône, la lecture du Coran et les bonnes œuvres. 
   Concrètement traduit, la question est pareille à un trajet entre deux points que vous cherchez à parcourir à une grande vitesse, vous devez commencer à accélérer avant le point de départ. Si vous commencez exactement au point de départ, vous perdrez beaucoup de temps pour parvenir à la vitesse voulue. Autrement dit, si vous désirez parcourir le trajet entre A et B, vous êtes censé démarrer bien avant le point A. D'une façon ou d'une autre, l’entraînement pour le mois de Ramadan commence depuis Cha’bâne. 

L'invocation :

   Le Prophète (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam) invoquait Allah en ce mois éminent. J'ai souvent mentionné dans les sermons du vendredi que le Coran comprend treize versets qui incluent le terme “dis” :

( Ils t'interrogent sur les nouvelles lunes – Dis : ( Elles servent aux gens pour compter le temps, et aussi pour le Hajj [pèlerinage]. Et ce n'est pas un acte de bienfaisance que de rentrer chez vous par l'arrière des maisons. Mais la bonté pieuse consiste à craindre Allah. Entrez donc dans les maisons par leurs portes. Et craignez Allah, afin que vous réussissiez ! )

(Al-Baqara (LA VACHE) : 189)

( Ils t'interrogent sur le vin et les jeux de hasard. Dis : ( Dans les deux il y a un grand péché et quelques avantages pour les gens ; mais dans les deux, le péché est plus grand que l'utilité ). Et ils t'interrogent : ( Que doit-on dépenser (en charité) ?) Dis : ( L'excédent de vos biens. ) Ainsi, Allah vous explique Ses versets afin que vous méditiez )

(Al-Baqara (LA VACHE) : 219)

( Et ils t'interrogent sur la menstruation des femmes. – Dis : ( C'est un mal. Eloignez-vous donc des femmes pendant les menstrues, et ne les approchez que quand elles sont pures. Quand elles se sont purifiées, alors cohabitez avec elles suivant les prescriptions d'Allah car Allah aime ceux qui se repentent, et Il aime ceux qui se purifient )

(Al-Baqara (LA VACHE) : 222)

   Treize versets dans le Coran comportent cette formule à part un seul : 

( Et quand Mes serviteurs t’interrogent sur Moi... alors Je suis tout proche : Je réponds à l’appel de celui qui Me prie quand il Me prie. Qu’ils répondent à Mon appel, et qu’ils croient en Moi, afin qu’ils soient bien guidés )

(Al-Baqara (LA VACHE) : 186

   En ouvrant le Recueil de l'Index du Coran, vous y trouverez treize versets contenant…

( ils t'interrogent )

  Tous ces versets sont suivis de l’ordre :

 ( Dis )

  … à part un seul verset où ce mot n'est pas cité. C'est celui qui dit :

( Et quand Mes serviteurs t'interrogent sur Moi, alors Je suis tout proche )

(Al-Baqara (LA VACHE) : 186)

   Les savants expliquent que l'omission de ce terme dans le verset est recherchée, cette omission signifie qu'il n'y a pas d'écran entre Allah et Son serviteur ni de médiateurs. L'invocation est un moyen de communication directe. Vous possédez donc une arme efficace, car vous pouvez invoquer Allah, alors que vous ne pouvez-vous introduire chez une personne de quelque importance sans avoir obtenu la permission deux semaines plus tôt et sans attendre des heures à sa porte. Mais Allah, glorifié et exalté soit-Il, dit :

( Et quand Mes serviteurs t'interrogent sur Moi… alors Je suis tout proche. )

Lien entre certaines paroles d’Allah :

   En effet, il existe un lien entre les paroles d’Allah…

( Et quand Mes serviteurs t'interrogent sur Moi… )

(Al-Baqara (LA VACHE) : 186)

… et les paroles :

( Quiconque, donc, espère rencontrer son Seigneur … )

(Al-Kahf (LA CAVERNE) : 110)

   Allah (Exalté soit-Il) dit également : 

( Dis : ( Je suis en fait un être humain comme vous. Il m'a été révélé que votre Dieu est un Dieu unique ! Quiconque, donc, espère rencontrer son Seigneur, qu'il fasse de bonnes actions et qu'il n'associe dans son adoration aucun autre à son Seigneur )

(Al-Kahf (LA CAVERNE) : 110)

  Ces deux versets sont hors de prix. Ils signifient que si vous voulez communiquer avec Allah, glorifié et exalté soit-Il, faites de bonnes actions, allez dans une des maisons d’Allah sur terre et accomplissez-y deux Rak'a (unités de prière) et observez comment Allah, glorifié et exalté soit-Il, se révèlera à votre cœur, observez les larmes qui tomberont et le bonheur que vous vivrez. C'est le sens du verset mentionné.

