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Les parents doivent aider les enfants à leur être bienfaisants :
En poursuivant le thème relatif aux droits des parents sur les enfants, une remarque très importante doit être prise en considération. Les nombreux versets et traditions qui enjoignent les enfants d’être bienfaisants envers leurs parents, doivent sensibiliser ces père et mère de faire preuve d’un niveau requis afin qu’ils soient dignes de cette paternité, ceci pour faciliter cette relation d’exception. Du moment que Dieu Tout Puissant incite les enfants à être bienfaisants envers les parents, ces derniers doivent mériter cet honneur en faisant preuve d’un minimum de qualités humaines. Voici ce qui apparaît dans les sources principales de notre religion :
(( Dieu fait miséricorde à un enfant bienfaisant qui aide son père à bénéficier de cette bienfaisance. ))
Et il apparaît également :
(( Celui qui mange du produit de la fortune de son fils, qu’il le fasse de manière convenable. ))
Ce qui signifie que dans beaucoup de Versets et de Traditions, Dieu Tout Puissant exhorte les enfants à être bienfaisants envers les parents, mais il attend également des parents qu’ils soient exemplaires dans leurs relations avec leurs enfants.
Mais à quel moment et où doit s’opérer la meilleure bienfaisance envers les parents ?
Dans le Verset que nous avons commencé à interpréter la dernière fois, Dieu Tout Puissant dit :
( Et ton Seigneur a décrété que vous ne devez adorez que Lui et que vous devez marquer de la bonté (bienfaisance) pour vos père et mère. Si l’un d’eux ou tous deux viennent à passer leur vieillesse auprès de toi, garde-toi de leur dire ‘ouf’, et ne les brusque point, mais adresse leur plutôt des paroles respectueuses )
Le besoin de bienfaisance filiale s’accentue durant la vieillesse des père et mère.
En fait, il n’y a nul doute qu’un père encore jeune, alerte, et conscient n’a nul besoin de son fils. Cette vérité ne fait aucun doute.
Quand donc se fait réellement sentir le besoin d’un père pour son fils ? Ce besoin apparaît lorsque le poids des ans se fait sentir; lorsque sa vision baisse, lorsque son dos se courbe, lorsque ses forces déclinent, lorsque la mémoire commence à faire défaut et la main à trembler, lorsqu’il devient un fardeau pour son entourage. Le père devient ainsi dépendant, ce qui nécessite la présence assidue de son fils, ses besoins devenant multiples, ses médicaments nombreux et ses demandes multiples et pressantes alors que ses enfants sont à la fleur de l’âge et jouissent de leur pleine virilité.
C’est pour cela que, dans le verset suivant, Dieu Tout Puissant a insisté de façon particulière sur l’état de vieillesse, disant :
( Et ton Seigneur a décrété que vous ne devez adorez que Lui et que vous devez marquer de la bonté (bienfaisance) pour vos père et mère. Si l’un d’eux ou tous deux viennent à passer leur vieillesse auprès de toi, garde-toi de leur dire ‘ouf’, et ne les brusque point, mais adresse leur plutôt des paroles respectueuses )
La bienfaisance filiale doit se manifester chez le fils, sous son toit, mais surtout pas dans une maison de retraite, et encore moins dans un asile pour vieillards !
La bienveillance envers les parents doit se manifester sous le toit de leurs enfants :
Le verset 23 de la sourate ci-dessus a bien spécifié‘chez toi’; et sa signification se présente comme suit :
Souvent, lorsqu’il a pris de l’âge, le père réside chez un de ses fils. Un autre fils a pris l’habitude de lui rendre visite de temps en temps, de lui ramener des plats, de lui montrer de l’affection, de s’asseoir avec lui pour bavarder, puis de prendre congé. La charge de ce père repose intégralement sur le premier fils, celui qui l’héberge chez lui. Dans le verset en question, Dieu Tout Puissant spécifie que les droits du père prennent de l’importance et que leur rétribution prend du poids lorsque ce père atteint un âge avancé sous le toit du fils, qu’il réside effectivement chez lui, et que c’est ce fils qui le prend en charge et qui prend soin de lui.
Des pays occidentaux se féliauthornt de posséder des asiles pour les vieux ou autres maisons de retraite. On en fait des maisons d’accueil pour les vieux qui ont pris de l’âge, et on y met à leur disposition soit disant tout ce qu’ils désirent, sans oublier la meilleure cuisine et la meilleure prise en charge médicale. Cependant, la seule chose qu’il est impossible de leur fournir, c’est l’amour, l’affection et la tendresse, la présence assidue de leurs enfants et de leurs petits enfants autour d’eux. Les confier ‘aux bons soins’ d’une maison de retraite, les abandonner, même si on les prend très bien en charge financièrement, constitue en vérité un crime des plus abominables. C’est pour cela que l’Islam prévoit un système de solidarité familiale, c'est-à-dire la prise en charge en milieu familial de tous les membres de la famille. Si un père y prend de l’âge et que sa vue baisse, que ses forces l’abandonnent, et qu’il devient dépendant, il est toujours parmi les siens, parmi ses fils et ses filles, et c’est ce qui lui fait supporter les épreuves et les maux qui accompagnent fatalement la prise d’âge. Par contre, s’il est abandonné dans une maison de retraite, il perd l’affection, la tendresse et les petits soins ; ceci s’il s’agit d’une maison de retraite convenable. Mais qu’en est-il s’il s’agit d’une institution où règne la rigueur, la froideur, pour ne pas dire le climat de violence verbale et physique ?
