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08-11-2024
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La Biographie-La biographie des Compagnons -Les Califes bien-guidés -Omar Ben AL-Khattab-leçon (03-07) : La justice de 'Omar avec ses sujets, son honnêteté dans la maison des trésors des mus
   
 
 
Au Nom d’Allah, Le Tout Miséricordieux, Le Très Miséricordieux  
 

Les vertus du calife bien guidé 'Omar Ben AL-Khattab :

  Mes frères, nous sommes à la troisième leçon au sujet de la biographie de 'Omar Ibn Al-Khattab, qu'Allah soit satisfait de lui, au chapitre qui traite de sa justice incomparable dans l'histoire islamique. Cet honorable et noble Compagnon avait une ferveur sans limite. Il était strict envers lui même et sentait que plus il était sans reproche, plus il serait proche d'Allah, glorifié et exalté soit-Il.

  Ce Compagnon eut beaucoup d'attitudes nobles. Une fois pendant l'année de la famine, il sentit ses intestins gargouiller et il dit : “Gargouille, ô ventre, ou ne le fais pas. Par Allah, tu ne goûteras pas de la viande jusqu'à ce que les enfants musulmans en soient assouvis.”
  Vous avez peut être déjà entendu les histoires que je vais raconter mais le but de cette leçon ne consiste pas seulement à raconter ces histoires, c'est l'analyse que nous pouvons en tirer qui nous importe.
  Dans une autre histoire, on raconte que 'Omar prenait de l'huile et s'abstenait du beurre parce qu'il était trop cher, il aimait être au même niveau que les Musulmans. Il dit à son ventre : "Habitue-toi, ô ventre, à l'huile, tant que le beurre se vend par onces" c'est-à-dire puisqu'il était rare et se vendait par onces.

Si les Musulmans appliquent cette règle :

  Si l'homme applique cette règle dans sa maison, s'il ne prend pas de la nourriture plus que ses enfants et sa femme n'en prennent, s'il se voit équivalent à ceux qui l'entourent, il deviendra brillant et attirera les cœurs vers lui.
  Si le père se voit équivalent à ses enfants, la mère se voit équivalente à ses filles et le fils aîné se voit équivalent à ses petits frères, une affection sincère s'installera entre les enfants et leur père et entre les frères et les sœurs. De cette façon, le croyant construit sa vie sur l'altruisme.

  Nous pouvons avoir deux attitudes : soit tu préfères ta propre personne à ton frère, ou bien tu lui donnes la priorité. Dans le premier cas cela se nomme de l'égoïsme alors que dans le deuxième tu auras fait preuve d'altruisme. Allah, Exalté soit-Il, dit :

"Et qui préfèrent à eux-mêmes, même s'il y a pénurie chez eux"

(Sourate Al Hacher 9)

  Une fois, le Prophète (bénédictions et paix sur lui) tenait en main deux siwaq (branche d'arak), l'une droite et l'autre courbée. Il donna celle qui était droite à un de ses compagnons et il laissa la deuxième pour lui.
  C'est un point subtil, les mœurs du croyants sont basés sur l'altruisme et non pas sur l'égoïsme. Les mœurs des gens qui tiennent au monde, de ceux qui sont en rupture avec Allah Exalté soit-Il, et des paresseux sont basés sur l'égoïsme. Le croyant trouve un plaisir à donner alors que le mécréant ne le trouve pas en donnant.

Selon les lois islamiques, il est illicite de froisser son frère musulman :

  Si l'homme adulte peut patienter, l'enfant ne peut pas, il désire chaque chose et demande à son père toutes les choses. Il insiste pour prendre certains repas et acheter certains objets. Il a été dit que :

"Lorsqu'on présentait au Prophète (bénédictions et paix sur lui) un fruit en prémisse, il le prenait en main et le baisait en remerciant Allah Exalté soit-Il."

(Venu dans les traditions)

Ce baiser exprime deux sens :

  Le premier sens : louange à Allah qui nous a fait vivre pour voir ces fruits, louange à Allah, Exalté soit-Il, d'avoir créé ces fruits pour l'homme et c'est une des grâces d'Allah Exalté soit-Il. Il faut noter qu'avec l'agriculture contemporaine les choses ont changé puisqu'on a toujours des légumes pendant toutes les saisons.

