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02-05-2024
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La Biographie-Des Hommes autour du Messager d’Allah -Leçon (35-50) : Salmân Al-Farisi.
   
 
 
Au Nom d’Allah, Le Tout Miséricordieux, Le Très Miséricordieux  
 

Quel est le jugement le plus rationnel à propos de l’homme, est-il un être inopérant ou efficace ?

  Nous voici chers frères, à la leçon cinquante trois de l’ensemble des leçons portant sur la biographie des compagnons du Messager d’Allah (qu’Allah soit satisfait d’eux). Salmân al-Farisi est notre compagnon aujourd’hui. Le Messager d’Allah, Salla Allahou Alaihi wa Sallam, a dit à son sujet :

((Salmân est des nôtres, nous autres la famille du Messager d’Allah, et je m’annonce être le grand-père de tout dévot, serait-il un serviteur Éthiopien))

Rapporté par les Imams et cité dans les livres de nos prédécesseurs.

  Il va sans dire que certains parmi vous sinon la majorité ont déjà une idée préalable de l’histoire que nous allons relater ci-après ou du moins en connaissent les grandes lignes ; cependant, il nous faut commencer par une présentation afin de bien assimiler la portée de cette histoire.
  On entend des fois quelqu’un dire que l’homme est sous l’emprise du milieu au sein duquel il vit ou des circonstances qui l’entourent, ou bien qu’il est une reproduction de sa mère ou de son père, ou encore qu’il est soumis au niveau de son intelligence, comme s’il était quelqu’un d’inefficace, d’indolent qui subit l’influence des évènements ou du type de sciences qu’il a acquises. Ainsi décrit, l’homme sera semblable à une balle qui dévale la pente raide et se fige au pied du chemin montant ; or, la vérité est tout à fait différente.
  Loin d’être une créature inopérante, l’homme une créature efficace. S’il le souhaite, l’homme peut outrepasser tous les obstacles ; s’il insiste à parvenir à une fin quelconque, il est capable de réduire à néant tous les problèmes qui lui entravent son chemin. Au fond, ce sont les fainéants, les négligents et les indisciplinés qui approuvent la théorie qui conçoit que l’homme est une créature inopérante, en présentant comme arguments : « les circonstances dans lesquelles je vis sont pénibles, le milieu dans lequel j’ai été éduqué est abominable, ou bien j’ai reçu une éducation médiocre, ou encore je n’ai pas poursuivi mes études… » Il prétend que tous les vices qui le submergent proviennent du monde extérieur pour avoir la conscience en paix.

 En réalité, l’homme est une créature efficace. En parlant de l’eau, on peut dire qu’elle est une substance liquide inopérante, si on la verse dans une vallée elle coule vers le bas, si on la verse dans une surface plane, elle se rassemble horizontalement, sous l’effet du soleil, elle se vaporise … autrement dit, l’eau est contrôlée par certaines lois, c’est pourquoi on dit que l’eau est une substance inopérante. Quant à l’homme, il agit contrairement à son bien-être, il peut abattre toutes les disgrâces de son milieu, franchir toutes les barrières qui lui barrent son itinéraire. Si l’homme n’était pas cette créature efficiente, il ne serait pas comblé ; s’il n’était pas efficace comme en sont persuadés certains gens, il perdrait de sa valeur et serait semblable aux objets matériels figés qui sont assujettis aux lois et aux données. Ce qui a poussé certains hommes de lettres à dire : « la décision que prend l’homme à propos de son futur ne peut être révoquée au fil des jours si elle émane d’une volonté ferme et d’une foi profonde. »
  Peut-on concevoir qu’un homme apprenne à lire et à écrire à l’âge de 55 ans ? Bien évidemment, s’il est doué d’énergie et de clairvoyance. Peut-on penser que ce même homme apprenne le Coran en entier et se mette en quête d’acquérir les sciences légales ? Qu’à sa mort, ce même homme occupait le poste de Cheikh de l’Azhar ? Oui, cela s’est réellement produit à l’Azhar, cette personne est morte à 96 ans après avoir atteint le degré religieux le plus éminent en Égypte.
  Si l’homme décide d’acquérir un objet, aucune force sur terre ne peut l’en empêcher, puisqu’Allah, exalté soit-Il, en le créant le pourvoit de sincérité, puis lui dit :

((Ô mon serviteur, demande-moi ce que tu veux et Je t’exaucerai))

  Allah, exalté soit-Il, dit :

((Nous accordons abondamment à tous, ceux-ci comme ceux-là, des dons de ton Seigneur. Et les dons de ton Seigneur ne sont refusés [à personne])).