  J'ai dit au sujet de ce verset…

( Et quand Mes serviteurs t'interrogent sur Moi... )


   … que l'objet de votre demande révèle votre personnalité. Est-ce que vous demandez des affaires matérielles, des maisons, des femmes et des gains de ce monde ici-bas ou bien vous vous informez sur la façon de vous rapprocher d'Allah, d’obtenir Son agrément, de Lui obéir, de gagner Son Amour ?

   Par moments, certaines personnes invoquent Allah à voix haute, en criant et en faisant beaucoup de bruit, les mains levées au ciel avec des paroles bien arrangées, bien rythmées, éloquentes bien qu'Allah ait dit au sujet de Zacharie : 

( Lorsqu'il invoqua son Seigneur d'une invocation secrète )

(Maryam (MARIE) : 3)

   Vous pouvez invoquer Allah discrètement, sans remuer les lèvres. L'invocation est une arme précieuse dont vous disposez. Pour réussir à rencontrer une personne d'un pouvoir médiocre vous devez fournir un effort intense, alors qu'avec Allah, exalté soit-Il, il vous suffit de dire : “Ô Seigneur” pour qu’Il vous réponde : “ Oui, Mon serviteur, demandez et vous serez exaucé.” Le hadith suivant mérite un arrêt attentif :

(( D’après Abou Houraïra : “Le Messager d'Allah (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam) dit : “Allah accorde un délai jusqu'à la fin du premier tiers de la nuit où Il descend au ciel terrestre et dit : “Y a-t-il quelqu'un qui demande pardon ? ? Y a-t-il un repentant ? Y a-t-il quelqu'un qui a une requête ? Y a-t-il quelqu'un qui invoque … et cela jusqu'à l'aube. ))

(Moslim)

  A savoir que lorsque vous dîtes en cours de Salât : “Allah entend celui qui Le loue ), sachez qu’Allah vous entend effectivement, vous devez continuer en disant “Ô Allah, à vous les louanges, le remerciement et la grâce … des louanges nombreuses, bonnes et bénies.”

La nuit de la mi-Cha’bâne :

   En évoquant la sollicitation durant la nuit de la mi-Cha’bâne, sa valeur et le fait qu’elle constitue une arme à la disposition du croyant quelqu’un pourrait se dire : “Ô Seigneur, les Musulmans T'invoquent dans toutes les occasions religieuses et sociales, au terme de toute Salât qu’ils accomplissent, durant leurs sermons, leurs discours, leurs cérémonies, la conclusion des contrats de mariage ainsi que durant les évènements affligeants qui les touchent… de détruire leurs ennemis, de … , de... et de … sans que Vous les exauciez. 
   La réponse à cette question se trouve dans ce verset :

( Et quand Mes serviteurs t'interrogent sur Moi... alors Je suis tout proche )

  L'invocation peut devenir une conduite ou une habitude dénuée de tout sens car il arrive souvent que celui qui invoque et celui qui entend les invocations soient aussi distraits l’un que l’autre et aient l'esprit ailleurs.

( Je réponds à l'appel de celui qui Me prie quand il Me prie. )

(Al-Baqara (LA VACHE) : 186)

   En d’autres termes, Allah (Exalté soit-Il) pose la sincérité comme condition dans ce verset : S’il Me sollicite sincèrement. Hélas, il me sollicite en comptant sur telle personne ou telle autre, ou alors il Me sollicite en comptant sur sa propre fortune, sur son prestige, son parent, ou sur autre chose. Mais s’il Me sollicite en toute bonne foi, Je l’exaucerai. 

 Allah (Exalté soit-Il) nous apprend à quelles conditions Il nous comblera et nous donnera satisfaction, Il dit : 

( Et quand Mes serviteurs t'interrogent sur Moi... alors Je suis tout proche : Je réponds à l'appel de celui qui Me prie quand il Me prie. Qu'ils répondent à Mon appel, et qu'ils croient en Moi, afin qu'ils soient bien guidés )

(Al-Baqara (LA VACHE) : 186)

   Si vous croyez en Lui et si vous vous conformez à Ses Ordres, Il vous exaucera. Ce verset énonce une loi de l'invocation. Ayez foi en Lui, mettez Ses Ordres à exécution puis implorez-Le.
   Si je vous parle de l'invocation de la nuit de la mi- Cha’bâne, c'est que l'invocation est la substance de l'adoration. L’homme peut prier, jeûner, accomplir le pèlerinage, donner l'aumône, accomplir de bonnes actions et se tenir sur le droit chemin jusqu’à pouvoir communiquer avec Allah. En bref, la communication avec Allah représente l’essence de la cause parce que le Prophète (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam) dit : 

(( L'invocation est la substance de l'adoration.)) 