 Mais en principe, chaque fruit a une saison. Le deuxième sens : lorsque le Prophète (bénédictions et paix sur lui) prenait le fruit, il le baisait et le donnait à l'enfant le plus jeune dans l'assemblée.
  On en déduit de cela que si tu as un fils à l'école ou dans une crèche et que tu es riche, tu ne dois pas lui donner un fruit cher en disant : “Laissons-le manger et être assouvi tant que je suis en vie. C'est un grand péché parce que s'il y a d'autres enfants pauvres autour de lui, ils en auront envie. Alors, ne donne à ton fils qui va aller à l'école que le fruit que tout le monde peut acheter.
  Le Prophète (bénédictions et paix sur lui) disait dans un hadith :

"Si tu as acheté des fruits, donne-s-en à ton voisin, sinon entre-les chez toi secrètement"

(Rapporté par Al- Bouhaiqi dans Chou'ab AL-Iman)

  Les bons ancêtres mettaient les fruits dans un panier couvert d'un tissu mais de nos jours on les met dans un sac transparent et par Dieu c'est un problème. Le Prophète (bénédictions et paix sur lui) dit :

"Si tu as acheté des fruits, donnes-en à ton voisin, sinon entres-les chez toi secrètement. Ne laisse pas ton fils sortir avec un fruit pour vexer le sien. Ne lui fais pas mal avec l'odeur de ta marmite, à moins que tu lui en serves

(Al-Bouhaiqi dans Chou'ab Al-Iman)

  Ce hadith est plein de règles morales.

Un exemple authentique de notre temps qui souligne l'altruisme :

  La vie du croyant est basée sur l'altruisme et non pas sur l'égoïsme sur le don et non sur la prise. Le croyant sincère qui espère unir les cœurs, se voit égal aux faibles et à tout le monde.
  Pendant la crise des fruits qui a eu lieu en hiver, lorsque les oranges étaient rares et chères, J'ai entendu dire qu'un homme capable d'en acheter beaucoup dit : “Par Dieu, j'ai voulu participer avec la plupart des gens dans le rationnement de ce fruit. Alors je n'en ai pas acheté pour longtemps et j'ai convaincu mes enfants d'être égaux aux autres gens. Si les gens en mangent, nous en mangeons et s'ils n'en mangent pas nous n'en mangeons pas. Lorsque l'homme partage les sentiments de ses frères croyants, c'est une chose rare

Un autre exemple de notre temps qui souligne l'égoïsme :

  J'ai entendu dire qu'un homme qui se trouvait au marché de légumes vit des truffes au prix de six cents livres syriennes le kilo. Cet homme en acheta dix kilos et paya six mille livres syriennes.   A côté de lui il y avait un homme qui le regardait et ne désirait ne serait-ce que cinq livres. Pour cette raison, l'homme ne doit pas étaler sa richesse pour éviter le mauvais œil. En effet, l'envie a une grande puissance et notre Seigneur, Exalté soit-Il, a dit :

"Et contre le mal de l'envieux quand il envie"

(Al-Falaq (l'aube naissante) : 5)

  Et notre Seigneur, Exalté soit-Il, a dit :

"Dis : je cherche protection auprès d'Allah, le Seigneur des hommes* Souverain des hommes* Dieu des hommes* contre le mal du mauvais conseiller furtif"

(An-Nas (les Hommes) : 1, 2, 3, 4)

  Si l'homme montre sa fortune, apparaît aux gens avec ses apparats, étale les grâces qui lui ont été attribuées par Allah, s'en montre fier et s'en vante devant les créatures d'Allah, il se peut qu'Allah, Exalté soit-Il, le punisse comme Il a fait avec Karoun :

"Il sortit à son peuple dans tout son apparat"

(Al-Qassas (les Récits) : 79)

  Et Allah, Exalté soit-Il, a dit :

"Nous fîmes donc que la terre l'engloutît, lui et sa maison"

(Al-Qassas (les Récits) : 81)

  L'homme ne doit pas embellir la vie aux yeux des gens, semer l'amour de la vie dans leurs cœurs et montrer devant eux ce qu'il possède comme choses précieuses ou un grand revenu. Il ne doit pas leur parler de ses voyages et de ses grandes dépenses dans ces déplacements. Quelle utilité retireront-ils de cette parole ? Ce n'est pas l'attitude du croyant qui doit chercher le bien des gens.
  Ce grand calife Omar, disait : "comment m'intéresserai-je aux affaires des gens si je ne suis pas touché de ce dont ils souffrent ?". S'il a mangé de ce qu'ils mangent, s'il a bu de ce qu'ils boivent, s'il a assumé de ce qu'ils assument et s'il a souffert de ce dont ils souffrent, il s'intéressera aux affaires des gens.
  La plupart de ces histoires parlent du fait que ce grand calife a vécu au niveau des gens les plus faibles et les plus pauvres.