AL-ISRA< (LE VOYAGE NOCTURNE) : 20

  Allah, exalté soit-Il, ne s’intéresse guère aux gens qui se limitent à formuler des souhaits. Allah, exalté soit-Il, aime avoir à traiter avec les gens sincères. Sache cher frère, qu’en faisant preuve de franchise et de loyauté Allah, exalté soit-Il, comblera tes vœux.
  Il serait profitable de citer un exemple tiré du monde de l’agriculture : nous répartissons 100 graines entre 100 cultivateurs, puis nous observons leur culture de près. Que nous faut-il déduire en constatant que 90 graines ont mal poussé et n’ont pas donné le fruit auquel nous nous attendions, que les feuilles ont jauni, que leur tige est devenue faible, alors que chez les dix autres cultivateurs, les graines ont bien poussé. Dirions-nous que le problème réside chez le cultivateur ou dans la graine ? Dirions-nous que la graine est à l’origine, mauvaise ? Ceci est impensable. Puisque les 10 autres graines ont bien poussé et ont donné des fruits. Ce qui explique que ces 10 cultivateurs ont travaillé sans répit en soignant cette graine ; par conséquent ces dix cultivateurs offrent une preuve évidente contre les 90 autres. La graine est bonne mais certains des cultivateurs ont travaillé consciencieusement alors que d’autres ont négligé leur travail et n’ont pas été à la hauteur de la responsabilité qui leur a été assumée.
  Ceci dit, si la majorité des gens sont négligents, dira-t-on que l’homme est inopérant ?

D’où vient Salmân al-Farisi ?

Est-ce que son père appartenait au rang de la noblesse

et comment étaient ses rapports avec son père ?

  Rien dans la personnalité de Salmân al-Farisi ne prévoit qu’il sera un jour, guidé dans le droit chemin. Nous avons pris l’habitude en évoquant la biographie d’un compagnon majestueux, de le laisser raconter son propre histoire, car elle se fait plus convaincante. Salmân al-Farisi est un jeune perse des habitants d’Asbahane, plus précisément d’un village appelé « Jayyane » ; Salmân raconte son histoire :
  ((J’étais un jeune perse, des habitants d’Asbahane)).

 Permettez-moi de raconter un petit évènement à ce niveau qui peut avoir un rapport avec l’histoire de ce noble compagnon. Nous sommes partis en Iran pendant l’un de nos déplacements, nous avions pris l’avion qui a survolé la ville à une hauteur de 1000 kilomètres jusqu’à être arrivés à une ville qui s’appelle Mash-had, de là, nous avions visité un village aux alentours de cette ville appelé Taus, laquelle est la ville natale de l’Imam al-Ghazaly. Comment donc l’Imam al-Ghazaly a-t-il pu faire le trajet de Taus jusqu’à Cham, tout en sachant que Taus est à 1000 kilomètres de Tahrane ; en effet, cet Imam a parcouru la distance de Taus jusqu’à Cham en passant par Tahrane, Arabstane, puis par Baghdad. Ce qui explique que l’homme loyal et sincère est en mesure de vaincre les obstacles qui obstruent son chemin.
  Salmân raconte : ((mon père était administrateur du village ou son chef.)) Or, il arrive souvent que les fils des souverains, ceux des chefs et ceux des gens opulents se tiennent à distance de la piété et de la dévotion, occupés à vivre largement leur vie, plongés dans les plaisirs, faisant des promenades, fréquentant les restaurants, se divertissant aux jeux, passant leur temps à gaspiller l’argent qui se trouve en leur possession, se plaisant à changer des voitures à leur aise… ils sont tellement obsédés par le rythme de vie turbulent qu’ils ont adopté à tel point d’oublier leur Créateur, exalté soit-Il.

Qui était le père de Salmân al-Farisi au juste ?

  Allah, exalté soit-Il, a voulu que ce noble compagnon fournisse un exemple concret à tous les gens. Son père était l’administrateur du village ou son chef. Du point de vue matériel, il était le plus riche ; du point de vue social, il était le plus noble. Il est tout à fait normal que les gens qui appartiennent à un milieu social moyen ou à la classe laborieuse, cherchent à obtenir la satisfaction d’Allah exalté soit-Il, tout en exécutant des œuvres de bienfaisance pour leur vie future. Les gens qui n’aspirent pas à la vie future, commenteront : «c’est un acte de compensation, celui-ci essaie de se racheter pour obtenir la vie future car il a raté sa vie ici-bas ». Ces paroles ne sont pas fondées du moment que Salmân al-Farisi nous offre un exemple authentique et idéal. Nous rappelons que les gens de la Caverne appartenaient à une classe sociale forte riche. Allah, exalté soit-Il, dit à leur propos :

(Et quand vous vous serez séparés d’eux et de ce qu’ils adorent en dehors d’Allah, réfugiez-vous donc dans la caverne: votre Seigneur répandra de Sa miséricorde sur vous et disposera pour vous un adoucissement à votre sort.)

AL-KAHF (LA CAVERNE) : 16

  Où habitaient les jeunes gens de la Caverne dont Allah, exalté soit-Il, a évoqué l’histoire dans le Coran ? Dans des palais somptueux. Ils ne vivaient pas dans l’indigence, pourtant ils ont préféré délaisser leurs palais et partir plutôt à la quête de l’Agrément d’Allah. Mais si l’être qui s’est refugié auprès d’Allah, exalté soit-Il, était sans le sou, on dira : « Cet être indigent s’est plongé dans la dévotion en raison de la pénurie dans laquelle il vivait, il a préféré chercher le bonheur dans la vie future en vue de compenser l’échec qu’il a essuyé dans la vie ici-bas ».
  Il m’est arrivé de lire un article qui prétend que les gens dévots de la Caverne cités dans le Coran, ont raté leur vie, ont tout perdu, c’est pourquoi ils ont recherché la vie future, seule issue pour eux: ceci est l’opinion des gens athées. Mais le croyant sincère qui se remet à Allah, exalté soit-Il, est bien ce jeune homme vigoureux, qui foule de son pied les délices de la vie dont il jouissait, qui se détourne de la vie opulente dans laquelle il était plongé, et vient s’abriter auprès d’Allah, exalté soit-Il.
Salmân dit :
  ((J’étais son fils favori, la personne qu’il chérissait le plus au monde ; son attachement à mon égard ne faisait que s’accroître jusqu’au jour où il m’a retenu à la maison comme on le fait avec les filles, tellement l’angoisse qu’il ressentait à l’idée de me perdre, était immense)).