At-Tirmidhi dans ses Sunans.

   Soit dit, le degré de communication le plus intense se manifeste lorsque vous êtes en difficulté appelant Allah au secours, appelant Allah chaudement et avec insistance. Ce qui explique le hadith du Prophète (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam) :
   ( D'après Anas Ibn Malek : “Le Prophète (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam) dit :

(( L'invocation est la substance de l'adoration. ))

At-Tirmidhi dans ses Sunans.

  ( D'après Abou Houraïra, le Prophète ( Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam) dit : 

(( Rien n'est aussi précieux pour Allah que l'invocation.))

At-Tirmidhi dans ses Sunans

   Rien n’est aussi précieux pour Allah (Exalté soit-Il) que l’invocation.
   Or, ce qu’il y a de plus beau sont ces paroles d'Allah (glorifié et exalté soit-Il) :

( Dis : ( Mon Seigneur ne se souciera pas de vous sans votre prière ; mais vous avez démenti (le Prophète). Votre [châtiment] sera inévitable et permanent. )

(Al-Fourqân (LE DISCERNEMENT) : 77)

  Ce verset signifie que si vous ne vous adressez pas par vos invocations à Allah vous serez délaissés.
  Par conséquent, l'invocation est un signe de foi. Vous invoquez, donc Allah existe pour vous, vous avez la certitude qu'Il vous exaucera, qu'Il est Puissant, qu'Il est là, qu'Il vous entend et qu'il est Miséricordieux. Il vous a invité à L'invoquer et votre invocation est une preuve de votre foi en Lui. 

( Mon Seigneur ne se souciera pas de vous sans votre prière ; mais vous avez, démenti (le Prophète). Votre [châtiment] sera inévitable et permanent )

(Al-Fourqân (LE DISCERNEMENT) : 77)

Leçon 33 de la série de Madaredj as-Salikin dans le grade de ceux qui disent : “ C'est Toi [Seul] que nous adorons, et c'est Toi [Seul] dont nous implorons secours.”

Différenciation établie entre l’obéissant et le transgresseur repenti :


   Nous reprenons notre leçon prévue qui porte sur les dires de certains savants quant au  rang prioritaire du serviteur obéissant qui n'a pas contrevenu aux Ordres d’Allah (Exalté soit-Il) sur le rang de celui qui a désobéi puis s'est repenti. Les savants sont en conflit à ce sujet et présentent leurs arguments. 
   Certains pensent que le premier occupe un rang supérieur à celui de l’autre du fait qu’il n’a jamais pensé à violer les Ordres d’Allah (Exalté soit-Il).
   Il n’a jamais outrepassé les Ordres d’Allah alors que l’autre a désobéi puis s’est repenti.
   En principe, celui qui n’a pas transgressé les Ordres d’Allah (Exalté soit-Il) est meilleur que celui qui a désobéi puis s’est repenti. Celui qui a désobéi a passé une partie de sa vie dans l’insoumission, n’a jamais communiqué avec Allah (Exalté soit-Il), voilà pourquoi il est en perte. 
   Alors que l’autre n’a pas transgressé les Ordres, a passé sa vie dans la soumission à Allah, a tiré bénéfice de son temps, de ses bonnes œuvres, et de sa communication avec Allah (Exalté soit-il). Du coup, la première personne dépasse par son rang la seconde.  Lors de sa désobéissance, le désobéissant est abhorré par Allah, glorifié et exalté soit-Il, alors que l'obéissant est aimé d’Allah. 
   De ce fait, l’écart est assez important entre le fait passer son temps dans l'exécration d'Allah ou dans l’obéissance à Allah. Il convient de savoir que le repentir du désobéissant n'est pas sûr.     Si Allah le corrige par un malheur, il se peut qu'il se ressaisisse ou pas, profite ou pas. La désobéissance est somme tout une aventure, voire, un jeu de hasard dangereux. 
  Qui peut garantir le repentir d’un certain péché ? Il y en a qui persistent dans la désobéissance jusqu'à la mort.
  Ce qui revient à dire que l'obéissant vit paisiblement, protégé par une enceinte protectrice, tandis que le désobéissant mène une vie d’aventure dans une enceinte pleine de trous par où Satan peut pénétrer et lui gâter sa paix, sa sérénité et son approche d'Allah.

La désobéissance découle de l'ignorance :

  Un point assez fin : Les Compagnons du Messager d'Allah (bénédictions et paix sur lui) ont convenu à l’unanimité à l’idée que la désobéissance provient de l'ignorance. Vous ne pouvez désobéir à Allah sans être qualifié d’ignorant.