Remarquez l'attitude de 'Omar vis-à-vis du wali d'Azerbaïdjan:

  Une fois, 'Omar reçu en cadeau de l'Azerbaïdjan une nourriture précieuse. Le messager qui portait le cadeau entra dans la ville à minuit et ne voulut pas réveiller l'émir des croyants. Il se dirigea vers la mosquée prophétique honorable.

  Dans la mosquée, il entendit un homme qui pleurait dans sa prière et sollicitait Allah en ces termes : "Ô mon Seigneur, as-Tu accepté mon repentir pour que je me félicite, ou bien l'as tu rejeté pour que je me fasse des condoléances ?" Cet homme messager demanda : "Qui es-tu, qu'Allah te pardonne ?". L'homme répondit : "Je suis 'Omar". L'homme dit : “Gloire à Allah, tu ne dors pas la nuit ?" Ce grand calife répondit : "Si je dors la nuit, je perdrai mon âme devant mon Seigneur, et si je dors dans la journée, je perdrai mes sujets" et c'est le sens qui apparait dans cette parole du Prophète (bénédictions et paix sur lui) :

«Il y a des actions qu'Allah n'accepte pas la nuit.»

  Ce qui signifie que les actions qui doivent être accomplies durant la journée ne seront pas acceptées si elles ont été effectuées la nuit, de même que les actions de la nuit ne seront pas acceptées si elles ont été effectuées dans la journée. Voyez-vous cet équilibre ? L'équilibre entre la bienfaisance envers les créatures et le lien avec Allah, la Vérité. La plupart des gens ne réalisent pas cet équilibre, soit ils se consacrent aux bonnes œuvres en oubliant leur adoration, leur sollicitation et leur connexion avec Allah, ou bien ils se consacrent à leurs cultes sans rien accomplir de bonnes œuvres. Mais, l'équilibre signifie être des moines la nuit et des chevaliers durant le jour.
  Lorsque l'appel à la prière de l'aube eut lieu, l'émir des croyants pria avec les gens et invita ce messager du wali chez lui. Il dit à sa femme Hafsa : "Qu'a-t-on à manger ? "Elle répondit : “Du pain et du sel.” Les pauvres parmi les musulmans mangeaient de la viande alors que 'Omar mangeait du pain et du sel. Après avoir vu la nourriture présentée, l'invité a regretta vivement d'avoir choisi l'invitation de l'émir. 'Omar demanda : "Qu'est-ce que c'est ?" en désignant le cadeau qu'il avait reçu. L'homme répondit : “Une douceur que les habitants d'Azerbaïdjan fabriquent, et 'Outba Ben Farkad, le wali d'Azerbaïdjan l'a envoyé pour toi" 'Omar goûta de ce dessert et, le trouvant délicieux, il demanda au messager : "Est-ce que tous les musulmans prennent de cette douceur ?" L'homme répondit : “Non, c'est un plat spécial.” Alors, 'Omar prit soin de bien refermer la boîte et dit à l'homme : "Où est ton cheval ? Prends ton cheval et retourne avec la douceur chez 'Outba et dis-lui : Crains Allah et rassasies-toi de ce dont les musulmans se rassasient".