Quelle religion professait Salmân al-Farisi ?

Qu’est-ce qui a retenu son attention dans l’église des Chrétiens et quelle fut la réaction du père en entendant son fils faire l’éloge de la religion des Chrétiens ?

  ((J’étais arrivé à un degré avancé dans le mazdéisme grâce aux efforts que j’ai déployés…)). Salmân était un mazdéen.
  Hélas ! Il existe des gens de nos jours qui adorent le feu. Un de nos frères est allé dans une région au nord du Pakistan et m’a mis au courant de la façon suivant laquelle on y édifie les maisons, ainsi que du feu qu’on attise du matin jusqu’au soir. Il m’a également appris que celui qui se charge d’attiser le feu 24 heures sur 24 est hautement placé chez les mazdéens.
  ((… jusqu’à m’avoir rendu responsable de l’attisement du feu)).
  Salmân était donc un mazdéen, il occupait un rang éminent dans cette religion, il était riche, il appartenait à la noblesse et il était aimé de son père… tous ces facteurs sont suffisamment cohérents pour tenir une personne loin de la piété.
  ((Jusqu’à être devenu responsable du feu qu’on adorait, on m’a chargé de l’attiser de jour comme de nuit. Mon père possédait un terrain cultivé qui nous assurait un revenu assez important, en prenait soin personnellement et en récoltait la moisson. Or, un certain jour, un contretemps l’a empêché de s’y rendre en raison de quoi, il m’a demandé d’y aller à sa place en me disant : « Ô mon fils, je suis occupé comme tu le constates et je ne peux me rendre au terrain, vas-y à ma place ». Je suis donc sorti à destination de notre terrain ; en route je suis passé par une des églises des Chrétiens. J’ai prêté attention à leurs voix alors qu’ils faisaient leurs prières et fus attiré par les cultes qu’ils accomplissaient. En les observant, je fus ravi de leurs prières, plus même, je fus tenté par leur religion. Je me suis dit : je jure que ce qu’ils font est bien meilleur que ce que nous faisons)).
  À noter que toute personne qui devient un croyant sincère doit avoir formulé dans sa première enfance, des vœux de le devenir, doit avoir eu un désir ardent de pouvoir obéir à Allah, exalté soit-Il, doit avoir fait des recherches permanentes et honnêtes à la quête de la vérité. L’homme au fond, est un être logique mais il a besoin d’un moment de solitude et de réflexion.
  Nouaïm ibn Mas’oud comptait dans les troupes des Coalisées qui étaient venus à la Madinah pour livrer bataille au Messager d’Allah, Salla Allahou Alaihi wa Sallam, ces troupes ont assiégé la Madinah pendant une vingtaine de jours. Or, une certaine nuit, ce compagnon s’est replié sur lui-même et, réflexion faite, il s’est posé des questions : « Pourquoi ai-je pris part à ces troupes ? Qu’est-ce qui me pousse à combattre cet homme vertueux ? À quoi appelle-t-il les gens ? Il les invite à adorer Allah, Créateur de l’univers. Ses compagnons sont des gens humains, équitables, pour quelles raisons donc les combattrais-je ? » Somme toute, l’homme doit réfléchir à ses actes et les analyser : « Qu’est-ce qui me pousse à faite tel acte ? Qu’est-ce qui m’incite à m’éloigner de telle personne ? Pourquoi je ne me plie pas à la demande de telle autre personne ? »
  Dans un hadith rapporté par Houdhzaifa, le Messager d’Allah, Salla Allahou Alaihi wa Sallam, a dit :

((Ne soyez pas crédules en disant si les gens agissent bien, nous leur emboîterons le pas, et s’ils font preuve de tyrannie nous ferons de même ; mais faites que vos réactions soient résolues, si les gens font de bonnes œuvres faites de même et s’ils abusent de droit, ne soyez pas excessifs et injustes.))

Cité par at-Tirmidhi dans ses Sunans.