Pour illustrer ce point, je vous invite à considérer ce qui est arrivé à une femme très riche, possédant beaucoup de biens immobiliers, à savoir des terres, des locaux commerciaux et des immeubles d’habitations. Ayant pris de l’âge et perdu de sa mobilité, ses fils la confièrent aux soins d’une maison de retraite, parce que ses belles-filles refusèrent de la prendre en charge. Lorsqu’elle se retrouva abandonnée entre les murs de cette institution, délaissée par les enfants qu’elle avait élevés et vus grandir avec amour, elle résolut, par dépit et pour punir ses enfants qui ont oublié les bienfaits de leur mère, de faire savoir à son notaire qu’elle léguait tous ses biens aux œuvres de charité.
C’est pour éviter ces drames humains en milieu familial que Dieu Tout Puissant recommande :
( Et ton Seigneur a décrété que vous ne devez adorer que Lui, et que vous devez marquer de la bienveillance (bonté) envers vos père et mère. Si l’un d’eux ou tous deux doivent vieillir auprès de toi; alors ne leur dit point ‘ouf… ’ et ne les brusque pas. Adresse-leur plutôt des paroles aimables. )
Dans une tradition, l’Envoyé de Dieu, bénédiction et salut sur lui, dit :
(( Que soit humilié un homme dont les parents, (ou un seul parent) atteignent l’âge de la vieillesse sous son toit sans qu’ils soient la raison de son entrée au paradis ))
Si un individu fait preuve de bienfaisance envers son père d’un âge avancé, à la vue très réduite, sans forces, à la mémoire très approximative, devenu incontinent, et qu’il le garde sous son toit tout en l’honorant et en le prenant en charge avec dévouement ; cette bienfaisance lui vaut toute la considération dans cette vie avant l’autre. Il n’y a pas d’individu ayant vraiment réussi dans la vie qui ne doit cette réussite à la bienveillance accordée à ses parents. Tout individu dont le père et la mère, ou l’un des deux, est encore en vie, devrait profiter de cette conjoncture heureuse, la chance de sa vie, une chance unique de s’occuper en personne de son père et/ou de sa mère.
Le rôle de la communication et du langage en matière de bienfaisance :
L’exemple du terme ‘ouf’ utilisé dans le Noble Coran et sa connotation péjorative.
( … alors ne leur dit point ‘ouf… ’ )
Le terme ‘ouf’ est une onomatopée tirée du verbe arabe ‘ennuyer’ et qui constitue une réplique plutôt muette, dénotant l’ennui ou l’exaspération d’un enfant qui remarque chez son père ou chez sa mère un comportement inhabituel et difficilement supportable.Il n’est pas permis de prononcer ce terme dans ce cas, même si le père ou la mère se comportent d’une manière assez choquante ou difficilement supportable. D’ailleurs, il est admis que :
(( Si Dieu Tout Puissant avait trouvé en matière de désobéissance aux parents un terme encore moins lourd de sens que ‘ouf’, Il l’aurait sûrement utilisé. ))
C’est si peu dire que ‘ouf’ en matière de désobéissance aux parents, un terme plutôt ‘soupiré’ que murmuré dans un accès d’irritation ou d’agacement. Malgré l’insignifiance de ce terme, si Dieu Tout Puissant en avait trouvé de moins lourd de sens, il l’aurait utilisé pour montrer l’insignifiance du terme et l’importance de son effet en matière de désobéissance aux parents. Ceux qui sont bienfaisants envers leurs parents et ceux qui leurs sont ‘malfaisants’ savent à quoi s’en tenir dans ce domaine: les premiers connaîtront le paradis alors que les autres connaîtront l’enfer.
Ce terme ‘ouf’ proféré contre un père, constitue en quelque sorte et de manière très précise, un déni de tous ses bienfaits en tant que père, et un rejet du commandement de Dieu Tout Puissant en matière de droits des parents. C’est précisément la signification de ce soupir désigné par le terme ‘ouf’. La preuve réside dans ce verset dans lequel il est dit :
( Ouf de vous et de ce que vous adorez en dehors de Dieu ! Ne raisonnez-vous donc pas ? )
Le terme ‘ouf’ est utilisé ici pour dire ‘je vous réprouve pour votre mécréance, je réprouve votre adoration, et je réprouve l’objet de votre adoration.’
Les expressions ou réactions négatives équivalentes du terme ‘ouf’ :
Des exégètes ont spécifié :
(( Le simple fait de regarder ses parents avec mauvaise humeur ou encore un simple froncement de sourcils, constituent une ‘malveillance’. ))
Une tradition fait dire à l’Envoyé de Dieu, bénédiction et salut sur lui :
(( Celui qui affiche une mauvaise mine devant son père, ne fait pas preuve de bienveillance envers lui. ))
Même la fermeture d’une porte avec brusquerie constitue un acte de malveillance, et est assimilable au terme ‘ouf’. Repousser un ustensile avec impatience, constitue également un acte de malveillance, comme est considéré également acte de malveillance la manière dont un fils conduit sa voiture pour exprimer son irritation vis-à-vis de son père.
La tradition reprend ce qui suit :
« Celui qui ne met pas en application le contenu du Coran, ne le récite pas en fait, comme ne fait pas preuve de bienveillance envers ses parents celui qui les regarde avec dureté et malveillance. Les deux n’ont rien à voir avec moi, et je n’ai rien à voir avec eux. »
Les paroles aimables constituent un devoir envers les parents :
( … Adresse leur plutôt des paroles aimables. )
( Et par miséricorde, abaisse pour eux l’aile de l’humilité ; et dis : ‘Seigneur, fais-leur, à tous deux, miséricorde comme ils m’ont élevé tout petit. )
( Et ton Seigneur a décrété que vous ne devez adorez que Lui et que vous devez marquer de la bienfaisance (bonté) pour vos père et mère… Si l’un d’eux ou tous deux doivent atteindre la vieillesse auprès de toi, alors ne leur dit point ‘ouf’ et ne les brusque pas. Adresse leur plutôt des paroles aimables. )
Adressez leur plutôt des paroles aimables et respectueuses, des paroles douces et pleines de bonté. Ne les appelez-pas par leur nom ou leur prénom. Préférez-leur les termes teintés d’affection ‘papa’, ‘maman’, ‘cher père’ ou ‘chère mère’.