Sa rigueur avec sa famille :

  Notre maître 'Omar ne permettait pas à sa famille de dépasser les limites. En plus, sa famille assumait plus de répressions si elle avait commis des choses interdites par lui. S'il avait promulgué une loi, donner un ordre ou interdit une chose, il réunissait au début sa famille et leur disait : "J'ai interdit aux gens de faire ceci et cela et ils vous épient comme les oiseaux épient la viande. Alors, si vous tombez, ils tomberont, si vous vous en abstenez, ils s'en abstiendront. Par Dieu, je doublerai la punition envers celui d'entre vous qui commet une chose interdite aux gens. Celui qui veut l'être, qu'il le fasse et celui qui ne le veut pas, qu'il ne le fasse pas ".
  Parfois, un homme qui possède un magasin commercial fait travailler dans son magasin son propre fils et un homme étranger. Il traite son fils avec beaucoup d'indulgence et de tolérance même lorsqu'il commet une faute grave. Par contre, il punit durement l'étranger à la plus petite faute. L'employé réalise clairement cette distinction dans le traitement avec lui et avec le fils du propriétaire du magasin. Mais nous ne serons des croyants sincères qu'en traitant les proches tout comme nous traitons les étrangers.
  Parfois, l'homme ne charge pas son fils de porter un lourd fardeau de peur qu'il ait mal au dos ou une hernie discale. Mais pourquoi cet homme, s'il a un employé dans son magasin ou dans son usine le laisse porter une charge si lourde ? Pas de trait de caractère plus mauvais chez l'homme que la contradiction qui baisse sa valeur parmi les croyants. Alors, fais attention avant de promulguer une règle, d'accomplir une évaluation ou de prendre une voie. Remets-toi en question et voit si cette évaluation s'applique à toi autant que les autres, ou bien tu l'appliques différemment selon le cas ? Les gens tombent très souvent dans cette contradiction. On trouve un homme qui traite sa fille d'une façon meilleure que celle avec laquelle il traite sa belle fille (l'épouse de son fils). Il traite la première avec une grande miséricorde et une grande tolérance et la deuxième avec une grande dureté et de la cruauté. De même on trouve parfois une mère tellement tolérante avec sa fille alors qu'elle est si dure envers l'épouse de son fils. Et tout cela est de la contradiction.
  Le lien de parenté avec 'Omar était un malheur parce qu'il faisait subir une punition double en cas de faute.

L'application de ce verset est la cause de sa fermeté envers sa famille :

  Cela nous rappelle un noble verset qui dit :

"Ô femmes du prophète ! Vous n'êtes comparables à aucune autre femme. Si vous êtes pieuses, ne soyez pas trop complaisantes dans votre langage, afin que celui dont le cœur est malade ne vous convoite pas. Et tenez un langage décent"

(Al-Ahzab (les coalisés) : 32)

"Ô femmes du prophète ! Celle d'entre vous qui commettra une turpitude prouvée, le châtiment lui sera doublé ! Et ceci est facile pour Allah"

(Al-Ahzab (les coalisés) : 30)

  Si elle obéit à Allah et à Son messager et se soumet à Allah, Il lui donne la récompense double qu'Il donne à la personne qui représente un modèle à suivre. Sa récompense sera double pour une bienfaisance et son châtiment de même pour une désobéissance.
  Chaque homme, père, enseignant, patron ou responsable au dessus des autres gens, occupant un poste de direction de haut rang ou très modeste, même un dirigeant de cinq soldats, sera doublement récompensé pour sa bienfaisance et doublement puni pour sa malfaisance

L'honnêteté du sage calife envers ses sujets et surtout envers sa famille :

  Une fois, 'Omar ayant été au marché pour un tour d'inspection, il remarqua un chameau gros et distinct des autres chameaux par sa taille et sa grosseur. Il demanda : "A qui appartient ce chameaux ? Ils répondirent : "C'est le chameau de 'Abdillah Ibn 'Omar." L'émir des croyants sursauta comme si le Jour de la Résurrection était venu et dit : "'Abdillah Ibn 'Omar, malheur à toi.” Il demanda à le voir immédiatement. 'Abdillah se précipita chez son père et se tint debout auprès de lui. A son habitude, lorsqu'il était confronté à une affaire importante, 'Omar commença par courber l'extrémité de sa moustache par la main. Parfois l'homme frotte sa tête en pensant ou fait mouvoir ses vêtements, chacun à sa façon d'agir. 'Omar demanda: "Quel est ce chameau, ô 'Abdillah ?” Celui-ci répondit : “C'était un chameau maigre et je l'ai acheté de mon argent, puis je l'ai envoyé au pâturage pour faire du commerce comme les musulmans font.” 'Omar dit en se moquant: “Et lorsque les gens le voient, ils disent “soignez le chameau du fils de l'émir des croyants, donnez au chameau du fils de l'émir des croyants à boire” et ainsi le chameau du fils de l'émir des croyants est devenu gros. Vends-le, prend ton capital et donne le gain au trésor des musulmans." C'est une conception rare de la part de 'Omar: Il pensait que 'Abdillah était le fils de l'émir des croyants et il se peut que les gens lui auraient donné plus qu'il ne mérite ou lui auraient fait des honneurs. Voyez-vous cette honnêteté ?
  Un jour, Médine reçut beaucoup d'argent de la part des contrées vassales. Sa fille Hafsa s'est dirigée vers lui, qu'Allah soit satisfait d'elle, pour avoir sa part de l'argent et lui dit en plaisantant: "Ô émir des croyants, ta famille a un droit dans cet argent puisqu'Allah a recommandé la bienfaisance envers les proches". Mais il lui répondit sérieusement : "Ma petite fille, ma famille a un droit dans mon propre argent mais cet argent appartient aux Musulmans, retourne dans ta maison." Qui est ce qui lui avait appris ce comportement ? C'est le Prophète (bénédictions et paix sur lui) bien sûr, quand il avait dit à Fatima, sa fille immaculée et la plus préférée chez lui :