  Salmân s’est mis à réfléchir puis a dit :
  ((Je jure par Allah, je ne les ai quittés qu’au coucher du soleil, je ne suis pas allé au terrain de mon père ; puis je leur ai demandé: « D’où provient cette religion ? » « Des pays de Cham » m’ont-ils répondu)). Et Salmân vit à Asbahane dans le pays des perses. ((Je ne suis rentré chez moi qu’à la nuit tombante, mon père m’a accueilli et m’a demandé ce que j’ai fait de la journée. « O mon père, je suis passé par des gens qui font la prière dans une église, leur religion m’a plu, et je leur ai tenu compagnie jusqu’à ce que le soleil eut disparu ». Mon père fut affolé de mon acte et a dit : « O fils, il n’y a aucun bien dans cette religion qui est la leur. »))
  Tel est le cas de tous les pères et de tous ceux qui ont réfréné leur raison et leur esprit, ils se sont habitués à leur vie et à leurs croyances en refusant d’admettre tout ce qui est nouveau, encore moins d’y réfléchir. Mais l’homme qui a de l’esprit qui raisonne bien ne saurait se conformer au verset avertisseur :

(Mais plutôt ils dirent : «Nous avons trouvé nos ancêtres sur une religion, et nous nous guidons sur leurs traces»)

AZ-ZUŽRUF (L’ORNEMENT) : 22

  L’homme raisonnable estime les choses à leur juste valeur, observe méticuleusement les faits autour de lui, évalue les événements en s’appuyant sur la raison, sur la logique ainsi que sur l’instinct.
  Quelle serait alors la définition de l’ignorant ? Celui qui ne sait rien, diriez-vous. Non, celui-ci s’appelle l’illettré ; quant à l’ignorant, c’est celui qui a beaucoup de connaissances, mais des connaissances mal fondées. L’ignorance serait alors : la discordance des paroles avec la réalité.
  ((« Ta religion et celle de tes ancêtres est bien meilleure que cette religion, m’a dit mon père. » « Non, par Allah, leur religion est meilleure que la nôtre », lui ai-je répliqué. Mon père a pris peur de mes paroles et craignant que je n’embrasse cette religion, il m’a enfermé à la maison en m’attachant le pied à une chaîne –la chaîne de la richesse, la chaîne de la haute distinction, la chaîne de la prédominance dans le mazdéisme, la chaîne de l’affection, et la cinquième chaîne fut celle en fer qu’il lui a mise au pied- de peur de faire acte d’apostasie contre sa religion)).

Salmân al-Farisi appartient à la catégorie de gens qui cherchent avec opiniâtreté à connaître la vérité :

((Une fois que l’occasion s’est présentée, je me suis pressé d’envoyer un message aux Chrétiens en leur demandant de me tenir au courant au cas où il y aurait une caravane qui part à destination de Cham. En effet, ils m’ont appris peu de temps après que la caravane en question est arrivée. J’ai tout de suite entrepris de me libérer de mes chaînes et suis sorti furtivement avec eux jusqu’à être arrivés à Cham)).
 Une des maximes dit à ce propos : « Il y a un père qui est la cause de ton existence sur cette terre, un autre père qui organise ton mariage et un troisième qui te guide à connaître Allah, exalté soit-Il. Le mérite du père qui est la raison de ta vie s’arrête au moment de ta mort, en d’autres termes, il a contribué à ta naissance, à faire de toi un être humain mais lorsque l’ange de la mort a mis fin à tes jours, le mérite de ce père est terminé. Le mérite du père qui organise ton mariage se termine lorsque tu te sépares de ta femme. Quant au troisième père, celui qui te guide vers Allah, son mérite est illimité, puisqu’il sera la raison de ton accès à la Djannah. Salmân cherche à rencontrer ce dernier père.
((Une fois arrivés à Cham, je me suis enquis au sujet du meilleur homme de cette religion. « C’est l’évêque qui s’occupe de l’église » m’a–t-on dit. Je me suis présenté chez lui et lui ai dit : «Je suis tenté par le Christianisme et j’aimerai vous tenir compagnie partout où vous allez, pour vous servir, apprendre cette religion de vous et prier avec vous ». « Entrez » m’a-t-il dit. J’ai entrepris de le servir, mais n’ai pas tardé à découvrir que c’est un mauvais homme. Il ordonnait ses adeptes de payer l’aumône en les exhortant à la rétribution qu’ils auront en la dépensant ; mais au lieu de dépenser cette aumône qu’il recevait dans la voie d’Allah, il la thésaurisait pour lui-même en en privant les indigents et les nécessiteux. Il a agi ainsi jusqu’à avoir collecté sept grandes jarres remplies d’or. En voyant son comportement je me suis mis à le haïr. Il a continué à agir ainsi jusqu’à sa mort. Voyant les Chrétiens se rassembler pour son enterrement en le vénérant et en lui faisant la commémoration, je leur ai dit : « votre compagnon était le pire des hommes, il vous ordonnait de payer l’aumône, vous encourageait à cela et la thésaurisait pour lui-même. Il n’a jamais rien donné aux pauvres ». « Comment avez-vous pu le savoir ? » m’ont-ils demandé. « Je vous montrerai l’endroit où il cachait son trésor » leur ai-je répondu. Ils en ont fait sortir sept jarres remplies de pièces d’or et d’argent. En découvrant la vérité, ils ont juré de ne pas l’enterrer et l’ont crucifié en le lapidant.))
L’acte le plus délictueux consiste à agir contrairement aux principes auxquels on appelle et aux slogans qu’on brandit, et surtout à persuader les autres à mettre en vigueur un acte qu’on s’abstient d’exécuter à titre personnel. Allah, exalté soit-Il, dit en faisant allusion au Prophète HŪD, Paix sur lui, lorsqu’il s’est adressé à son peuple :

(Je ne veux nullement faire ce que je vous interdis)