Je me rappelle avoir accompagné une fois quelqu’un de mes connaissances de la mosquée du quartier pour une affaire avec son fils. Lorsque nous pénétrâmes chez le fils, ce dernier s’adressa à lui par son nom patronymique afin que nul ne sache qu’il était son père, et lui dit : « asseyez vous ici Monsieur Untel. » Le père était une grande personnalité, et malgré cela, le fils ne voulait pas que les gens sachent qu’il était son père. C’est une attitude qu’il faut proscrire et lui préférer une attitude filiale par le recours aux termes marquant une certaine affection comme ‘papa’, ‘maman’, ‘mon père’, ‘ma mère’, ‘cher père’ ou ‘chère mère’.
Sur ce sujet, Ibn Al-Moussib donne des précisions sur les Paroles de Dieu Tout puissant, qui sont :
( Adresse leur plutôt des paroles aimables )
Les paroles aimables sont par exemple celles qu’utilise un esclave ou un domestique qui a quelque chose à se reprocher avec son maître strict et sévère. Par conséquent, il doit faire preuve de douceur, de sollicitude, d’imploration et de prière dans son langage avec lui.
Quelques qualités comportementales essentielles en matière de droits parentaux :
La bienfaisance envers les parents exige certaines habitudes comportementales qu’il faut, soit encourager, soit proscrire. Par exemple, dans sa conversation avec son père ou sa mère, un fils ne doit en aucun cas gesticuler, car les gestes peuvent être considérés comme une manifestation de mépris à l’égard des parents, et c’est pourquoi les enfants doivent les éviter avec leurs père et mère.
Cette tradition de l’Envoyé de Dieu, bénédiction et salut sur lui, illustre le sujet,
(( Le Prophète, bénédiction et salut sur lui rencontra un jour un jeune homme accompagné d’un vieillard. Il s’adressa au plus jeune : ‘Qui est cet homme avec toi, jeune homme ? ‘Mon père’, répliqua-t-il. Le Prophète, bénédiction et salut sur lui, reprit : ‘ Ne marche pas devant lui, Ne t’assois pas avant lui, ne l’appelle pas par son nom, et ne sois pas la cause d’insultes à son égard. ))
Le Prophète n’a pas manqué de recommander au fils d’éviter d’être la cause d’insultes dirigées contre son père ; et ceci fait partie des qualités humaines et de l’excellence de son éducation, bénédiction et salut sur lui.
Il dit encore ci-après :
(( Tout musulman qui débute sa journée et dont les parents sont satisfaits de lui, trouvera deux portes ouvertes spécialement pour lui dans le paradis. S’il n’a qu’un seul parent, il y trouvera une porte ; et tout musulman qui débute sa journée et dont les parents sont furieux contre lui, trouvera deux portes ouvertes spécialement pour lui dans l’enfer. S’il ne lui reste qu’un parent, il y trouvera une porte ouverte à son intention. ))
Ainsi, en cas de bienfaisance envers ses parents, les portes du paradis sont ouvertes pour le fils, et dans le contraire, ce sont les portes de l’enfer qui lui sont ouvertes.
Le fils et tout ce qu’il possède sont la propriété de son père :
Des ouvrages sur la vie du Prophète, bénédiction et salut sur lui, rapportent qu’une fois, un homme s’est présenté devant lui et lui dit :
(( ‘Envoyé de Dieu, mon père m’a pris ma fortune.’ Le prophète répondit : ‘va me ramener ton père’…))
Il y a là quelque chose de très précis. Il s’agit d’un conflit entre deux personnes dont l’une se plaint de l’autre. Tant qu’elle se plaindra alors qu’elle est seule, elle dira ce qu’elle voudra ; elle cachera certaines vérités et en avancera d’autres, elle en exagérera certaines et minimisera d’autres. Mais si la personne chargée de juger entre les deux exige la présence de l’autre partie, je vous certifie que le plaignant s’abstiendra de parler des neuf dixièmes d’arguments qu’il avait l’intention de présenter. Lorsque les deux parties sont en présence de l‘arbitre, les neuf dixièmes des arguments prévus par le plaignant dans sa plainte sans la présence de l’autre partie, sont tout simplement éludés. Le Prophète, bénédiction et salut sur lui, nous enseigne ici l’équité en matière de jugements, en demandant au plaignant de convoquer l’autre partie, à savoir le propre père du plaignant. Dans ce genre de conflits, il est essentiel d’écouter la partie adverse. Sur ce sujet, le Coran reprend ce verset de la bouche du prophète Salomon, paix sur lui :
( Il dit : ‘Nous allons voir si tu as dis la vérité ou si tu as menti’. )
Il est toujours indispensable de prendre du temps, de différer tout jugement en attendant de prendre connaissance de la version de la partie adverse, parce que le droit à la défense est consacré ; et c’est pourquoi l’Envoyé de Dieu a d’abord demandé :
(( Va me ramener ton père ! ))
Il est rapporté dans les mêmes ouvrages, qu’après la plainte du jeune homme, l’ange Gabriel, paix sur lui, apparut au Prophète, bénédiction et salut sur lui, et lui dit :
(( Dieu Tout Puissant te salue et te dit : ‘lorsque le vieil homme se présentera à toi, demande-lui de te faire part de ce qui le préoccupait en chemin sans qu’il en prononce un mot’. ))
Effectivement, sur le chemin qui le menait vers le Prophète, bénédiction et salut sur lui, le père du jeune plaignant était assez préoccupé par le comportement de son fils, et l’amertume le faisait réfléchir, tout comme n’importe quel père qui se serait trouvé confronté à une situation analogue avec son fils, et qui marche en ruminant de sombres pensées. Fait surprenant, le vieil homme réfléchissait en vers, et c’est pourquoi l’ange Gabriel, paix sur lui, vint demander au Prophète, bénédiction et salut sur lui, de s’enquérir sur l’objet de la réflexion du vieil homme…
Lorsqu’il arriva auprès de l’Envoyé de Dieu, bénédiction et salut sur lui, ce dernier lui demanda :
(( Qu’est-ce qui a amené ton fils à se plaindre de toi ? Est-ce vrai que tu veux lui prendre sa fortune ? ))
Le vieil homme répondit :
(( Envoyé de Dieu, demande lui si j’ai dépensé son bien autrement que pour les besoins des ses tantes maternelles et paternelles et pour mon propre besoin. ))
L’Envoyé de Dieu, bénédiction et salut sur lui reprit :
(( Laisse ça de côté et dis moi ce qui te préoccupait sur ton chemin vers moi. ))
Le vieil homme répondit :
« Par Dieu ! Le Seigneur n’en finit pas d’augmenter notre certitude à ton égard. En effet, je me disais bien quelque chose en mon for intérieur en venant te voir. »
L’Envoyé de Dieu, bénédiction et salut sur lui, demanda :
(( Parle ! Je t’écoute ! ))
Le vieil homme reprit :
(( Voici l’objet de ma réflexion. ))
Et il se mit à réauthorr les vers suivants :
Je t’ai nourri enfant et inondé de faveurs adolescent
Et toi avalant ce que je te donnais.