"Non, ô Fatima, il y a parmi les Musulmans ceux qui ont plus besoin d'argent que toi et par Dieu je ne te préfère pas plus que les Musulmans pauvres"

(Venu dans les traditions)

  Une fois, ce grand calife voulut enregistrer les noms des Compagnons pour leur donner leur part dans le trésor des Musulmans selon leur valeur, leur proximité du Prophète (bénédictions et paix sur lui) et leur ancienneté dans l'islam. D'après ces critères, la liste vint de la manière suivante : "La famille de Bani Hachem qui est la famille du Prophète (bénédictions et paix sur lui), la famille de Abou Baker, la famille d'Omar. Mais 'Omar dit : "Mettez 'Omar et sa famille dans cette position.” et il déplaça son nom et le nom de sa famille presque à la fin de la liste. Sa famille, la famille de 'Ady est allée le supplier de laisser leurs noms à la tête de la liste afin qu'ils obtiennent leurs parts. Ils lui dirent : "Ne sommes nous pas la famille de l'émir des croyants ?" 'Omar leur répondit : "Malheur à vous, vous voulez gagner de l'argent à mon profit et que mes actes de bienfaisances vous reviennent ? Non, par Allah, gardez vos places même si elles sont à la fin de la liste. Votre place ne va jamais changer même si vous êtes mes proches et ma famille".

Sa fidélité envers l'émirat :

  Un homme proposa à ce calife d'employer son propre fils. 'Omar lui répondit : "Celui qui emploie un homme chez lui uniquement en raison d'amitié ou d'un lien de parenté, il trahit Allah, Son messager et les croyants." Cela signifie qu'au niveau d'une classe, si tu confies à un élève proche de toi d'être responsable des autres élèves alors qu'il y a parmi eux un élève plus compétent, tu trahis la confiance.
  Il dit une fois à un de ses gouverneurs : "Que feras-tu si on t'amène un voleur ?” Le gouverneur répondit : “Je lui couperai la main.” 'Omar dit alors : "Et si je reçois de tes sujets un homme pauvre ou chômeur, je couperai ta main parce qu'Allah nous a rendus responsables de Sa création pour que nous mettions fin à leur famine, pour que nous cachions leur nudité et pour qu'on leur procure du travail. Et si nous avons fait tout cela pour eux, nous aurons leur remerciement. En effet, ces mains ont été créées pour travailler, si elles ne trouvent pas de travail dans l'obéissance, elles chercheront des travaux dans la désobéissance. Alors, fais-les travailler dans l'obéissance avant qu'elles ne s'occupent dans la désobéissance."