HŪD : 88

Il est probable de rencontrer une personne dont le physique ne révèle pas les profondeurs de l’âme. Telle fut la première expérience vécue par Salmân al-Farisi.
((Après un certain temps, ils ont nommé un autre évêque à la place du défunt, je lui ai tenu compagnie. Je n’ai jamais vu d’homme plus ascète dans ma vie, il n’aspirait qu’à la vie future, il passait la nuit comme le jour à adorer Allah, exalté soit-Il. Je me suis attaché à lui, j’ai vécu avec lui de longues années jusqu’à ce qu’il fut sur le point de mourir. « Qui allez-vous me recommander de suivre et à qui dois-je tenir compagnie lorsque vous ne serez plus là ? » lui ai-je demandé, car Allah, exalté soit-Il, décrit les gens qui se cramponnent à la vie ici-bas alors que la foi leur fait défaut, Allah, exalté soit-Il, dit :

(Le jour où l’injuste se mordra les deux mains et dira : «[Hélas pour moi!] Si seulement j’avais suivi chemin avec le Messager!...)

AL FURQĀNE (LE DISCERNEMENT) : 27

Le verset précise :

(avec le Messager)

 Ce qui explique que vous avez besoin d’un compagnon qui vous soutienne et vous aide à accomplir vos adorations ; vous avez besoin de vivre en groupe, vous avez besoin d’une société musulmane qui professe l’Islam, qui consolide au fond de votre âme l’adjuration de la foi, qui vous éloigne de la piste du diable et qui vous incite à travailler pour la vie future. Méfiez-vous de tenir compagnie à celui dont le rythme de vie qu’il mène ne vous suscite pas à exécuter les cultes qui vous rapprochent d’Allah, exalté soit-il et dont les paroles qu’il tient ne vous rappellent pas l’existence d’Allah, exalté soit-Il.
((Ô mon fils, lui a-t-il dit, je ne connais personne qui mène la vie que je menais hormis un homme au Moussel en Iraq, il s’appelle tel, il n’a pas cherché à altérer les mots ni à dénaturer les cultes. -Qui sont donc les gens égarés ? Ce sont ceux qui altèrent les mots et dénaturent les cultes- Il habite au Moussel, dépêche-toi de le rejoindre. À la mort de mon compagnon, j’ai suivi son conseil et me suis dirigé au Moussel où j’ai rencontré cet homme. Je lui ai raconté mon histoire en ajoutant que « telle personne m’a recommandé avant de rendre l’âme de venir vous trouver et de vous tenir compagnie en me précisant que tout comme lui, vous n’avez pas dévié du droit chemin ». « Habite chez moi » m’a-t-il dit. Je n’ai pas tardé à discerner qu’il était un homme très bien, mais lorsqu’il fut sur le point de mourir, je l’ai abordé en disant : « Ô mon seigneur, comme vous devez bien le constater, l’ordre d’Allah s’est annoncé quant aux quelques heures qu’il vous reste encore à vivre dans cette vie et vous connaissez bien mon histoire, qui allez-vous me recommander de suivre et qui dois-je rejoindre lorsque vous ne serez plus là ? » « Sache Ô mon fils, m’a-t-il répliqué, que par Allah, je ne connais personne qui mène la vie que nous menions à part un homme à Nassibine qui s’appelle tel, rejoins-le. Il veut dire, par ses paroles, que les gens qui vivent pour la vérité et par la vérité sont peu nombreux)). Allah, exalté soit-Il, dit :

(Et la plupart d’entre eux ne suivent que conjecture. Mais, la conjecture ne sert à rien contre la vérité ! Allah sait parfaitement ce qu’ils font)

YŪNUS - (JONAS) : 36.

((Lorsque cet homme eut quitté ce monde, je suis allé à Nassibine retrouver l’homme qu’il m’a indiqué. Je lui ai relaté mon histoire et lui ai appris ce que mon compagnon m’a dit avant de mourir. « Habite chez nous » m’a-t-il dit. Ce que je fis, et je découvris très vite qu’il menait une vie vertueuse, tout à fait semblable à la vie de ses deux compagnons. Mais lui aussi, n’a pas tardé à mourir. Au moment de son agonie, je lui ai demandé : « à présent, vous connaissez mon histoire, qui me recommandez-vous de suivre ? » « Ô mon fils, je ne connais qu’une seule personne qui suit notre méthode de vie, mais il habite à Amouria, rejoins-le. » je suis allé le trouver ; hélas, j’arrivais toujours trop tard chez eux. « Habite chez moi » m’a-t-il dit. Je jure par Allah qu’il était aussi vertueux que ses compagnons défunts. J’ai réussi à m’acheter quelques vaches et du butin. Puis comme tous ses compagnons, il a reçu l’ordre d’Allah, exalté soit-Il. Avant sa mort, je lui ai dit : «à présent, vous connaissez mon histoire, qui me recommandez-vous de suivre et que m’ordonnez-vous de faire ? » « Ô mon fils, m’a-t-il répliqué, je ne connais personne sur terre qui suit le chemin que nous avons suivi ; cependant, l’ère qui va être témoin de la naissance d’un Prophète au sein de la terre des Arabes, qui professera la religion d’Ibrahim, n’est pas loin de nous, ensuite, ce Prophète aura à émigrer de son pays à destination d’un autre qui se distingue par les palmiers qui y abondent entre ses deux extrémités. Il a des signes flagrants : il accepte les dons, refuse les aumônes et porte entre ses épaules une marque distinctive qui incarne le sceau de la prophétie. Si tu réussis à te rendre dans ce pays, vas-y)).
  A partir de ce moment, tous les déplacements de Salmân visaient à chercher la vérité.
  Cet endroit est enchanteur, cet hôtel est splendide, cette piscine est magnifique, l’étendue de ce stade est immense, ce restaurant est chic… telles sont les visées et les aspirations des gens qui cherchent à vivre leur vie. Quant aux gens qui aspirent à la vie future, ils cherchent à joindre un tel savant, un tel éducateur, un tel conseiller ; ils assistent aux séances de savoir présentées par un tel érudit, puis par un tel autre dans l’espoir de prendre connaissance de leur religion.
  ((Puis cet homme est mort.))