Si tu tombais malade la nuit, je te veillais
Et je veillais ta maladie et me tourmentais
Comme si c’était de moi que ton mal s’était emparé.
Alors que mon œil versait ses larmes,
Mon âme craignait la mort pour toi alors qu’elle savait
Que la mort est un moment toujours différé.
Et lorsque tu grandis et rencontrais l’aisance
Que j’espérais pour toi et que j’attendais,
Tu ne fis de la récompense que j’espérais
De ta part que rudesse et acrimonie;
Comme si c’était toi le donateur et le bienfaiteur
Si au moins après le rejet de mon droit parental
Tu avais agi comme agit le voisin le plus proche,
Toujours prêt pour la controverse,
Comme s’il était chargé de la riposte aux justes.
Ayant écouté la plainte rimée du vieillard, l’Envoyé de Dieu, bénédiction et salut sur lui, saisit le jeune homme par le pan de son habit et lui dit :
(( Toi et ta fortune appartenez à ton père. ))
Il est même rapporté qu’ayant pris connaissance des faits, l’Envoyé de Dieu ne put retenir ses larmes, saisit le jeune homme par le pan de son habit et lui dit :
(( Toi et ta fortune appartenez à ton père. ))
Mais au fait, qu’est-ce qu’un fils ? En fait, un fils n’est qu’un des dons du père.
Les limites de la bienfaisance envers les parents :
Cependant, la bienfaisance envers les parents à ses limites. Si par exemple le père ou la mère ordonnent au fils de mécroire en Dieu Tout Puissant ou en son Prophète, bénédiction et salut sur lui, que doit faire le fils ? Pour nous enseigner, Dieu Tout Puissant a dit à ce sujet :
( Et Nous avons enjoint à l’homme de bien traiter ses père et mère ; et si ceux-ci te forcent à m’associer ce dont tu n’as aucun savoir ; alors ne leur obéis-pas. Vers Moi est votre retour, et alors Je vous informerai de ce que vous faisiez. )
Voici justement l’histoire de Sa’d, Dieu soit satisfait de lui, et de sa mère. Il raconte :
« J’étais bienfaisant envers ma mère jusqu’à ce que je devienne musulman. Elle menaça : ‘Si tu n’abandonnes pas ta religion, je ne boirais et je ne mangerais rien jusqu’à ce que je meurs, et alors les gens te reprocheront ma mort et te traiteront de matricide.’Elle resta ainsi un ou deux jours sans manger ni boire. Je finis par dire : ‘Ma mère, même si tu disposais de cent âmes, et que tu devais les perdre l’une après l’autre dans autant de morts, je n’abandonnerais pas cette religion. Tu peux manger si tu veux, ou tu peux t’en abstenir.’ »
Ainsi, en matière de foi en Dieu, en matière de respect des prescriptions divines, se situent les limites de la bienfaisance filiale. Il est rapporté qu’ayant vu la forte détermination de son fils, la mère de Sa’d finit enfin par s’alimenter. Et c’est à la suite de cet événement que descendit sur l’Envoyé de Dieu le verset ci-dessus.
Voici un autre verset qui fixe les limites de la bienfaisance filiale :
« Et si tous deux te forcent à M’associer ce dont tu n’as aucun savoir; alors ne leur obéis pas, mais reste avec eux ici bas de façon convenable. »
Quelques dispositions relatives à la bienfaisance envers les parents :
Voici quelques dispositions légales concernant la bienfaisance envers les parents.