La miséricorde de 'Omar envers ses sujets :

  Une fois, un de ses compagnons lui dit : "Les gens ont peur de ta sévérité, ils ont peur de toi." Le calife répondit :  "J'ai appris que les gens ont peur de ma sévérité et de ma cruauté et disent Omar est sévère alors que le Messager d'Allah (bénédictions et paix sur lui) était clément envers nous, et qu'Abou Baker était plus doux que lui et maintenant il est devenu responsable de nous, comment allons nous faire ? Certes, cette parole est vraie, j'étais l'assistant et le serviteur du Messager d'Allah (bénédictions et paix sur lui), et personne n'était au niveau de sa douceur et de sa miséricorde comme Allah, Exalté soit-Il, le dit :

"miséricordieux envers les croyants"

(At-Tawba (Le repentir) : 128)

  J'étais une épée tranchante dans a main jusqu'à ce qu'il me rengaine et je suis demeuré ainsi avec le Messager d'Allah (bénédictions et paix sur lui) jusqu'à ce qu'Allah prit son âme en étant satisfait de moi. Je loue Allah pour cela et j'en suis très heureux. J'étais une force dans sa main et c'était à lui de décider de m'utiliser ou de ne pas le faire. Il était miséricordieux et moi j'étais sévère. Puis, Abou Baker a été chargé de présider les Musulmans, lui dont personne ne dénie la moralité, la générosité et la douceur. J'étais son serviteur et son assistant. Je mélangeais ma sévérité avec sa douceur, j'étais une épée tirée jusqu'à ce qu'il me rengaine ou qu'il me laisse libre dans le châtiment. Je suis resté avec lui jusqu'à sa mort en étant satisfait de moi. J'en loue beaucoup Allah et j'en suis heureux". Ce sont des paroles très claires.
  Il continua : “ Ensuite je suis devenu responsable de vos affaires, ô gens. Sachez donc, que cette sévérité s'est affaiblit sauf avec les injustes et les agressifs. Quant aux gens de la paix et de la religion, je suis plus doux envers eux qu'ils ne le sont envers eux-mêmes. "
  Voyez-vous, mes frères, comment il était doux, miséricordieux et tolérant envers les croyants, alors qu'il était très sévère avec les injustes et les agressifs.

La sévérité dans la bonne situation est une miséricorde :

  L'honorable Coran a souligné cette dureté :

"Et ne soyez point pris de pitié pour eux dans l'exécution de la loi d'Allah"

(An-Nour (La Lumière) : 2)

  La pitié dans une situation inconvenable est très nuisible. Par exemple, l'homme qui a tué doit être tué d'après ces paroles d'Allah :

"C'est dans la punition que vous aurez la préservation de la vie. Ô vous doués d'intelligence, ainsi vous deviendrez des pieux"

(Al-Baqara (La Vache) : 179)

  L'homme qui a commis un adultère doit être lapidé s'il est marié et fouetté s'il n'est pas marié. Allah, Exalté soit-Il, a dit :

"Et ne soyez point pris de pitié pour eux dans l'exécution de la loi d'Allah"

(An-Nour (La Lumière) : 2)

  Quant au sujet du gouverneur qui pardonne une transgression de l'interdit, le Prophète (bénédictions et paix sur lui) dit :

"Qu'Allah ne lui pardonne pas s'il a pardonné"

(Venu dans la tradition)

  Le pardon d'un criminel sème la corruption sur terre. Ce pardon n'est pas le signe d'une moralité noble, c'est une faiblesse qui répand la corruption parmi les gens.

La méthode suivie par 'Omar lors du discours de son investissement :

  Il a dit : "Ô vous les gens, vous avez droit sur moi à certaines attitudes, et reprochez-les moi s'il y en a lieu: je vous promets de ne rien prendre de vos gains ni des grâces attribuées à vous par Allah à part ce qui est de droit. Je vous promets d'augmenter vos dons et vos gains si Allah le veut pour vous aider à vous maintenir à votre niveau de vie. Je vous promets de combler vos lacunes, de défendre vos frontières et de défendre le pays contre les ennemis. Je vous promets de ne pas vous lancer dans les perditions, car l'homme est cher et il est l'essentiel. S'il est jeté dans les perditions il trahit Allah et Son messager. Si vous vous absentez pour le combat, je serai responsable de vos familles jusqu'à ce que vous reveniez. Craignez donc Allah et aidez moi contre vous-mêmes en vous abstenant et aidez moi contre moi-même en me recommandant la bienfaisance, en m'interdisant la malfaisance et en m'apportant conseil en ce qu'Allah m'a confié et qui vous concerne."
  C'est pourquoi, 'Omar Ibn 'Abd Al-Aziz avait choisi un des plus grands oulémas, qui, je crois, s'appelle 'Omar Ibn Mouzahem et lui dit : "Ô 'Omar, sois toujours avec moi et révise mes jugements. Si tu me trouves injuste, tiens-moi par mes épaules, secoue-moi vivement et dis-moi : “Sois pieux, ô 'Omar envers Allah, tu mourras certes." C'est ta fonction.