Quel événement Salmân al-Farisi a-t-il vécu avant d’arriver à Yathreb ?

  ((J’ai vécu à Amouria un espace de temps considérable jusqu’au jour où un groupe de négociants Arabes de la tribu de Kalb ont fait leur entrée dans cette ville. « Si vous m’emmenez avec vous dans la terre des Arabes, leur ai-je proposé, je vous céderai les vaches et le butin qui sont en ma possession.» «Marché conclu, on vous emmène avec nous » m’ont-ils répliqué. Nous sommes donc partis ensemble, mais une fois arrivés à la vallée de Qura, ils ont fait preuve de déloyauté en me livrant contre quelques sous à un homme Juif en tant que serviteur après m’avoir volé les vaches et le butin. Dès cet instant j’étais devenu un serviteur chez ce Juif)).
  Il y a des fois où l’homme vit des conditions assez difficiles, et éprouve de l’aversion pour une chose alors qu’elle représente pour lui un bien profitable ; ceci par la seule volonté d’Allah, exalté soit-Il. Le dirigeant de l’entreprise chez qui il travaille peut être un homme sévère et exigeant ; mais c’est justement cette sévérité qui va guider cet homme dans la voie d’Allah, exalté soit-Il. Ou encore, il peut se trouver nommé en tant que fonctionnaire dans un village assez lointain, il va y mener une vie austère, connaître des moments difficiles… or c’est bien ce dont il avait au fond besoin pour pouvoir bien réfléchir et méditer sur certaines questions qui le concernent. Allah, exalté soit-Il, dit :

(C’est Allah qui sait, alors que vous ne savez pas)

AL-BAQARAH (LA VACHE) : 216.

  Salmân al-Farisi, ce compagnon noble a été vendu en tant que serviteur à un homme Juif qui l’a traité en toute sévérité. Mais Salmân n’a pas objecté puisqu’il ne voulait qu’Allah, exalté soit-Il. Toutefois, la morale à tirer de ces événements sera dévoilée à la fin, à travers les conséquences.
 ((J’ai donc entrepris de servir cet homme Juif. Puis au bout d’un certain temps, son cousin de Béni Quraydhza est venu le voir et à demandé à m’acheter.))
  Salmân a été vendu à un autre Juif. Peu lui importe puisqu’il cherche à connaître la vérité. Sachez chers frères, que cette vérité vaut la peine de tant de recherches, de tant d’efforts et de tant de déplacements. Car en y parvenant, on obtient tout, et en la découvrant on a tout à gagner. Lorsqu’on arrive à connaître Allah, on ne perd rien. Mais en déviant du droit chemin on perd notre âme. Salmân cherche à connaître Allah, exalté soit-Il, et Allah est Sage ; telle est la destinée qu’Allah, exalté soit-Il, a prévu pour Salmân.
  ((Il m’a acheté à son cousin et m’a emmené avec lui à Yathreb où j’ai vu les palmiers !))
  À rappeler à ce niveau, que les palmiers que nous voyons à Madinah sont les mêmes que ceux qui furent plantés à l’époque du Messager d’Allah, Salla Allahou Alaihi wa Sallam, puisque les palmiers sont parmi les arbres qui vivent plus de six mille ans ; par conséquent, les palmiers de la Madinah dont le Messager d’Allah, Salla Allahou Alaihi wa Sallam, a mangé les dattes sont toujours les mêmes palmiers. Malheureusement, ces palmiers ont été mal soignés aujourd’hui et ont été remplacés par les bâtiments, les souqs, les magasins et les routes. Ce qu’on voit à présent ce sont des terrains de palmiers desséchés et négligés.
  ((J’ai vu les palmiers dont m’a parlé mon compagnon d’Amouria et j’ai reconnu la ville qu’il m’a décrite, j’y suis donc resté avec mon nouveau maître.))
  Tu n’as qu’à solliciter Allah, exalté soit-Il, pour qu’Il te guide dans la bonne voie, refugie-toi auprès de Lui, soumets-toi à Sa Volonté, et tu constateras très vite qu’Allah, exalté soit-Il, mettra un tel sur ton chemin, te fera rencontrer un tel autre. Un jeune homme peut résider à Alep, et se trouve convoqué à Damas pour faire son service militaire, il peut avoir recours à un grand nombre de personnes afin de changer le lieu de son service militaire, mais en vain, il se voit obligé de se plier à l’ordre. Or, à Damas il fait la connaissance de gens pieux, entre en contact avec eux et se trouve sur la bonne voie, celle d’Allah, exalté soit-Il. Donc, dans l’adversité qu’il a vécue au début lui fut favorable en raison de la prospérité qu’elle a entraînée.
  Un homme m’a relaté l’histoire d’un autre homme qu’il a rencontré en Amérique. Il a dit : « Il m’est arrivé d’entrer dans un des centres Islamiques en Amérique, là, j’ai croisé un homme dont l’apparence, les gestes et l’attitude prouvent qu’il occupe un rang noble dans son pays. Je l’ai trouvé en train de nettoyer le Masjed avec une énergie et une ardeur singulières. Je me suis enquis à son sujet et j’ai appris qu’il occupe un poste fort important dans son propre pays, mais il a été chargé d’une mission au Golfe où il a fait la connaissance d’un homme Musulman et vertueux qui lui a parlé d’Allah. Il n’a pas tardé à se convertir à l’Islam. En rentrant dans son pays, il a préféré garder le masjed. Somme toute, cette mission dont il a été chargé au Golfe, lui a été profitable, et c’est Allah, exalté soit-Il, qui la lui a arrangée ; la preuve dans les Paroles d’Allah, exalté soit-Il :