1 - Leur obéissance doit se limiter au domaine de ce qui est permis :
L’obéissance aux parents ne doit pas s’appliquer dans les cas où il est question d’accomplir des péchés capitaux, ou bien en matière d’abstention de l’accomplissement des devoirs. C’est une sentence légale déduite à partir de ce verset. C’est un point réglé. L’obéissance et la bienveillance sont obligatoires en matière de choses permises. Par contre, en matière de choses ‘préférables’, il est conseillé aux enfants d’opter pour le choix qui convient aux parents : en d’autres termes, il est recommandé de délaisser les choses préférables pour contenter ses parents. Voici un exemple pour illustrer le sujet :
Une famille est réunie autour de la table avant le repas de rupture du jeûne pendant le mois de Ramadhan. Le père a l’habitude de s’impatienter pour un rien. Le fils, sa femme et ses enfants veulent effectuer la prière de la tombée du jour avant de rompre le jeûne, alors que le père veut rompre le jeûne dès la fin de l’appel du muezzin. Prier avant la rupture du jeûne est connu pour être une action préférable, mais rompre le jeûne avant la prière pour contenter le père et lui éviter un accès d’impatience est une action recommandée pour laquelle le fils doit opter, même s’il s’agit ici de délaisser une action préférable. L’obligation d’obéir aux parents en matière de choses permises n’admet aucune excuse.
Dans les péchés capitaux ou l’abstention d’appliquer les devoirs et prescriptions, un fils n’est pas tenu d’obéir à ses parents. Par contre, si un fils se rend compte que sacrifier certaines actions préférables peut contenter ses parents, il ne lui sera pas tenu rigueur s’il le fait.
Ainsi est la prescription légale.
2- L’obéissance aux parents passe avant le combat facultatif dans le sentier de Dieu :
Il en est de même en matière de combat facultatif dans le sentier de Dieu. Ce devoir devient facultatif pour certains lorsqu’il est assuré normalement par d’autres. Le combat facultatif concerne le conscrit qui se porte volontaire pour ce combat, et qui a besoin de l’accord des parents pour y participer. Si ses parents refusent de le laisser partir; il est tenu de leur obéir. Par contre, le soldat engagé n’a pas besoin de l’accord de ses parents pour y participer. Il y participe d’office. Ainsi, le fils est tenu de refuser le combat facultatif pour obéir à ses parents, mais il peut y participer avec leur accord.
3 – Il est permis de suspendre une prière surérogatoire pour répondre aux parents :
Nous avons déjà évoqué dans la leçon passée, les cas de suspension de la prière afin de répondre à la mère. Si un fils peut suspendre sa prière parce que sa mère a besoin de lui, il lui est loisible de la suspendre pour répondre à sa mère.
La perfection des obéissances de notre maître Abou-Bakr-Assiddikk, Dieu soit satisfait de lui.
Dans le Sahih, d’après Abou-Houraïra, Dieu soit satisfait de lui, l’Envoyé de Dieu, bénédiction et salut sur lui, demanda un jour :
« Qui d’entre vous jeûne aujourd’hui ? »
Abou-Bakr répondit :
« Moi, Envoyé de Dieu. »
L’envoyé de Dieu reprit :
« Qui d’entre vous a suivi une procession mortuaire ? »
Abou-Bakr répondit encore :
« Moi, Envoyé de Dieu. »
L’envoyé de Dieu s’enquit encore :
« Qui d’entre vous a nourri un indigent ? »
Abou-Bakr reprit encore :
« Moi, Envoyé de Dieu »
L’Envoyé de Dieu demanda encore:
« Qui d’entre vous a rendu visite à un malade ? »
Abou-Bakr répondit encore :
« Moi, Envoyé de Dieu. »
L’Envoyé de Dieu déclara alors :
« Si tous ces faits se retrouvent chez un homme, il fait partie des gens du paradis. »
Il est connu que notre maître Abou-Bakr était considéré comme le meilleur en matière de bienfaisance envers les parents, en matière de nourrir les pauvres, en matière de rendre le salut, et en matière de participation aux convois funéraires.
La bienfaisance envers les parents est une des qualités des prophètes :
Il ne faut pas oublier que Dieu Tout Puissant a fait en sorte que les prophètes, paix sur eux, soient des exemples pour l’humanité, et a souligné leur bienfaisance envers leurs parents. Il a ainsi parlé de Jean :
( …Et dévoué envers ses père et mère, il ne fut ni violent ni désobéissant. )
Et à propos de Jésus, paix sur lui :
( …Et la bonté envers ma mère. Il ne m’a fait ni violent ni malheureux. )
A propos de Joseph, paix sur lui :
( …Et il éleva ses parents sur le trône,… )
A propos d’Ismaël, paix sur lui :
( O mon cher père; fais ce qui t’est commandé : tu me trouveras, s’il plaît à Dieu, du nombre des endurants. )
Quelques ouvrages fournissent des détails concernant le prophète Ismaël, paix sur lui, qui, sur le point d’être immolé par son père, le prophète Abraham, paix sur lui, lui conseilla :
( Mon cher père, si tu dois m’égorger, serre bien mes liens afin que mon sang ne tache pas tes habits et fasse ainsi diminuer mon mérite. La mort est quelque chose de très douloureux, et je ne peux garantir que je ne me débattrai pas ; prend donc soin de bien affuter ton couteau pour m’égorger d’un trait, et lorsque tu m’étendras, mets moi face contre terre, car je crains qu’en me regardant en face, tu n’aies pitié de moi, ce qui te fera désobéir à l’ordre de Dieu. Si enfin tu décides de ramener mon habit à ma mère, pour qu’il puisse la consoler de ma perte, alors prends-le. Abraham répondit : « Quelle précieuse aide tu es, mon fils ! A la grâce de Dieu ! » Puis il s’empressa de passer à l’acte en lui tournant le front pour l’égorger; c’est alors qu’il entendit l’appel :
« Voila que Nous l’appelâmes ‘Abraham ! Tu as confirmé la vision. C’est ainsi que Nous récompensons les bienfaisants. )
Quel fils que cet Ismaël, sur le point d’être égorgé, son père ne peut s’empêcher de le qualifier d’aide précieuse ! En fin de compte, il fut remplacé par un énorme bélier qu’ Abraham trouva à proximité.