(( Masrouq dit : “Il suffit à l'être comme science de craindre Allah et il suffit à l'être comme ignorance d'admirer sa propre science. ))

(Ad-Daramy dans ses Sunan (hadiths))

   Quel que soit le degré de votre science, vous serez assez loin de connaître Allah tant que vous êtes désobéissant. 
   Le critère qui distingue votre science est jugé suivant votre obéissance. Votre éloquence, votre affectation, les réponses que vous fournissez à toutes les questions ne peuvent en aucun cas servir à juger la valeur de votre science réelle qui vous sauvera le Jour de la Résurrection. 
   C'est pourquoi les Compagnons du Messager d'Allah (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam) ont consenti à admettre que la désobéissance émane de l'ignorance laquelle est de deux sortes : Une ignorance de science et une ignorance de comportement. 

L’ignorance est de deux types :

   Lorsque l’homme dévie du droit chemin il fait preuve de sottise ; lorsqu'il commet une faute, il fait preuve d’ignorance. C'est ainsi que le plus grand ennemi de l'Homme s’avère être l'ignorance. Allah, glorifié et exalté soit-Il, dit :

( Restez dans vos foyers ; et ne vous exhibez pas à la manière des femmes d'avant l'Islam (Jâhiliyah). Accomplissez la Salât, acquittez la Zakât et obéissez à Allah et à Son messager. Allah ne veut que vous débarrasser de toute souillure, ô gens de la maison [du prophète], et veut vous purifier pleinement. )

(Al-'Ahzâb (LES COALISES) : 33)

   La première ignorance est la faute commise fortuitement ; celle-ci peut dans un deuxième temps, conduire à la faute projetée et commise intentionnellement … laquelle mène à la déviation proprement dite. 
   Donc en se gardant de désobéir, Satan perd tout espoir de vous faire dévier mais si par contre vous faites le premier pas dans la voie de la désobéissance, vous frayerez la voie à votre ennemi initial qui n’est autre que Satan, qui vous incite à commettre un surplus de fautes. 

  L'important est que la désobéissance doit être expiée soit par une grande bonne œuvre, soit par un malheur qui survient,  soit par le supplice du tombeau, soit par les affres de la mort ou le châtiment de l'enfer.
  Ces désobéissances comme le Prophète (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam) l'a dit d'après son Seigneur : 

(( Par Ma majesté et par Ma Puissance, Je ne ravirai l'âme de Mon serviteur, alors que J'aime lui faire miséricorde, sans lui faire subir une calamité pour chaque péché commis, une maladie dans son corps, de la parcimonie dans sa subsistance ou encore un malheur qui touche ses enfants ou ses biens, jusqu'à ce que je parvienne au plus petit particule (de péché). S'il lui en reste encore quelque chose (des péchés), Je lui renforce la dose des affres de la mort jusqu'à ce qu'il vienne à Ma rencontre aussi pur que le jour où sa mère le mit au monde.))

   Dans une prochaine leçon, nous parlerons, si Allah le veut, du mérite de celui qui tombe dans une dérogation puis se repentit à Allah, et se voit pardonné. Nous mettrons l’accent sur le repentir accepté et sur la miséricorde qu’Allah lui fait pour que la situation s'équilibre. Si quelqu'un ne commet jamais de fautes cela est très beau, mais s'il en commet et se repent il sera gagnant auprès d’Allah, glorifié et exalté soit-Il, qui est heureux du repentir de Son serviteur. 
   Des fois -et c’est à Allah Seul le qualificatif suprême- il peut y avoir dans une même famille, un jeune homme qui réussit dans ses études et un autre fortement dévoyé. Les parents deviennent familiers avec le succès de l'obéissant mais ils ressentent un bonheur illimité si le dévoyé se met sur le droit chemin.

(( Allah est d’autant plus heureux du repentir de Son serviteur que celui qui a trouvé sa monture en plein désert après l’avoir perdue, que la femme stérile qui a enfin donné naissance à un enfant ou que l'assoiffé qui est parvenu à une source d'eau. ))

   A la vue d'une captive qui, retrouvant son enfant, accourut vers lui et le mit sur son sein, le Prophète (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam) dit :

(( Allah est d’autant plus heureux du repentir de Son serviteur que cette mère qui a retrouvé son enfant.))

   De nombreux hadiths certifient ce sens. 

   De toute façon, à la prochaine leçon, nous parlerons de la Salât durant la nuit de la mi-Cha’bâne et l’on multipliera les Adhkaar, les invocations, et la Salât. 
   Certains savants ont affirmé que la Salât accomplie avant celle de l'aube suffit à la place de celle en pleine nuit et, un peu de Coran en plus, font de vous un de ceux qui ont répondu à Allah et à Son messager et ont passé la nuit de la mi-Cha’bâne en adoration.

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