(Et si Allah avait reconnu en eux quelque bien, Il aurait fait qu’ils entendent)

AL-ANFĀL (LE BUTIN) : 23

  Allah, exalté soit-Il, peut très facilement ménager en ta faveur une rencontre avec une personne qui marquera ta vie ; ou encore Allah, exalté soit-Il, peut organiser un voyage pour toi dans un coin où tu feras la connaissance d’une personne croyante qui fera de toi un homme dévot, sans que tu t’en rendes compte. Implore Allah pour qu’Il fasse de toi un homme pieux et remets-toi à Lui. Tant que tu es sincère dans tes sollicitations, Allah, exalté soit-Il, exaucera tes vœux. Notre maître Salmân al-Farisi a parcouru un long trajet avant de parvenir à la vérité, à Allah, exalté soit-Il. Il est passé d’un juif à un autre jusqu’au sixième qui l’a acheté, le septième l’a vendu à son cousin. Ce septième réside à la Madinah, il est de la famille de Quraydhza, et les événements se succèdent suivant une mesure déterminée selon la Volonté d’Allah, exalté soit-Il.

Quelle fut la nouvelle que Salmân al-Farisi a apprise à travers le dialogue que son maître a eu avec son cousin ?

 ((Le Prophète, Salla Allahou Alaihi wa Sallam, était à ce moment-là à Makkah, il invitait les gens au Monothéisme ; mais je n’ai rien entendu à son sujet, car j’avais des devoirs à remplir auprès de mon maître – il était un serviteur et devait travailler sans relâche- puis le Prophète, Salla Allahou Alaihi wa Sallam, a émigré à Yathreb. Je ne le savais toujours pas jusqu’au jour où un des cousins de mon maître est arrivé en disant : « Puisse Allah abattre Béni Qylah (les Aouss et les Khazradjs) ils sont réunis à Qiba’ autour d’un homme qui vient d’arriver de Makkah et qui prétend être un Prophète ». En entendant cette nouvelle, je fus ébranlé et comme saisi d’une fièvre, j’ai crains de faire une chute du sommet du palmier où je travaillais sur la tête de mon maître qui était installé à son ombre ; j’ai vite fait de descendre de l’arbre et j’ai dit à l’homme : « Que dis-tu ? Répète-moi ce que tu disais tantôt. » La colère s’est emparée de mon maître qui m’a asséné un coup en pleine figure en me disant : « De quoi te mêles-tu ? Retourne à ton travail ». ))
  Vous devez sans doute avoir lu dans la biographie du Messager d’Allah, Salla Allahou Alaihi wa Sallam, qu’il est le Maître en excellence de tous les hommes, et le bien-aimé du Créateur, ainsi qu’il était le maître de tous les Prophètes et de tous les Messagers, Paix sur eux, l’impeccable, qu’il était allé au Taëf pour inviter les gens au Monothéisme. Certaines versions ont signalé qu’il, Salla Allahou Alaihi wa Sallam a été démenti et fut objet de raillerie, d’autres versions ont rapporté qu’on lui a lancé des cailloux. On peut se demander: pour quelle raison le Prophète, Salla Allahou Alaihi wa Sallam, a été frappé ? Pour toute réponse on dirait que si le Prophète, Salla Allahou Alaihi wa Sallam, n’était pas un être humain qui subit tout ce que les humains subissent, il ne serait pas le maître des humains, Salla Allahou Alaihi wa Sallam.
  Toutefois, il existe une autre interprétation de cet incident du Taëf qu’a vécu le Messager d’Allah, Salla Allahou Alaihi wa Sallam, qui explique que lorsque le croyant reçoit un coup en pleine figure pour avoir eu foi en Allah, exalté soit-Il, le Messager d’Allah, Salla Allahou Alaihi wa Sallam, l’a reçu bien avant lui. En effet, tout homme croyant peut vivre de véritables soucis et être sujet à d’innombrables ennuis, il peut être exposé à recevoir des coups, il peut se trouver assiégé, boycotté, de même qu’il peut trouver des difficultés à subvenir à ses besoins… Tout cela fait partie de la lutte dans la voie d’Allah, exalté soit-Il, et le Messager d’Allah, Salla Allahou Alaihi wa Sallam, est là avec toutes les peines qu’il a endurées et toutes les difficultés auxquelles il a fait face pour nous faire parvenir le Message Divin qui s’incarne dans l’Islam.