L’événement nous semble banal. Ismaël fut remplacé par un énorme bélier ; quelqu’un a-t-il connu une si terrible épreuve ? Et Abraham, savait-il qu’il y aurait une pareille issue à ce drame lorsque Dieu lui ordonna d’immoler son fils ? Dieu répond :
( C’était là l’épreuve manifeste. )
Les bons signes de la bienfaisance envers les parents :
Parmi ces signes, se trouve le fait de chercher refuge auprès de Dieu Tout Puissant par la bienfaisance envers les parents afin de pouvoir surmonter les différentes épreuves de la vie.
Une tradition rapportée par Abou-Abderrahmane Abdellah Ibn Omar Ibn Alkhattab, Dieu soit satisfait d’eux, illustre bien ce point. Il dit : ‘J’ai entendu l’envoyé de Dieu, bénédiction et salut sur lui, dire :’
(( Trois individus de ceux qui vous ont précédés étaient en voyage, lorsque le crépuscule les mena vers une grotte qu’ils prirent comme abri pour la nuit. Un énorme rocher se détacha de la montagne et vint obstruer l’entrée de la grotte. Ils essayèrent en vain de le faire bouger, et finirent par se résigner; ce qui les fit dire : ‘Rien ne pourra nous débarrasser de ce rocher que l’imploration de Dieu en souvenir d’une bonne action que chacun de nous a faite dans sa vie… ))
Chacun de nous a connu une fois dans sa vie un problème, un trouble quelconque, s’est trouvé en danger, ou a été victime d’un malheur, d’une maladie incurable, ou a connu une faillite subite. Si jamais une épreuve de ce genre vient éprouver quelqu’un, il ne peut fermer l’œil de la nuit ; et la tradition du Prophète enseigne que dans un tel cas, il faut implorer Dieu Tout Puissant en souvenir d’une bonne action entreprise dans la vie.
Je me rappelle avoir rencontré une fois un marchand d’ovins de plus de quatre vingt dix ans qui me dit : « Je viens juste de subir un examen médical complet, et le bilan est positif à cent pour cent, c'est-à-dire que je suis en excellente santé... Le vieillard ne souffrait de rien à un âge de plus de quatre vingt dix ans. Son secret ? Il me jura qu’il avait toujours évité les actions répréhensibles sous toutes leurs formes, qu’il était bienfaisant envers ses parents, et il me précisa qu’une fois, en pleine campagne, une femme tenta de le séduire; Il s’écria : ‘Je crains le Créateur, Maître des mondes.’ Il m’apprit qu’il acheta ensuite un troupeau de moutons, et qu’une fois, il le faisait paître dans un endroit perdu lorsque la soif les prit au point qu’il risquait de mourir de soif ainsi que l’ensemble de son troupeau. Il s’écria : ‘Mon Dieu, si Tu sais que j’ai fui la séduction de cette femme par crainte de Ta grandeur, sauve-moi de cette terrible épreuve.’
Ainsi est la tradition de notre Prophète, bénédiction et salut sur lui. Elle dicte que si Dieu Tout Puissant décide de mettre quelqu’un à l’épreuve, Il le met face à une terrible épreuve ou un grand danger, ou un problème quelconque, tels une voie sans issue, une grande soif, une grave maladie, un problème quasi insurmontable, le spectre d’une faillite totale. Cette mise à l’épreuve doit amener la victime à l’imploration de Dieu Tout Puissant de la façon suivante :
(( Mon Dieu, si Tu sais que j’ai accompli telle action par amour pour Toi, et exclusivement pour Toi sans espérer de contrepartie, sauve-moi de cet embarras.))
Pour en revenir à la mésaventure des trois individus bloqués dans la grotte, un des trois intervint :
(( Mon Dieu, j’avais deux parents très vieux, et je ne prenais jamais une tasse de lait le soir qu’en leur présence et après eux. Une occupation me retint un jour, et j’arrivais chez moi en retard. Je trouvais mes parents endormis sans avoir pris leur tasse de lait. Je ne voulus pas boire la mienne sans eux et avant eux. Je patientais donc jusqu’à leur réveil à l’aube. Une fois réveillés, je leur servis leur tasse de lait et buvais la mienne après eux. Mon Dieu, si j’ai accompli cette action pour T’être agréable, sauve-nous de ce piège. ))
Le rocher s’écarta, mais n’offrait pas encore le passage pour un homme. L’Envoyé de Dieu continua :
« Le second individu déclara à son tour: ‘J’avais une cousine paternelle que j’adorais plus que toute autre personne au monde. Je tentais un jour de la séduire, mais elle m’en empêcha. Plus tard elle devint extrêmement pauvre. Elle vint me voir, et je lui offris cent vingt dinars, à la condition qu’elle cède à mon désir. Elle accepta jusqu’à ce que je sois sur le point de commettre ce que je désirais. Elle me lança : Je ne te serais légitime que lorsque tu prendras légalement la bague (tu me prendras en mariage légalement). Je restais embarrassé, puis m’éloignai d’elle en lui laissant les pièces d’or que je lui avais offertes. Seigneur, si j’ai accompli ce geste par amour pour Toi, sauve-nous de ce piège.’ »
Le rocher s’écarta encore, mais pas assez pour laisser le passage à un homme.
Le Prophète, bénédiction et salut sur lui continua ainsi son récit :
(( Le troisième individu déclara à son tour : ‘ J’ai loué les services de journaliers que j’ai payés, à l’exception de l’un d’eux qui s’en alla avant de prendre son dû. J’ai fait fructifier cette somme qui est devenue une vraie fortune par la suite. Le journalier revint un jour me voir pour exiger de moi le salaire qu’il m’avait laissé. Je répondis : Tous ces moutons, ces vaches, ces chameaux et ces esclaves sont à toi.’ Il s’exclama : ‘O Abdellah, est-ce que tu te moques de moi ?’ Je répondis : ‘Pas du tout ! tout est issu du salaire que tu m’as laissé et que j’ai fait fructifier depuis. Il s’en alla en emportant tout ce que je lui donnai. Seigneur, si j’ai accompli cette action pour ton amour, sauve nous de ce piège.’ »
A ces mots, le rocher s’écarta complètement laissant libre le passage aux trois individus.))