L'allocation familiale instaurée par 'Omar pour chaque nouveau-né :

  Une fois, certains commerçants, venus à Médine, ont campé à ses environs. Ce grand calife a voulu faire un tour d'inspection aux environs de Médine et contrôler les affaires des campeurs. Il se fit accompagner par Abd-Ar-Rahmane Ibn 'Awf. La nuit était tombée et le dernier tiers de la nuit était proche. 'Omar et son ami s'assirent près de la caravane endormie. 'Omar alors dit à Abd-Ar-Rahmane Ibn 'Awf : "Restons ici pour le reste de la nuit afin de garder nos invités". Notre maître 'Omar, le grand calife s'est assis pour garder cette caravane et pour garder ses biens. Il entendit un garçon pleurer, il prêta attention et garda le silence en attendant que le garçon s'arrête de pleurer, mais le petit pleurait de plus en plus fort. 'Omar accéléra les pas en direction du garçon et dit à sa mère : "Crains Allah et allaite-le", puis Il est revenu à sa place. 

 Dès qu'il se fut assis, il entendu de nouveau le garçon pleurer. Il se précipita vers la mère de nouveau et lui dit : "Je t'ai dit crains Allah et allaite ton enfant.” Mais dès qu'il fut revenu à sa place, il entendit l'enfant pleurer pour la troisième fois. Secoué par ces pleurs, il dit à la mère : “ Malheur à toi, je te trouve une mauvaise mère, qu'est-ce qu'il a ton garçon, ne se calme t-il pas ? Pourquoi ne l'allaites-tu pas ?" Elle ne connaissait pas 'Omar et elle lui répondit : "Ô serviteur d'Allah, tu m'agaces, je le sèvre et il refuse le sèvrage.” 'Omar lui demanda : "Et pourquoi le sèvres-tu ?" Elle dit : "Parce qu'Omar n'impose l'allocation que pour l'enfant sevré". Il demanda: “Quel âge a t-il ?” Elle répondit : “Quelques mois.” Il dit : “Malheur à toi ne te dépêches pas de le sevrer". Son ami Abd-Ar-Rahmane Ibn 'Awf raconte : “C'était comme si 'Omar avait été foudroyé, il tint sa tête et ferma ses yeux en disant : "Malheur à toi, fils de Al-Khattab, combien d'enfants musulmans as-tu tués ?" Il se considérait criminel parce qu'il avait ordonné de dépenser l'allocation pour l'enfant sevré, alors la plupart des mères obligeaient leurs enfants au sevrage précoce afin de prendre l'allocation plus tôt. Ensuite, il ordonna au crieur publique de faire cette annonce à Médine : "Ne vous dépêchez pas de sevrer vos enfants car nous avons instauré une allocation pour chaque nouveau né dans l'Islam depuis avant le sevrage." Puis il alla prier l'aube avec ses amis et là-bas il a tant pleuré que les hommes n'ont pu comprendre sa récitation dans la prière. Il disait : "Malheur à 'Omar, combien d'enfant musulman a t-il tués ?" Certains se souviennent qu'il disait : "Ô Allah, as-Tu accepté mon repentir pour que je me félicite, ou bien l'as Tu rejeté pour que je me fasse des condoléances ?"

Prends 'Omar pour modèle :

  Ce grand calife eut beaucoup d'attitudes que nous pouvons imiter. Chacun de nous doit appliquer cette biographie dans sa maison et dans son travail, s'il est directeur d'un groupe ou responsable de plusieurs employés. Il devrait être modeste et juste avec eux et se sentir leur égal pour qu'ils l'aiment. Et dès qu'ils l'aiment, ils aimeront sa religion, son islam et sa méthode dans la vie. De cette façon, l'islam prospère car il ne prospérera pas avec des paroles mais avec les valeurs sublimes et leur application.
  Mes frères, je n'avais pas l'intention de vous amuser avec ces histoires mais j'ai voulu qu'elles deviennent une méthode pour vous dans votre vie et qu'elles soient appliquées dans votre vie quotidienne.

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