Voici l’histoire de la conversion à l’Islam de Salmân al-Farisi :

  ((Le soir, j’ai pris quelques dattes et me suis dirigé vers la maison où il habitait, Salla Allahou Alaihi wa Sallam ; je suis entré chez lui et lui ai dit : « J’ai appris que tu es un homme vertueux, et que tu as des compagnons avec toi, que vous êtes des étrangers et dans le besoin, or, je vous ai apporté ceci en guise d’aumône, car j’ai pensé que vous en êtes plus en droit que quiconque d’autres ». Puis j’ai placé les dattes entre ses mains pour qu’il en mange ; or, il a dit à ses compagnons : mangez-en, et il s’est retenu d’en manger. Je me suis dit en mon for intérieur: voici le premier signe, il ne mange pas de l’argent de l’aumône.)) On raconte qu’à un certain moment, la Révélation a tardé à lui parvenir, Salla Allahou Alaihi wa Sallam, il a expliqué cela :

((Serait-ce Ô Aïcha, à cause d’une datte que j’ai mangée et qui provient de l’argent de la Sadaqa))

  Il a dit cela pour nous apprendre une des conduites de l’Islam, Salla Allahou Alaihi wa Sallam.
  ((Dans un deuxième temps, j’ai entrepris de rassembler des dattes et me suis rendu chez lui à la Madinah où il s’est installé après avoir quitté Qiba’, en lui disant cette fois : «   J’ai remarqué que tu ne manges pas de l’aumône, je t’ai apporté cette fois ces dattes en cadeau » il en a mangé, Salla Allahou Alaihi wa Sallam et a ordonné à ses compagnons d’en manger également. Salmân s’est dit : « voici le second signe ». Une troisième fois, je suis allé trouver le Messager d’Allah, Salla Allahou Alaihi wa Sallam, au Baqi’ al-Gharqad –avant d’être transformé en cimetière- juste à côté du Masjed du Prophète, Salla Allahou Alaihi wa Sallam, où il enterrait un de ses compagnons. Je l’ai trouvé assis en étant enveloppé de deux toges, je l’ai salué puis me suis placé derrière lui dans l’espoir de voir le sceau de prophétie entre ses épaules que m’a décrit mon compagnon à Amouria ; en remarquant mon geste, le Messager d’Allah, Salla Allahou Alaihi wa Sallam, a discerné mon objectif et a rejeté sa toge laissant paraître le sceau de prophétie. Je m’en suis assuré, me suis jeté dans ses bras en l’embrassant et en pleurant)).
  Salmân a enfin connu à la vérité.
  ((Le Messager d’Allah, Salla Allahou Alaihi wa Sallam, lui a demandé : qu’est-ce qui t’arrive ? quelle est ton histoire ? Je lui ai relaté mon histoire du début jusqu’à la fin et il a été fort heureux de l’entendre.))
  Chers frères, ceci est un signe de foi, autrement dit, si vous remarquez qu’une personne de votre connaissance que ce soit un parent ou un ami ou un frère ou un neveu, hâter le pas dans le bon chemin, celui de la piété, qu’elle a entrepris d’accomplir la Salât, de fréquenter les séances Islamiques, et que vous ne faites pas preuve d’une joie immense, vous devez savoir qu’il y a une défectuosité dans votre foi, car le Messager d’Allah, Salla Allahou Alaihi wa Sallam a éprouvé une joie démesurée en entendant l’histoire de Salmân ; la preuve: il lui a demandé de la raconter à ses compagnons :
  ((Il m’a ordonné de la faire entendre à ses compagnons.)) Ayant terminé son récit, les compagnons ont manifesté leur étonnement tout en exprimant leur joie.

Quelle est la leçon de morale à tirer de l’histoire de Salmân al-Farisi ?

  Chers frères, la biographie de Salmân al-Farisi est riche en histoires, ceci n’est que le début. Vous autres, vous n’êtes pas obligés de partir à Asbahane, ni en Turquie, ni à Nassibine, ni à Amouria ; restez dans votre pays, mais fréquentez les séances qui vous apprennent votre religion, faites de bonnes œuvres, le Coran est à votre disposition, la sunna du Prophète, Salla Allahou Alaihi wa Sallam, vous est disponible, les œuvres vertueuses sont à portée de votre main. Réfléchissez aux efforts que Salmân a déployés et aux difficultés qu’il a rencontrées pour parvenir à connaître la vérité. Il a su franchir tous les obstacles qui lui entravaient le chemin pour arriver chez le Prophète, Salla Alalhou Alaihi wa Sallam. L’histoire de Salmân doit nous servir d’exemple. Cherchez à connaître la vérité, si vous y parvenez, vous aurez tout obtenu et vous vivrez le véritable bonheur ; mais si par contre vous ratez cette vérité, vous aurez tout perdu, et vous ne sèmerez que la perdition et l’enfer, à Allah ne plaise !

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