La conclusion est que lorsqu’on se trouve confronté à un problème, il est vivement conseillé d’implorer le Seigneur en invoquant une bonne action entreprise par le passé, exclusivement par amour pour Lui.
L’invocation d’un père en faveur de son fils est une demande exaucée :
Une tradition fait dire au Prophète, bénédiction et salut sur lui :
(( Trois invocations sont agréées et nul doute sur leur exaucement : celle de l’opprimé; celle du voyageur, et celle du père en faveur du fils. ))
Et dans la tradition,
(( Quatre individus verront leur demande agréée : un dirigeant juste, un individu qui prie secrètement pour le bien de son frère, la demande de l’opprimé, et un père qui prie en faveur de son fils. ))
La bienfaisance envers les parents à pour conséquences le pardon des péchés, l’allongement de la vie, et l’augmentation des moyens de subsistance.
Une autre Tradition raconte :
(( Un homme vint voir le Prophète, bénédiction et salut sur lui, et lui dit : ‘Envoyé de Dieu, j’ai commis un péché capital, puis- je me repentir ?’ L’Envoyé de Dieu demanda : ‘Tes parents sont-ils vivants ?’ Il répondit : ‘Non !’ L’Envoyé de Dieu demanda encore : ‘As-tu une tante maternelle,’ Il répondit : ‘Oui, j’en ai une.’ L’Envoyé de Dieu lui dit : ‘Alors soit bienfaisant envers elle !’ ))
Cette tradition est toute douceur et souligne que si un individu a perdu sa mère, mais qu’il lui reste une tante maternelle, s’il se montre bienfaisant envers elle, il bénéficie de la rétribution destinée aux bienfaisants envers leur mère.
Et cette autre tradition qui fait dire à l’Envoyé de Dieu, bénédiction et salut sur lui :
(( Que celui qui veut voir s’allonger sa vie et augmenter ses moyens de subsistance soit bienfaisant envers ses parents, et qu’il rende visite à ses proches. ))
L’envoyé de Dieu, bénédiction et salut sur lui, dit encore :
(( Que soit béni celui qui se montre bienfaisant envers ses parents, et que Dieu lui allonge la vie. ))
Voici une autre qui fait dire au Prophète, bénédiction et salut sur lui :
(( Le destin ne peut changer que par les invocations adressées au Seigneur, l’allongement de la vie ne peut avoir lieu qu’avec la bienfaisance envers les parents, et l’individu ne sera privé des moyens de subsistance qu’à cause d’actes répréhensibles dont il se rend coupable. ))
Ces trois traditions qui démontrent que la bienfaisance envers les parents allonge l’âge et augmente les moyens de subsistance.
Avertissement aux défaillants afin qu’ils se corrigent :
Des traditions font ressortir ce qui suit :
(( Un individu dont un parent ou les deux meurent alors qu’il leur désobéissait, mais qui continue à prier pour eux et à implorer le pardon pour eux, ne peut que bénéficier de la qualité de bienfaisant envers eux par le Seigneur Tout Puissant. » Ceci est un avertissement et en même temps l’annonce d’une bonne nouvelle. Elle signifie que si un père meurt alors qu’il en veut à son fils, si ce fils désobéissant continue quand même à prier pour lui, à implorer le pardon divin pour lui, et à accomplir les bonnes actions en sa faveur, peut-être que par Sa miséricorde infinie, Dieu Tout Puissant finira par le désigner comme bienfaisant envers eux. Dans ce contexte, l’Envoyé de Dieu, bénédiction et salut sur lui, dit :
« Dans le paradis, Dieu Tout Puissant élèvera tellement en rang l’homme de bien qu’il finira par demander : ‘Seigneur, d’où me vient tant d’égard ? Dieu Tout Puissant répondra : ‘Grâce à ton fils qui implore le pardon pour toi.’ ))
Les traditions mentionnent également ces paroles du Prophète, bénédiction et salut sur lui :
(( Celui qui visite les sépultures de ses parents ou celle d’un parent chaque vendredi hérite du pardon divin et sera désigné comme bienfaisant envers ses parents. ))
Quelques anecdotes en relation avec le sujet sensible de la bienfaisance :
1 - Il te sera fait ce que tu as fait :
Il y avait un homme qui faisait manger son père très âgé dans une assiette en bois au lieu d’une en verre. Alors qu’il possédait également des tasses en verre, il faisait boire son père dans une tasse en plastique. Le petit-fils remarqua cette habitude et demanda à son père pourquoi il donnait à manger et à boire au grand-père dans une assiette en bois et dans une tasse en plastique au lieu d’utiliser celles en verre. Le père répondit que c’était pour éviter que le grand-père ne casse celles en verre. Le petit fils dit alors à son père : ‘Je vais te garder la même assiette en bois et la même tasse en plastique et les utiliserais pour te nourrir et te faire boire quand tu auras l’âge de grand-père. Le père se rendit compte de son comportement défaillant envers son propre père, et comprit qu’il lui sera fait par son fils exactement ce qu’il était en train de faire à son père. Il finit par se repentir de cette défaillance.
La plus petite marque de mépris touche parfois profondément le père, par exemple lorsqu’on lui présente une boisson dans une tasse qui présente un défaut quelconque, ou même une tasse sale en disant d’un ton grognon : « Tiens ! Bois çà ! » ; Ce genre de comportement chagrine le père alors que l’Envoyé de Dieu, bénédiction et salut sur lui, dit :
(( Soyez bienfaisants envers vos père et mère, vos enfants agiront de même avec vous. Et soyez chastes, vos femmes gagneront en chasteté ))
2 - Il se plaint de sa mère et oublie ses bienfaits :
On rapporte qu’un homme se plaignit de sa mère à l’Envoyé de Dieu, bénédiction et salut sur lui, et lui fit part de sa mauvaise conduite. Le Prophète, bénédiction et salut sur lui, répondit :
«Avait-elle une mauvaise conduite lorsqu’elle t’allaitait durant deux années complètes ! Et avait-elle une mauvaise conduite lorsque tu la faisais veiller toute la nuit ? Et avait-elle une mauvaise conduite lorsqu’elle t’élevait pour que tu la remercies de cette façon ? »
Il est certain que celui qui ose dénigrer ses parents n’est pas digne d’être croyant.
3 - Le fils est la propriété du père :
(( Un fils vint se présenter à l’Envoyé de Dieu, bénédiction et salut sur lui, pour se plaindre de son père qui lui prenait son argent. L’Envoyé de Dieu fit ramener ce dernier. C’était un vieillard qui s’appuyait sur une canne. Il le questionna. Le vieil homme répondit : « Envoyé de Dieu ! Lorsque mon fils que voila était petit, il était faible alors que j’étais fort ; et il était pauvre alors que j’étais riche ; et je ne le privais de rien de ma fortune. Et aujourd’hui que je suis faible et lui fort, et moi pauvre et lui riche, il me prive de sa fortune. » L’Envoyé de Dieu en eut les larmes aux yeux, et s’adressa au jeune homme : « Toi et ta fortune appartenez à ton père.))
Les qualités de certains bienfaisants :
On demanda un jour à Omar Ibn-Dhar : « Comment se manifestait la bienfaisance de ton fils envers toi ? » Il répondit : « Je ne marchais jamais le jour sans qu’il fut derrière moi, et je ne marchais jamais la nuit sans qu’il fut devant moi; et il ne ratait jamais l’inspection d’un toit alors que j’étais dessous. »
On s’adressa un jour à Ali Ibn Hossayn : « Tu es le meilleur bienfaisant des hommes envers ta mère … Mais pourquoi ne manges-tu jamais avec elle ? » Il répondit : « Par Dieu ! Je crains que ma main ne prenne le morceau que son œil a choisi, devenant ainsi malfaisant envers elle. »
Considérez le niveau de bienfaisance qui prévalait chez les anciens bienfaisants: ce fils refusait de manger avec sa mère, de peur de prendre le meilleur morceau de viande que l’œil de sa mère aurait choisi, éventualité qui ferait de lui un malfaisant envers elle !
De son côté, Abou-Yazid Al-Bastami, Dieu ait son âme dit :
« J’avais vingt ans lorsque ma mère, souffrante, me demanda de l’aider une nuit. Je m’occupai immédiatement d’elle; je soulevai sa tête d’une main et lui massai le bras de l’autre en lisant la sourate du monothéisme jusqu’à ce que ma main commence à fourmiller et que j’y perde toute vigueur. Je me dis quand même: ‘ la main m’appartient, mais le droit de ma mère appartient à Dieu.’ »
Il se résolut à agir ainsi malgré la douleur par bienfaisance envers sa mère.
5 - Alors qu’elle te souhaite la vie, tu lui souhaites la mort :
Un homme s’adressa un jour à notre maître Omar, disant :
« Je prends soin de ma mère comme elle prenait soin de moi lorsque j’étais petit. Est-ce que je lui ai donné son droit ? » Il lui répondit : « Non, car lorsqu’elle prenait soin de toi, elle souhaitait que tu vives, alors que lorsque tu t’occupes d’elle, tu lui souhaites la mort, ou, en d’autres termes plus convenables, tu souhaites que Dieu lui facilite le rétablissement. »
La mère patiente et qui place sa confiance en Dieu :
J’avais devant moi un homme qui se mourrait alors que sa mère, une vieille femme, le veillait jusqu’à ce qu’on lui ferme les yeux, qu’on lui bande le visage et qu’on lui fasse les préparatifs mortuaires. Elle finit par dire : « Dieu ait ton âme, mon fils. Tu étais bienfaisant envers nous et très affectueux. Que Dieu nous donne de la patience de t’avoir perdu. Tu priais longuement et tu jeûnais souvent. Que Dieu ne te prive point de ce que tu espérais de Lui comme miséricorde, et nous fasse don de consolation à ton égard.Puis, elle se tourna vers moi et me dit : ‘Si quelqu’un devait survivre pour quelqu’un d’autre, alors aurait sûrement survécu pour sa communauté le Prophète de Dieu, bénédiction et salut sur lui. »
Chaque événement doit passer ; et c’est pourquoi la tradition s’adresse au défunt en ces termes : « Ils sont retournés et t’ont laissé, et dans la poussière, t’ont enterré. Et s’ils étaient restés auprès de toi, ils ne t’auraient été d’aucune utilité. Il ne te reste que Moi. Et Je suis le Vivant, qui ne meurt point. »
Et enfin, de tout ce que nous avons passé en revue comme versets, comme sourates, comme traditions, comme commentaires, comme dispositions jurisprudentielles et comme anecdotes, il nous apparaît que la bienfaisance envers les parents constitue une porte imposante parmi les portes du paradis.
(( Que soit humilié un homme sous le toit duquel ses père et mère atteignent un âge avancé sans qu’ils soient la raison de son entrée au paradis. Le narrateur ajoute (ou bien l’un des parents))
Que celui dont le père ou la mère, ou les deux, sont encore de ce monde, saisisse l’occasion unique qui lui reste, car Dieu Tout Puissant nous a enjoints de leur être bienfaisants, et Il a comparé cette action à sa propre adoration...